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Abdoulaye Diallo, forfait, Khadim Thioub a été appelé en équipe nationale. Mais l’émotion passée, le portier du Jaraaf compte bien demeurer dans la Tanière. L’ancien gardien de NGB revient sur son parcours. 

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Comment avez-vous accueilli votre première sélection en équipe nationale A après le forfait d’Abdoulaye Diallo ?

Avec beaucoup de plaisir puisque c’est la première fois que j’intègre l’équipe nationale A du Sénégal. Je l’ai appris dimanche dernier après notre quart de finale de Coupe face à Diambars. On n’avait pas entraînement lundi. Je suis allé courir à la plage. Notre secrétaire général Léonard Diagne m’a appelé pour me dire d’amener mon passeport à la fédération. A mon arrivée, on m’a dit que je devais rejoindre l’équipe nationale à Kigali.

Ce devait être une énorme surprise, alors…

Oui, dans la mesure où la liste était déjà sortie. Mais, moi, à chaque fois que l’équipe nationale du Sénégal prépare un match, je me dis que je peux être sur la liste. Cette fois-ci, c’est la bonne.

N’y a-t-il pas une petite pression, vous devez certainement vous dire que vous avez beaucoup à prouver ?

C’est une pression positive parce que cela fait 6 à 7 ans que je joue dans le championnat sénégalais. J’ai toujours espéré être sélectionné, mais mon heure n’était pas encore venue. Maintenant, c’est à moi de montrer aux gens que je mérite ma sélection. Je dois aussi montrer à Aliou Cissé qu’il n’a pas eu tort en faisant appel à moi.

Vos proches ont dû être contents…

Tout le monde est content. A chaque sortie de liste, beaucoup d’entre eux me disaient que je devais en faire partie. Je leur disais qu’il fallait que je continue à travailler et que cela allait venir.

Comment avez-vous été accueilli par vos nouveaux coéquipiers ?

J’ai été bien accueilli. Je connais la plupart des joueurs. J’ai fréquenté Idrissa Gana Gueye, Pape Ndiaye Souare, Baye Oumar Niasse, Kara Mbodj, dans les sélections de jeunes. Quant à Mame Biram Diouf, on habite le même quartier. Je connaissais aussi Pape Seydou Ndiaye et Khadim Ndiaye qui sont des frères. En 2013, j’ai joue dans le même club que Khadim Ndiaye.

Avec Pape Seydou, vous êtes maintenant deux gardiens locaux dans la Tanière…

Oui c’est une bonne chose. Je me rappelle que quand on était aux États-Unis pour jouer un match face au Mexique, on discutait souvent. On se disait quand est-ce que Aliou Cissé allait faire appel à nous. Chaque année, on voit des footballeurs partir à l’étranger pour faire des tests. Ce qui n’est pas le cas avec les gardiens de but. On s’était dit que l’occasion était venue pour nous de montrer à Aliou Cissé qu’on mérite une convocation en équipe nationale.

Qu’est-ce que Aliou Cissé vous a dit à votre arrivée ?

On n’a pas eu beaucoup de temps pour discuter, j’espère qu’on va le faire. Je suis arrivé depuis hier (mardi), mais j’ai passé la nuit à l’aéroport. C’est vers 10h ce mercredi (hier) que je suis arrive à l’hôtel. L’équipe s’apprêtait à aller à l’entraînement. Il m’a dit de me reposer jusqu’au soir. Au moment du déjeuner, il m’a questionné sur les difficultés que j’ai rencontrées durant mon voyage. Il m’a aussi demandé si je m’étais bien reposé et si j’étais apte pour l’entraînement de l’après-midi. Je lui ai répondu que oui, je pouvais commencer.

Vous comptez certainement vous battre pour rester en sélection ?

Bien sûr. Les joueurs viennent en équipe nationale pour y rester. Pour rester, il faut montrer qu’on le mérite lors des entraînements. Il faut se donner à fond. Il y a 14 millions de Sénégalais et des milliers de gardiens au pays. Si on fait appel à moi, je dois prouver dans tous les domaines. Être ponctuel aux entraînements et autres.

Comment s’est passée votre première séance ?

Cela s’est bien passé. Le coach m’a présenté à tout le monde. Les gens ont rigolé un peu. Ils m’ont un peu chambré mais cela s’est bien passé. Je me suis bien adapté aux exercices de Tony Sylva. Avec lui, on a travaillé pendant une à deux semaines avec les locaux, quand on se préparait à partir pour les États-Unis.

C’était quoi le bizutage ?

Ils ont essayé, mais je leur ai dit que je porte le nom de Cheikh Ahmadou Bamba. Je ne danse pas (rires) et je ne chante pas. Si vous voulez, je peux entonner des chants religieux. Mais comme il y a Serigne Modou Kara Mbodj, j’espère qu’il va m’accompagner.

Comment voyez-vous le groupe avant la rencontre face au Rwanda ?

J’ai vu un groupe serein et concentré sur les deux matchs. Face au Rwanda, ce sera un match amical. Mais c’est une préparation pour le match contre le Burundi. Les joueurs sont très motivés. Même en allant à l’entraînement, les gens ne discutent que de cela. C’est un bon signe. Cela montre que les gens sont concentrés sur ces matchs.

Cela risque d’être difficile au Burundi…

Ce sera un match difficile. Ils ont même essayé de délocaliser le match. Mais les gens sont prêts quelle que soit la situation.

Pouvez-vous revenir sur votre carrière, avant d’atterrir en équipe nationale ?

Je suis de Nioro où vit ma famille. Je me suis ensuite retrouvé aux Parcelles Assainies, à l’unité 14 où j’ai commencé à jouer comme gardien de but. J’ai d’abord été à Elite Foot. La même année, j’ai joue à Khandalou de Rebeuss. L’année suivante, j’ai évolué à l’ASC Nimzat. C’est là-bas que les dirigeants de Niary-Tally m’ont vu et m’ont fait venir au club. C’était un défi. Il fallait que j’y aille pour apprendre. A mon arrivée, j’étais le le 4ème gardien. Mais, je me suis dit que comme c’était ma première année en Ligue pro, même un seul match sur le banc de touche me suffisait. A ma grande surprise, on a joue 4 matchs et lors de la 5ème journée, j’ai été titularisé pour la premiers fois face au DUC qu’on a battu 1-0. J’ai joué trois ans à Niary-Tally. J’étais souvent appelé dans les équipes de petites catégories, mais à chaque fois, j’étais le 3ème gardien si je n’étais pas éjecté du groupe. Dans ma tête, je me suis dit que c’est parce que j’évoluais dans un club qui n’avait pas encore une grande envergure. C’est cela qui m’a convaincu d’aller au Jaraaf. Mais les gens n’ont rien compris. Je voulais aller dans un club plus huppé et connu. C’était en 2013. J’ai trouvé Khadim Ndiaye au Jaraaf. Tout le monde se demandait pourquoi j’étais parti au Jaraaf alors que Khadim Ndiaye y était. Les gens disaient que je n’allais jamais jouer. On m’avait même conseillé de changer de club mais le coup était déjà parti. J’avais déjà signé. Cela se passait bien avec Khadim. A la fin de la saison, il a eu un problème avec les dirigeants du Jaraaf à la suite d’un match contre la Linguère. Il n’est plus revenu à l’entraînement. L’opportunité s’est présentée. Il restait deux journées de championnat. J’ai joué contre Yeggo qu’on a battu 3-0. Lors de la dernière journée, on a fait 0 partout face au Port. Lors de ce match, j’ai réalisé une belle prestation. On devait préparer une finale de Coupe du Sénégal contre le Casa. On avait finalement gagné aux tirs au but et j’avais arrêté 4 pénaltys. En 2014, j’ai été sélectionné avec l’équipe nationale locale mais je n’étais pas titulaire. Un avait été éliminé du CHAN parla Guinee. On a aussi eu deux matchs amicaux face à la Mauritanie et aux Etats-Unis. l’ai joué 76 minutes face à la Mauritanie avant de céder ma place a Pape Seydou. Au Mexique, le coach a titularisé Pape Seydou.

Quelles sont vos ambitions en équipe nationale et en club ?

L’objectif principal dans cette sélection est d’y rester. Je ne veux pas venir en touriste et repartir. Comme tout joueur, je veux être professionnel. Le Jaraaf vit des moments très difficiles. Quand on m’a convoqué en équipe nationale, un de mes amis m’a dit que tu n’as jamais été convoqué quand le Jaraaf était au top. Et maintenant, on t’appelle (rires), Je lui ai répondu que la vie est ainsi faite. Je veux aussi être professionnel pour aider ma famille.

-STADES

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