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En une saison et demie, Kalidou Koulibaly (24 ans) s’est révélé à Naples au sein de la deuxième défense la plus hermétique d’Italie (13 buts encaissés). Né à Saint-Dié. Il aurait pu intégrer l’équipe de France mais il n’a jamais été appelé. Et Koulibaly (1.88 m, 86 kg) a enfilé en septembre le maillot du Sénégal contre la Namibie. Les clubs les plus huppés d’Europe le suivent aujourd’hui.

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«Je voulais avoir un bon boulot»

«À Metz (2004-2006), ils m’ont dit de partir juste avant le centre de formation. Ç’a été un petit choc et je suis retourné à Saint-Dié en CFA 2 (2006-2009). Dans mon esprit, je devais avoir le Bac (il obtiendra le Bac ES avec mention) et évoluer en CFA ou en National. Je voyais les gars qui allaient au travail et aux entraînements. Je voulais avoir cette vie-là même si je n’étais pas pro, un bon boulot et gagner un petit peu avec le foot, aider la famille. Mon père, ouvrier spécialisé dans une scierie et qui est un grand exemple, et ma mère, ménagère ont toujours privilégié les études. Metz est finalement revenu à la charge et j’ai gagné la Gambardella et le Championnat de CFA 2 en 2010. Je fais mon premier match en L 2 contre Vannes en août 2010. Me voilà dans le monde pro ! Au moment de la relégation en National (2012), je partais pour rester car je m’étais installé mais le club a voulu vendre ses meilleurs joueurs et je suis allé à Genk (2012-2014). Ça fait peur, la Belgique, mais c’est un Championnat qui émerge et j’ai pris beaucoup de plaisir.»

«Higuain, Callejon… et moi qui sortais de nulle part»

«Rafael Benitez, alors entraîneur de Naples, m’a appelé en décembre 2013 et je lui ai raccroché au nez deux fois. Je croyais que c’était un ami. Je lui ai répondu : « Arrête de te foutre de moi ! ». Finalement. Bruno Satin, mon agent, me dit que Benitez compte me J’y suis allé en juin 2014 et je regardais les noms, les Higuain, Mertens, Albiol, Callejon, et moi, Koulibaly, qui sortais de nulle part et qui ai failli ne pas être pro…

Je  suis arrivé là-bas avec un peu de peur. Heureusement, il manquait la moitié de l’équipe qui était à la Coupe du monde, ça a facilité mon intégration. Lors du premier entretien dans son bureau, Benitez m’a expliqué ce que je devais faire sur un terrain en utilisant des verres ! Le premier jour d’entraînement, il m’avait concocté une Vidéo personnalisée Où tout y était, ce que je faisais de mal, etc. Et il m’a dit : « Si tu suis ça, tu vas devenir un grand joueur. » Quand Benitez est allé au Real, je n’étais plus dans les plans. Certains voulaient me voir partir mais le président a décidé de me garder, il a refusé une offre de 15 MC de Norwich. Le coach (Maurizio Sarri), après la préparation, a finalement compté sur moi.»

« Si j’avais été appelé par la France »

«J’avais fait la finale du tournoi de Toulon 2011 avec la France et je reçois. En vacances, un appel de Smerecki (sélectionneur des moins de 20 ans) qui me demande de préparer mes papiers pour la Coupe du monde en Colombie ! Et me voilà titulaire alors que je partais pour être remplaçant dans le groupe des Grenier, Griezmann, Lacazette…

Si j’avais été appelé par la France (pour jouer en A), il y aurait donc eu un dilemme, j’aurais réfléchi. Le Sénégal m’avait contacté dès février et j’ai attendu la fin de la saison. Je n’ai reçu aucun appel de la France et je pensais qu’après ma première année à Naples, j’aurais peut-être reçu un signe. Mais je n’ai aucun regret, ce n’est pas un choix par défaut. Le Sénégal, c’est ma famille, ma vie, je le crie haut et fort. Et cet appel a eu un grand impact. J’ai eu un déclic après ma première sélection en septembre alors que je n’étais pas titulaire d’entrée à Naples. J’ai compris que le peuple sénégalais comptait sur moi.»

«J’ai grandi plus vite que les autres»

«Sans centre de formation, j’avais des manques tactiques mais j’avais pour moi la maturité. J’ai grandi plus Vite que les autres car à seize ou dix-sept ans. Quand tu joues avec des pères de famille, ce ne sont pas les mêmes discussions, pas les mêmes centres d’intérêt. Franchement, il y a quatre ans, si on m’avait dit qu’Higuain allait m’envoyer un message pour me demander d’aller boire un verre…»

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