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Alors qu’il doit rencontrer, ce jeudi 6 janvier, le président Adama Barrow pour la remise du drapeau gambien, Tom Saintfiet s’efforce de rester calme avant de rejoindre le Cameroun vendredi, deux jours avant le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Le sélectionneur des Scorpions, qui participeront pour la première fois au tournoi continental, avait décidé d’effectuer le stage de préparation à Doha afin de bénéficier de la qualité des infrastructures du pays qui organisera la Coupe du monde 2022. Mais le séjour des Gambiens au Qatar a tourné au cauchemar, comme le raconte le technicien belge au Monde Afrique.

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Deux matchs amicaux, contre l’Algérie samedi et la Syrie mercredi, ont dû être annulés à cause de l’indisponibilité de 16 joueurs gambiens sur 28. Outre les blessures et les restrictions de voyages touchant certains footballeurs retenus en Europe par leurs clubs, plusieurs membres de l’effectif ont été atteints par le Covid-19 alors que « presque tout le monde est vacciné », se désole Tom Saintfiet : « Par exemple, un de mes adjoints a été contaminé alors qu’il avait reçu ses trois dosesPendant toute la durée du stage, je n’ai pas pu travailler normalement avec les joueurs. Lors de certaines séances, il n’y en avait que douze de disponibles. »

Restrictions de déplacement

L’épidémie de Covid-19 a eu des conséquences pour de nombreuses équipes participant à la CAN. Ainsi, plusieurs matchs amicaux ont été annulés, souvent au dernier moment, comme celui qui devait opposer lundi à Djeddah (Arabie saoudite) la Côte d’Ivoire aux Comores, plusieurs joueurs des deux sélections ayant été testés positifs. Le Gabon et la Mauritanie ont pour leur part appris tardivement qu’ils ne pourraient affronter comme prévu l’Ouganda aux Emirats arabes unis le 30 décembre et le 2 janvier. « Nous avons été informés deux jours avant que les Ougandais ne pouvaient pas voyager en raison des restrictions de déplacement dues au contexte sanitaire. Heureusement, nous avons pu arranger un match contre le Burkina Faso à la même date », relate Patrice Neveu, le sélectionneur français des Panthères gabonaises.

Le Sénégal a quant à lui décalé de mercredi à jeudi son départ pour le Cameroun après la découverte d’au moins trois cas dans son effectif (Habib Diallo, Saliou Ciss et Mamadou Loum Ndiaye). Le Nigeria a enregistré le forfait de Victor Osimhen, son meilleur attaquant, alors que la Tunisie, privée de Youssef Msakni et Seifeddine Jaziri, a annulé in extremis son match amical contre la Sierra Leone vendredi. Et le Cap-Vert vient d’annoncer, à trois jours du match contre l’Ethiopie, que trois de ses joueurs (Marco Soares, Lisandro Semedo et Willis Furtado) ainsi que son sélectionneur, Pedro Leitao Brito, sont positifs au Covid-19.

Du côté camerounais, quatre joueurs (Pierre Kunde, Michael Ngadeu, Christian Bassogog et Jean Efala) ont contracté le virus mais ont pu reprendre les entraînements après une période de quarantaine. L’Algérie, championne d’Afrique en titre, n’a pas été épargnée puisque Youcef Belaïli, Houcine Benayada et Mohamed Amine Tougaï ont été infectés. « On suppose que d’autres sélections ont été touchées mais qu’elles ont préféré ne pas communiquer », précise un agent organisateur de matchs amicaux.

Un protocole sanitaire strict

Pour éviter une envolée des contaminations au moment de la compétition, le Cameroun et la Confédération africaine de football (CAF) ont élaboré un protocole sanitaire très strict. Les personnes qui souhaiteront assister à un match devront non seulement être vaccinées, mais également fournir un test PCR datant de moins de quarante-huit heures avant le coup d’envoi. La CAF a également décidé que les stades ne pourront pas être remplis au-delà de 80 % pour les matchs de l’équipe camerounaise et de 60 % pour les autres.

En dépit de la multiplication des cas et au grand dam de certains entraîneurs, la CAF refuse que les listes des joueurs sélectionnés pour la CAN, clôturées le 30 décembre, puissent être modifiées. « C’est déplorable : la CAF et la FIFA protègent les clubs européens en leur accordant des dérogations pour qu’ils libèrent les joueurs plus tardivement, mais on ne respecte pas le travail des sélections. Certaines ne pourront pas remplacer leurs joueurs touchés par le Covid-19 », s’indigne Tom Saintfiet, qui, sur les réseaux sociaux de la fédération gambienne, n’a pas hésité à parler d’une « catastrophe ».

 

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