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Avant de mener le train de la Ligue 1, le Ndiambour de Louga, promu cette saison, avait la réputation de «coachivore», tant les entraîneurs s’y succédaient à un rythme infernal. En moins de deux ans, presque plus de 4 entraîneurs sont passés à la tête de l’équipe lougatoise. Certains, parmi les démissionnaires, se plaignaient de l’atmosphère  «malsaine» au sein du club présidé par Gaston Mbengue. Cependant, depuis l’arrivée de Boucounta Cissé (en février 2015), crayonné homme de poigne et de caractère, prenant, seul, les décisions, les données semblent avoir changé. Et du coup, le Ndiambour, occupe la tête de peloton du championnat de la Ligue 1, avec 15 points.

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«Je quitte ce milieu malsain», hurlait l’entraîneur Assane Diallo, quelques jours  après sa démission du Ndiambour de Louga.  Avant lui, un autre coach de renom, en l’occurrence Abdou Karim Bâ dit Krimau, avait quitté de manière fracassante le banc du Ndiambour, en plein championnat. La raison : il  n’approuvait  pas la décision «unilatérale»  du président du club, Gaston Mbengue qui avait  mis en place… un collège d’entraîneurs au sein du club. Ces derniers ont ensuite tous claqué la porte, avançant leurs  rapports tendus  avec certains membres de l’encadrement technique. Et Bouncouta Cissé arriva, en février 2015. Cet homme du sérail,  âgé aujourd’hui, de 64 ans qui a débuté sa carrière d’entraîneur en 1987, à l’Us Gorée, a roulé sa bosse dans plusieurs clubs et dans les sélections nationales. Et partout, il s’est fait remarquer par sa poigne. «Un entraîneur doit se faire respecter. Personne ne peut influer sur ma conviction. Si je  tombe, je dois le faire avec mes erreurs», sérine  «Pa Bou», le sourire en coin. D’ailleurs, cette ligne de conduite qu’il a tracée, serait, en partie, à l’origine de ses performances actuelles au Ndiambour, étonnant leader de la Ligue 1,  avec 15 points, à l’issue de la 7e journée.

Sévère ?

Ceux qui tournent autour du club décrivent Boucounta Cissé comme  un homme fermé, ne tissant aucune relation avec les supporters qui, pourtant suivent l’équipe dans tous ses déplacements.  Pour Alioune Diakhaté dit Ben Laden, président du comité des supporters, «Boucounta Cissé est un coach très professionnel. Cependant, il gagnerait à être plus ouvert au public. Récemment, il s’est plaint de ne pas sentir les supporters aux côtés de l’équipe. C’est compréhensible, parce que  nous aussi, nous ne pouvons pas l’approcher, du fait de sa sévérité». Mais l’ancien coach du Jaaraf, du Rail de Thiès et de la Police botte en touche : «J’applique la méthode participative. Je défends mes positions, mais je me remets toujours en cause. Contrairement à ce que l’on pense, je suis très flexible. Mais, il faut reconnaitre que c’est l’entraîneur qui rend des comptes, à la fin du match.»
Objectif…

Sans verser dans l’autoglorification, l’entraîneur du Ndiambour qui se réjouit de ses  bons rapports avec Gaston Mbengue, veut rester modeste : «Le Ndiambour a évolué, pendant 6 ans, en Ligue 2, donc notre objectif, c’est d’abord le maintien en Ligue 1 et après, nous allons chercher ce que nous pourrons décrocher comme titre.» El Hadji Famadi Cissokho, vice-capitaine du club, est du même avis : «Boucounta Cissé a vu juste. Nous de devons pas brûler les étapes. C’est un grand monsieur. Nous louons ses qualités humaines. C’est un meneur d’hommes. Quand un joueur est dans des moments de faiblesse, il l’appelle pour lui remonter le moral. Et il a de la poigne. Il maîtrise ses joueurs, donc c’est normal qu’il fasse des résultats.» Homme de principes, Boucounta Cissé n’est venu avec joueur, contrairement à certains de ses prédécesseurs. «L’entraîneur supervise le recrutement. C’est pourquoi, je n’ai jamais accepté de proposer de joueur à mes équipes, car je ne veux pas avoir les mains liées.  Seulement, après le recrutement, nous allons essayer de bâtir  notre effectif, en nous basant sur les compétences», souligne-t-il, comme pour répondre à ceux qui l’accusaient de bâtir l’ossature de son effectif à partir de joueurs issus du mouvement navétane.

Contre-performance

Loué pour ses bons résultats actuels, Boucounta Cissé sait que tout va très vite dans la carrière d’un entraîneur. Après avoir été l’entraîneur de l’Equipe nationale cadette, il avait dû démissionner de son poste, pour absence de résultats. Un souvenir que celui qui est également instructeur de football de la Caf, évoque avec réserve : «Beaucoup de choses ont été dites sur cette démission. Mais, j’ai toujours  dit que pour  rien au monde, je n’évoquerai les raisons qui m’ont poussé à prendre une telle décision. Si j’étais intéressé par l’argent, je serai resté à ce poste.» Quid de ses contre-performances  à  la Linguère de Saint-Louis où il a été limogé, après sept matchs nuls ? Il minimise. «Un match nul n’est pas une contre-performance, professe-t-il. De toute façon, j’ai bien travaillé dans  cette ville où j’ai expérimenté un autre type d’entraîneur».  A-t-il pris sa revanche sur les Saint-Louisiens, battus à domicile par le Ndiambour, cette saison ? Boucounta Cissé, dans une malicieuse modestie, siffle la fin du match : «Chacun appréciera…»

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