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Longtemps l’apanage des entraîneurs masculins, les postes de responsable technique dans les équipes nationales au Sénégal sont de plus en plus confiés aux anciennes joueuses reconverties pour booster le football féminin. Heureuse conséquence, 10 ans après avoir pris part à une phase finale de CAN Féminine, le Sénégal marque son retour.

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‘’Le moins que l’on puisse dire est qu’il était temps qu’on arrive à cette responsabilisation des femmes et notamment des anciennes internationales qui sont désormais outillées pour aider à la massification de la pratique du football chez les jeunes filles’’, s’enthousiasme Seyni Ndir Seck, la présidente de la Commission du Football féminin à la Fédération sénégalaise de football (FSF).

Interrogée par CAFOnline.com, l’ancienne capitaine des Lionnes de la Téranga se réjouit de cette posture de la direction technique nationale de la FSF.

Si l’entraineur principal en équipe nationale A, est toujours un un homme en la personne de Mame Moussa Cissé, on lui a collé une ancienne internationale Soukeye Cissé, rappelle la présidente.

‘’Au niveau des U20, la titulaire Aïcha Henriette Ndiaye est secondée par Séréna Léna Gomis. Toutes les deux ont été capitaines de l’équipe nationale’’, a-t-elle dit.

‘’Chez les U17, il y a l’ancien arrière droit des Lionnes, Mbayang Thiam et dans son staff, on a Ouleye Dieye, gardienne des Lionnes lors de la CAN féminine 2012’’, a ajouté Seyni Ndir Seck qui se réjouit que ces techniciennes jouent ‘’les role models’’ pour la jeune génération.

Mbayang Thiam au-delà de l’aspect technique, indique qu’il est important de trouver quelqu’un capable de faire passer des messages et raconter l’histoire du football féminin.

Nous avons de grandes ambitions dans le football mais seul le résultat peut crédibiliser notre travail et malgré la volonté des dirigeants si au bout, on se fait éliminer à chaque sortie, il serait difficile de défendre certaines positions.

Seyni Ndir Seck

‘’Je leur ai expliqué qu’elles ont beaucoup de chance de pouvoir jouer sur du gazon synthétique. A notre époque, c’était du sable et des terrains vagues’’, a-t-elle dit faisant le compte rendu des stages avec les U17 du Sénégal.

‘’Franchement, la Fédération a pris le problème à bras le corps. Il y a régulièrement des stages et les parents sont plus réceptifs’’, a-t-elle ajouté.

Du côté de la Direction technique nationale, le patron Mayacine Mar informe que ‘’la volonté est de promouvoir le football féminin à tous les niveaux et cela passe par une responsabilisation des cadres techniques féminins’’.

‘’Elles intègrent les stages de formation et nous devons accepter de leur donner leur chance et aussi de savoir être patients, le football féminin étant dans une phase de promotion dans notre pays’’, a expliqué le patron technique du football sénégalais.

Et les résultats vont venir petit à petit, espère le DTN sénégalais.

Entraîneure de l’équipe féminine des U20 qui a éliminé respectivement le Mali, la Guinée et le Maroc sur la route de la Coupe du monde féminine de la catégorie, Aïcha Henriette Ndiaye demande ‘’de la confiance et de la patience’’.

‘’Au Sénégal, il est toujours difficile d’être entraîneur et la situation est encore plus difficile pour les dames’’, a dit la jeune technicienne qui a fait éclore des internationaux sénégalais comme Franck Kanouté (Cercle Bruges, Belgique) qui a pris part aux éliminatoires de la CAN TotalEnergies 2021.

‘’Nous savons qu’un entraîneur se juge par ses performances mais nous avons besoin de plus de temps parce qu’en plus de la compétition, nôtre rôle, c’est aussi la massification de la pratique du football féminin’’, a-t-elle argué.

Malgré cette donne, la présidente Seyni Ndir Seck se veut claire estimant qu’il ne serait y avoir des passe-droits en rappelant que les techniciennes seront jugées sur les résultats.

‘’Nous avons de grandes ambitions dans le football mais seul le résultat peut crédibiliser notre travail et malgré la volonté des dirigeants si au bout, on se fait éliminer à chaque sortie, il serait difficile de défendre certaines positions’’, a-t-elle fait savoir.

Cela passe donc par des qualifications aux prochaines compétitions après la victoire au tournoi de la zone ouest A joué en Sierra Leone en février 2019.

‘’Je refuse de me cacher, l’objectif est de se qualifier à la CAN au Maroc en 2022 et à la Coupe du monde U20 féminine pour aider à la massification de la discipline, la formation et aider à la progression des jeunes footballeuses’’, a-t-elle argumenté.

D’ailleurs pour le quatrième et dernier tour à Costa Rica 2022 que les Lioncelles doivent jouer contre le Maroc, la sélectionneuse Aïcha Henriette Ndiaye a publié lundi une liste d’une vingtaine de joueuses.

En attendant, à côté des sélections, le travail de massification doit continuer, a ajouté la présidente Seck indiquant que cette saison 2021-2022, ‘’l’élite va (encore) se jouer en deux poules’’.

‘’Ce n’est pas l’idéal mais nous allons corriger et certainement la saison prochaine, on arrivera à une poule unique’’, a-t-elle assuré.

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