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L’équipe du Sénégal en 2002 avait une côte de popularité jamais égalée. Au temps, même le supporter le plus vieux connaissait le onze de départ des Lions. L’engouement populaire aujourd’hui est bien loin de celui de l’époque, mais ceci s’explique non seulement par la manière dont les Lions s’étaient qualifiés en 2002 (groupe de la mort avec l’Égypte, le Maroc et l’Algérie) comparé à un groupe plus qu’abordable pour les Lions d’aujourd’hui, mais aussi et surtout par la CAN 2002 quelques mois avant le Mondial, qui avait déjà fini de rassasier plus d’un sénégalais.

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Certains diront que l’équipe de 2002 avait moins de talents intrinsèques mais plus de hargne, de grinta et de statut au pays, tandis que d’autres diront que la génération de Sadio Mané est plus connue mondialement et a plus de potentiel. Entre les deux générations il y a néanmoins des similitudes dans les colonnes vertébrales.

 

 

Gardien : Tony Sylva et Khadim Ndiaye

 

Tony Sylva et Khadim Ndiaye ont beaucoup de similitudes. Tous les deux ont déjà fait des prestations de niveau mondial, mais ont aussi fait des erreurs grotesques. Mais avant tout, leur situation pré-Coupe du Monde se ressemble énormément. En 2002, Sylva, malgré une bonne campagne d’éliminatoires, était encore en concurrence avec Omar Diallo, pendant qu’aujourd’hui Khadim Ndiaye est en ballotage avec un autre Diallo, en la personne d’Abdoulaye Diallo. Le débat sur la titularisation de Sylva était centré sur le très petit nombre de matchs qu’il a eu à jouer avec l’AS Monaco depuis 1993, tandis qu’aujourd’hui beaucoup se demande si l’expérience guinéenne de Khadim suffit pour postuler à une place de titulaire au Mondial. Même si Tony avait une longueur d’avance sur Omar Diallo suite à sa CAN en 2002, ce qui n’est pas le cas pour Khadim, ce dernier peut quand même se vanter d’avoir été aussi époustouflant lors des éliminatoires. Heureusement pour lui, son entraineur des gardiens n’est nul autre que Sylva lui-même, à l’approche du Mondial.

 

Défense : Ferdinand Coly et Kalidou Koulibaly

Il ne joue pas au même poste, mais ces deux patrons de la défense sénégalaise sont tous les deux les premiers noms cités dans la défense titulaire. Coly était sans aucun doute le défenseur le plus important du dispositif de Bruno Metsu, de par son apport offensif et défensif, mais aussi grâce à son caractère, son leadership et son calme. Koulibaly, qui n’aura en Russie qu’un an de moins que Coly en avait en Corée, a également les mêmes qualités, avec un peu plus d’expérience du très haut niveau. Il est d’ailleurs en passe de devenir le défenseur le plus cher de la planète et pourra apporter son expérience avec Napoli dans le Calcio, un championnat que Coly a bien connu de par son passage à Perugia et Parma. Espérons que Kouli fera montre du même esprit catenaccio que Coly à Moscou.

Défense : Aliou Cissé et Kara Mbodj

 

Une des seules différences entre ces deux hommes : l’un avait le brassard, l’autre ne l’a pas. Mais tous deux sont incontestablement les aboyeurs et leaders moraux de leurs générations, capables d’ailleurs d’évoluer aux mêmes postes, en l’occurrence, défenseur central et milieu défensif. Avec leurs coiffures rastas, le fait que le premier cité soit le sélectionneur du second rassure énormément en ce qui concerne le passage d’expérience, avec Cissé qui joue d’ailleurs un rôle de grand frère pour Kara depuis les sélections olympiques. Kara Mbodj est peut-être aujourd’hui plus talentueux qu’Aliou Cissé ne l’était, mais les deux hommes sont solides défensivement et peuvent dégager le ballon vers la rangée Z quand il le faut.

 

Milieu : Salif Diao et Cheikhou Kouyaté

 

Salif Diao en 2002 faisait parti des joueurs les plus populaires de l’équipe nationale pour ne pas dire une des stars les plus populaires du pays. Kouyaté a certes un statut et une côte de popularité hors du rectangle vert un peu moindre, mais il a un abattage aussi important dans le rectangle vert, chose que les fans de l’équipe nationale peuvent soutenir. Tous les deux ne sont pas les plus doués techniquement, mais ont un gros rendement en termes de récupération de balle, d’endurance et de leadership. Kouyaté est certes plus offensif que Diao en club, mais Diao a pour l’instant plus de buts en sélection que Kouyaté alors que ce dernier a déjà engrangé plus de sélections en équipe nationale que Diao.

 

Milieu : Khalilou Fadiga et Idrissa Gana Gueye

 

Ne vous trompez pas, il n’y a pas de Khalilou Fadiga dans l’équipe du Sénégal aujourd’hui. Il n’y a pas de meneur de jeu au sens traditionnel du terme, c’est à dire un 10 de métier qui alimente les attaquants. Mais il y a quand même un métronome qui peut se vanter de jouer le rôle de meneur de jeu reculé, ou Regista, pour les connaisseurs, en la personne d’Idrissa Gana Gueye. En termes de qualité de passes courtes et longues, Gana Gueye a peut-être le même niveau que Fadiga, mais le gaucher magique avait une meilleure qualité de buteurs, de dribbles, de contrôle de balle et bien sûr de vision, puisqu’il était un milieu offensif de métier. Gana, milieu défensif de métier, excelle dans d’autres domaines on ne peut plus vitaux, à savoir l’interception de balle, le tacle debout et glissé et le positionnement et la lecture défensive du jeu. Mais les deux hommes sont incontestablement les deux milieux de terrains les plus adorés de leur génération.

 

Attaque : Henri Camara et Keita Baldé Diao

 

Avec leur teint clair similaire, Henri Camara et Keita Baldé ont d’ailleurs un style de jeu qui se ressemble beaucoup. Connu pour leur vitesse, leur qualité de dribble et leur talent de buteurs, on comprend pourquoi Diao Baldé cite Henri Camara comme le joueur de l’équipe nationale qui l’a le plus marqué. Même si Keita a peut-être plus de potentiel que Henri Camara, il est encore très loin du statut d’Henri en sélection et a encore du chemin à faire pour atteindre le niveau du meilleur buteur et du joueur le plus capé de l’histoire du football sénégalais. Avec le bon mental, Keita en est plus que capable.

 

Attaque : El Hadji Diouf et Sadio Mané

 

Évidemment que Diouf sera comparé à Mané, diront certains. Mais personne ne peut nier que les deux hommes se ressemblent comme deux gouttes d’eau sur le terrain. Dribbleur, provocateur, technique, buteur, et rapide, ils ont tous les deux cette faculté de faire lever les foules. Par contre, leur ressemblance sur le terrain est aussi grande que leur différence en dehors. Diouf est connu pour son caractère bien trempé, son sang chaud et son amour des virées nocturnes et malgré les débats autour de son style de vie, il a toujours su rendre aux sénégalais ce qu’ils attendaient de lui sur le terrain. Mané est par contre plus connu pour son calme, son humilité et son style simple. Mané, après avoir détrôné Diouf sur la scène des clubs, doit encore l’égaler en équipe nationale et en a le potentiel. Quoiqu’il en soit, les deux hommes sont d’ores et déjà des légendes du football sénégalais.

 

 

 

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