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Avec Anderlecht, son club belge, Kara Mbodj a terminé 2ème de la Jupiler League et se réjouit de son parcours en Europa League. Par ailleurs, le défenseur central des Lions estime que le Sénégal aura toutes les cartes en main pour faire une bonne Coupe d’Afrique en 2017, surtout qu’il a appris de ses derniers échecs. 

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Quel bilan tirez-vous de votre saison avec Anderlecht ?

On avait des objectifs, notamment devenir champion de la Belgique parce qu’Anderlecht est le club le plus titré de ce pays. Rester deux années successives sans gagner le championnat est inconcevable. Mais, nous avons accepté ce coup du sort avec philosophie. Certes nous n’avons pas gagné le titre, mais nous avons réussi des choses positives. Il faut féliciter le champion, le FC Bruges. Il l’a mérité parce qu’il est resté constant du début jusqu’à la fin, contrairement à nous qui avons perdu des points contre des équipes supposées plus faibles. Cela nous a coûté cher pendant les play-offs. Nous sommes déçus mais on retiendra le positif quand on sait que nous avons fait une belle campagne en Europa League.

À l’exception de l’Europa League, on peut considérer que votre dernière saison à Anderlecht a été un échec ?

Pas forcement un échec. Entre échec et déception, il y a une différence. Quand on parle d’échec, c’est comme si tout a été mauvais. Or, tel n’est pas le cas. Par rapport au titre, ça été une déception pour nous parce que nous n’avons pas pu le gagner. Il y a beaucoup de choses positives. L’année dernière, on a terminé 3ème du championnat et cette année, on est 2ème. C’est normal que les gens parlent de déception parce qu’un grand club comme Anderlecht qui ne vise que le titre de champion, s’il ne l’a pas, les gens vont forcément broncher.

En un moment, vous êtes personnellement monté au créneau pour dénoncer un fait dans l’équipe…

(Il coupe). J’ai effectivement fait une sortie pour fustiger et dénoncer un fait. Cette sortie n’était pas dirigée contre mes coéquipiers. Il s’est trouvé qu’en un moment, je ne pouvais plus me contenir. Il y avait trop d’acharnement contre moi et c’est comme si on n’était plus dans le cadre sportif. Des journalistes m’ont pris pour cible parce qu’ils avaient des problèmes avec certains agents qui travaillent avec le club. Pourtant, je n’y étais pour rien. Même si je ne jouais pas et que l’équipe perdait, on tirait sur moi. J’ai pris mon courage a deux mains et j’ai fait une sortie parce qu’il fallait aussi arrêter ça. Mon caractère ne me permet pas de me taire face à l’injustice. J’ai tapé sur la table parce que dans ce club, je suis le porte-voix des footballeurs africains.

Justement, il paraît que vous êtes le défenseur de certains footballeurs africains d’Anderlecht ?

Il m’arrive parfois d’interpeller le coach et de discuter avec lui sur tel ou tel autre footballeur africain. Il m’arrive de parler avec les décideurs pour qu’ils ouvrent la porte aux Africains qui veulent partir du club pour tenter leur chance ailleurs. C’est un rôle que je joue bien et je n’y vois aucun inconvénient, d’autant plus que tout se passe super bien. Moi, je ne suis pas allergique aux critiques parce qu’elles font partie du football. D’ailleurs, certaines critiques font avancer un footballeur. Mais, je n’accepterai pas qu’on me piétine pour atteindre sa cible.

Quel objectif vous êtes vous fixé ?

Il est clair que mon objectif c’est d’intégrer le championnat anglais. Il est temps que ça arrive. le travaille tous les jours pour ça. J’avais l’opportunité de rejoindre West Ham. Malheureusement, mon club d’alors, Genk, avait refusé parce qu’on était à 30 minutes de la fin du mercato. Il y avait Leicester aussi qui, en un moment m’avait sollicité, mais j’ai personnellement décliné l’offre parce que je pensais qu’après s’être maintenue, la saison dernière, cette équipe allait lutter pour se maintenir. Donc, pour moi, c’était risqué d’y aller. Je n’y suis pas parti et ils sont devenus champions.

Avez-vous des regrets par rapport à tout ça ?

Non pas du tout. Toutes les personnes autour de moi m’avaient donné le même conseil parce qu’en football, les choses vont vite. C’est Dieu qui l’a voulu ainsi.

Parlons de la sélection, le Sénégal a décroché sa qualification à la CAN, il reste à exorciser l’élimination au 1er tour…

C’est vrai que ces éliminations prématurées auxquelles vous faites allusion doivent nous servir de leçon. C’est ce que le coach Aliou Cissé est en train de faire. Nous sentons un changement positif parce qu’on est en train d’acquérir de l’expérience. N’oubliez pas aussi qu’à la dernière CAN, plus de la moitié des joueurs en étaient à leur première expérience africaine. Nous y avons appris et on sait ce qui nous attend maintenant. Et tous, nous espérons que la prochaine sera meilleure que celle de 2015.

Qu’est-ce que le Sénégal doit changer pour franchir le cap du premier tour et atteindre au moins le carré d’as?

Les changements sont déjà opérés avec l’arrivée d’Aliou Cissé. On le connaît pour sa discipline et son exigence. C’est à son image qu’il est en train de construire notre équipe nationale. Aujourd’hui, tout le monde voit la manière dont joue l’équipe et la discipline sur toutes les lignes. Nous travaillons d’arrache-pied. Beaucoup de changements sont intervenus au grand bonheur de l’équipe elle-même. Je pense que pour arriver, il n’y a pas de secret, nous devons nous consacrer au travail. Tout le monde a conscience des attentes du public sénégalais et nous savons aussi qu’il est temps de rendre à notre peuple tout ce qu’il nous a donné comme bonheur. Cela passe d’abord parla réussite d’une bonne Coupe d’Afrique. Et aujourd’hui, on ne doit pas se le cacher, on veut gagner le trophée. Il est temps qu’on le gagne, même si on sait que cela ne sera pas facile. Il est clair que nous avons toutes les cartes en mains pour réussir un bon parcours à la prochaine CAN.

Dans moins d’une semaine, la FIFA procédera au tirage au sort des éliminatoires du Mondial 2018. Quels sont les pays que le Sénégal doit éviter ?

Au stade où nous en sommes, il n’y a aucun pays que le Sénégal doit craindre. Nous sommes 4ème nation du football africain, si on doit calculer les adversaires, ce n’est pas la peine d’y aller. Si on veut aller à une compétition aussi grande que le Mondial, on ne doit éviter aucune équipe. Le cas échéant, nous n’avons pas notre place là-bas. Il est clair que nous avons les talents qu’il faut pour y aller. Cela dit, nous attendons avec impatience le tirage au sort. Qu’importe la poule, nous allons défendre nos chances a fond.

Le Sénégal a encaissé peu de buts et en a marqué plusieurs. Un nouvel état esprit ?

Dans une équipe de football, chacun a son rôle a jouer. En tant que défenseurs, nous devons d’abord défendre. Nous savons quand est-ce qu’il faut aussi participer aux phases offensives. Le coach nous rappelle souvent que nous ne sommes pas des attaquants encore moins des milieux de terrain. Donc, il y a certains aspects sur lesquels il ne faut pas s’attarder. La première chose que nous appliquons dans nos matchs, c’est de défendre et de jouer simple. Pour qu’une équipe ait une bonne défense, il faut que les attaquants participent aux tâches défensives. C’est ce qui fait notre force. Ne pensez pas que si on a encaissé peu, le mérite ne revient qu’au›¢ seuls défenseurs, non. Les attaquants nous apportent un soutien infaillible. Ils marquent beaucoup de buts et nous aident aussi à défendre.

Quel message lancez-vous aux supporters ?

On ne remerciera jamais assez nos supporters. Ils sont toujours la et ne se découragent jamais. Nous avons conscience qu’il y a une forte attente. Mais, qu’ils soient assurés que nous sommes en train de tout faire pour leur rendre la monnaie de leur pièce. Ils n’ont pas encore eu ce qu’ils veulent mais qu’ils sachent qu’on est en train de se battre pour y arriver. Nos supporters se mobilisent partout où nous allons. On n’a pas la chance de les rencontrer tous pour les remercier. Ce n’est qu’à travers les médias que nous pouvons leur lancer un petit coucou.

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