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Hasard du calendrier, après la précieuse victoire acquise mardi face à Madagascar, les «Lions» devront attendre encore le mois de mars prochain pour retrouver l’adrénaline des rencontres internationales. C’était au mois de mars dernier qu’avait démarré l’aventure avec Aliou Cissé. Porté à la tête de la «Tanière» il y a un peu plus de 8 mois, le sélectionneur national a pu diriger celle-ci pour huit rencontres, dont quatre amicales, pour lesquelles, il aura convoqué une quarantaine de joueurs. De cette large revue d’effectifs, ont émergé certaines têtes, quand d’autres ont stagné, sans oublier ceux dont l’horizon semble de plus en plus bouché sous le magistère de Coach Cissé. Aujourd’hui, coup de projecteurs sur la redistribution des cartes en défense.

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Lundi 16 novembre 2017, au salon d’honneur du stade Léopold Sédar Senghor. A la veille de la rencontre la plus importante pour le Sénégal depuis qu’il est à la tête de la sélection nationale, Aliou Cissé tente, autant que faire se peut, d’évacuer toute forme de pression négative, à quelques heures d’aborder un match retour face à Madagascar, entre piège et formalité. «Vous voulez que je panique ? Non, je ne panique pas. Il n’y a aucune raison de paniquer.» 24 heures plus tard, le score du match (3-0) lui a donné raison, même si la physionomie de la rencontre peine à effacer les doutes. Mais, plutôt que d’exposer ses inquiétudes, le sélectionneur préfère brandir les certitudes tirées de son parcours naissant à la tête de l’Équipe nationale et l’on ne saurait le lui reprocher. Parmi ces certitudes, l’on peut toutefois retenir sa volonté de modeler et de maîtriser son groupe de performance au fil des stages. Si de nouvelles têtes ont régulièrement garni les listes de Cissé (qui a offert leur première sélection A à Victor Bindia, Kalidou Koulibaly, Younouss Sankharé, Amara Baby, Cheikh Ndoye Saliou Ciss…), quand certains joueurs semblaient prendre la porte (définitivement ?), c’est certainement pour obéir à cette logique. Aujourd’hui, à quatre mois de la prochaine échéance de l’Équipe nationale, il peut sembler péremptoire de savoir ceux qui vont constituer la «Tanière» lors des prochains stages. Mais, de la quarantaine de joueurs sélectionnés par Cissé durant ses huit premiers mois, on peut distinguer ceux qui ont marqué des points et ceux qui peuvent avoir du souci à se faire.

La défense semble être le gros chantier du Sénégal version Aliou Cissé. Le fait d’encaisser au moins un but sur six des huit matches, sans que la responsabilité du gardien Abdoulaye Diallo ne soit en cause, a de quoi agacer le jeune technicien et il l’a publiquement fait savoir, sans indexer les errements individuels de ses défenseurs. «C’est tout le système défensif qui est concerné», disait-il à la veille d’affronter les «Barea». Il n’avait pas tort. Les meilleures occasions concédées mardi furent les fruits des pertes de balles ou d’un repli tardif des joueurs offensifs. Pourtant, au-delà de cet aspect tactique, quelques défaillances ont persisté. Celle concernant les latéraux est un héritage. Giresse l’avait pointée du doigt, Cissé l’a répétée à l’envi et ce n’est pas faute d’avoir multiplié les solutions. Et en défense centrale, Koulibaly s’est très vite intégré.

DEFENSE CENTRALE – Koulibaly, taille patron

En défense centrale, une nouvelle hiérarchie se dessine. Titulaire indiscutable à Naples, une des grandes équipes de la Serie A, Kalidou Koulibaly est celui qui évolue au plus haut niveau. Et il n’a pas pris de temps à faire valoir son statut. Titulaire dès sa première sélection, il s’est confortablement installé, au fil des matches, en véritable patron de la défense. Face à Madagascar, à Dakar, il a offert une prestation aboutie. Solide dans les duels, présent dans les interceptions, il n’a pas hésité à donner de la voix. Et, quand le capitaine de la sélection, Lamine Sané (de retour de blessure), est entré en jeu, il a fait valoir sa polyvalence pour suppléer Saliou Ciss à gauche. A n’en pas douter, Kalidou Koulibaly sera difficile à bouger, même par le capitaine. Et si ce dernier devrait faire son retour lors des prochaines échéances, celui qui pourrait avoir du souci à se faire, c’est Kara Mbodj. Toutefois, à ce poste, Aliou Cissé peut se targuer d’avoir trois (3) solutions de premier plan pour deux places, et Zargo Touré, qui emmagasine de la confiance à Lorient, se rend disponible comme un quatrième larron. Pour Djilobodji, taulier de l’équipe, il y a encore un an, aujourd’hui disparu des radars, le plus urgent, c’est d’abord de se trouver du temps de jeu ; ce qui semble illusoire à Chelsea où Mourinho continue de l’ignorer et qui pourrait passer par un transfert au mercato hivernal en janvier. Ensuite, il devra résoudre le différend avec le sélectionneur. Pas gagné d’avance.

LATERAUX – Le vent siffle sur le dos de Souaré

A gauche, Pape Souaré aurait pu s’approprier le boulevard. Son compagnonnage avec Aliou Cissé date des Jeux Olympiques de Londres 2012 lors desquels, il fut brillant (un des meilleurs passeurs de la compétition) et ce dernier n’a pas hésité à le reconduire en équipe A, malgré la forte concurrence avec Cheikh Mbengue. Mais la donne risque de changer. Absent du dernier regroupement qui impliquait un long déplacement à Antananarivo et deux rencontres en quatre jours, l’arrière gauche de Crystal Palace (Angleterre) a essuyé indirectement les foudres du président de la Fédération. La blessure déclarée alors qu’il a joué en club le week-end précédent le stage passe mal aux yeux des patrons de la sélection. Quand on sait à quel point Aliou Cissé tient à cette notion d’implication et de don de soi pour la «Tanière» (cela a valu leur présence à plusieurs joueurs écartés), on peut dire, sans risque de se tromper que Souaré risque gros. Qui pour profiter d’une éventuelle sanction ?  Son principal concurrent, Cheikh Mbengue, n’a jamais bénéficié des faveurs de Cissé. Pis, il n’est plus convoqué depuis le mois d’août pour le déplacement à Windhoek. Alors resté sur le banc contre la Namibie (victoire 2-0), Cheikh Mbengue n’a été rappelé ni pour le match amical contre l’Algérie (défaite 1-0) ni pour la double confrontation face à Madagascar (2-2, 3-0), même s’il a retrouvé la compétition avec son club, le Stade Rennais. Si Saliou Ciss, très en difficulté face à Madagascar, n’a pas été à son aise pour porter le costume, c’est peut-être Boukary Dramé qui pourrait donc profiter de la situation actuelle. Le défenseur d’Atalanta Bergame, qui a intégré la «Tanière» en 2005, peut se targuer d’une grande expérience, même s’il n’a pas souvent eu sa chance en Équipe nationale (13 sélections en 10 ans de présence).

A droite, Lamine Gassama semble avoir les faveurs du sélectionneur qui lui a manifesté sa confiance par les mots (en conférence de presse) et par les actes (en maintenant son choix de le titulariser, malgré les critiques). Mardi, Lamine Gassama a enfin marqué des points par une prestation assez solide, quoi que faible encore sur le plan offensif. Son concurrent, Issa Cissokho, pourra continuer de ronger son frein, mais il a une longueur d’avance sur Victor Bindia.

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