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Après Newcastle, Papiss Cissé fait le pari de la Chine. Le nouvel attaquant de Shandong Luneng qui justifie ce choix par le besoin de relever un nouveau défi dans un championnat qui paie bien, ne rend toutefois pas les armes pour une place en sélection.

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Après la France, l’Allemagne et l’Angleterre, vous voilà en Chine… piqué par le virus du voyage ?

J’aime bien les découvertes. Mais venir en Chine est une possibilité que je n’ai jamais envisagée dans ma vie. Le monde du sport est très vaste. Mais c’est un choix.

Ce pays vous change-t-il de l’Europe ?

Oui ! Le football anglais que je connais est un peu différent du chinois. La rigueur y est plus aiguë, comme partout en Europe, mais techniquement, la Chine n’est pas mal. Le niveau se bonifie des arrivées de joueurs et entraîneurs européens dont les effets commencent à se faire sentir.

Vous avez décidé de rejoindre Shandong Luneng, alors que des clubs anglais vous voulaient… qu’est-ce qui attire un footballeur en Chine, au point de tourner le dos à la Premier League ?

Swansea, West Brom et Middlesbrough, trois bons clubs anglais, voulaient me recruter. J’ai fait le choix de rejoindre la Chine pour relever un défi. Un challenge s’est présenté et je me suis dit pourquoi pas. Le championnat chinois est actuellement dans un autre tournant, de très grands joueurs y évoluent, donnant un niveau standard à la Super League (élite du football chinois). On se rend compte, une fois sur place, que les gens aiment le foot comme partout dans le monde. C’est une découverte de plus pour moi et j’estime avoir fait le bon choix. Tout de même, je ne nierai pas l’attrait financier, mais le plus important, pour un footballeur, c’est se donner du plaisir et en procurer sur un terrain.

Durant vos deux dernières saisons à Newcastle, des blessures ou des choix du coach vous ont éloigné des pelouses. Cette passe difficile a-t-elle pesé sur le choix de la Chine ?

Du tout. Mes deux dernières saisons à Newcastle ont été dures : j’ai subi trois opérations. Toutefois, cela n’a aucun rapport avec la décision qui, d’ailleurs, a été l’objet de plusieurs réunions entre mon staff, mes proches et moi-même. Ma position initiale était de rester en Angleterre. Mais, on n’a pas toujours ce que l’on veut, la Chine est également une très bonne destination pour moi. Comme je l’ai dit tantôt, c’est un championnat avec un bon niveau et qui paie bien, donc Alhamdoulillah !

Là, vous êtes dans l’après-carrière…

Ce n’est pas aujourd’hui que j’ai commencé à réfléchir sur mon après-carrière. Depuis mon arrivée en Angleterre, je travaille sur la question. J’ai vu beaucoup de footballeurs déchoir et tendre la main, à la fin de leur carrière. Je ne veux pas tomber dans ce piège. Il y a une vie, après le football.

Footballistiquement, avez-vous toujours la flamme ?

Le football est mon métier. Si on me l’enlève, je ne suis plus rien. Je remercie Allah de m’avoir ouvert les portes du football.

Ce choix vous éloigne davantage de la sélection…

Mamadou Niang est revenu en Équipe nationale après avoir signé au Qatar (à Al-Alsadd 2011-2014). C’était sous Amara Traoré. La performance détermine la vie d’un footballeur. Le niveau du championnat chinois est bon. Aussi n’ai-je nullement tourné la page de la Sélection. Je me battrai pour être performant, marquer des buts, si une sélection s’annonce, je viendrai remplir ma mission. Le Sénégal est mon pays.

Longtemps resté sans venir en Équipe nationale, vous choisissez d’aller en Chine et malgré tout, ne renoncez pas à la Sélection. Qu’est-ce que fait courir Papiss ?

Le seul défi en Équipe nationale, c’est de gagner un trophée. Ça nous interpelle tous : nous voulons que notre Sénégal soit sur le toit de l’Afrique. C’est le souhait de tout footballeur et j’en suis un. Donc, je ne renonce pas à la Sélection. Je ne suis pas du genre à renoncer. Jamais. Je suis vraiment content de tout ce qui se passe présentement en Équipe nationale. Ils jouent bien et gagnent. Le staff fait un travail extraordinaire. Gageons que cela continue, avec ou sans nous. C’est le Sénégal qui importe.

Quels sont vos rapports avec le sélectionneur, Aliou Cissé ?

Je pense que c’est un rapport entre un coach et un joueur. Et c’est le coach qui fait les choix. Aliou Cissé a fait le choix de me mettre sur la touche et pas que moi, la majeur partie des joueurs de ma génération aussi, il a ses raisons. Le mieux placé actuellement, pour y apporter des éclaircissements, c’est lui. Mon rôle, c’est de montrer ce dont je suis capable sur un terrain de foot. Et je vais m’y atteler.

Seriez-vous déçu ne pas disputer la prochaine Coupe d’Afrique des nations prévue au Gabon ?

Non ! Je viens de signer dans un club, je dois montrer aux supporters et aux dirigeants qu’ils ont fait, avec moi, un bon recrutement. Si l’Équipe nationale suit, on dira Alhamdoulilah. Si ce n’est pas le cas, on s’en remettra au Bon Dieu. Je ne serai ni déçu ni énervé. On ne m’entendra jamais dire des choses négatives sur le sélectionneur, parce qu’il ne m’a pas pris, ce, même si je termine meilleur buteur du championnat.

Pensez-vous cette génération suffisamment outillée pour aller chercher un titre au Gabon ?

Pourquoi pas ! Il suffit d’y croire. Nous avons de bons joueurs qui évoluent dans le haut niveau et qui ont envie d’écrire leur histoire ; ils ont juste besoin du soutien de tout le monde. La victoire sera celle du Peuple sénégalais. Donc, nous devons tous aider les joueurs et le Sélectionneur qui vient d’être nommé et qui abat un travail extraordinaire. Les critiques négatives n’aideront pas cette équipe. Ces jeunes ont plus besoin de soutien que d’une pression négative. Qu’on m’appelle ou pas, je serai toujours derrière cette Sélection. C’est mon Équipe.

Après la fracture du tibia-péroné de Demba Bâ, vous lui avez dédié un but…

Après les entraînements, je suis retourné à la maison et suis tombé sur l’information : la blessure de Demba. C’est horrible. Et ça fait très mal. J’en sais quelque chose, pour m’être, dans le passé, fracturé le genou, à la rotule. Il faut être prêt psychologiquement pour surmonter ces genres de blessure. Il faut que Demba soit costaud. On a encore besoin de lui sur le terrain. C’était le sens mon message. Je le soutiens à 100%. Il a besoin du soutien de tout le monde. Il ne doit pas se sentir seul. Et j’ai été bluffé par la vague de sympathie des Chinois, après son opération.

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