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Il est l’emblème du Jaraaf. Formé au club en compagnie de Henri Camara par Ass Diack, Pape Ciré Dia n’a porté jusqu’ici que la tunique des «Vert-Blanc», excepté ses piges à l’étranger. Mais à 37 ans, l’emblématique capitaine vit peut-être sa saison la plus difficile avec son club de coeur, premier relégable de Ligue 1 (13e, 21 pts) à 8 journées de la fin du Championnat. Une situation certes difficile, mais l’ancien attaquant international y croit encore.

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Comment le Jaraaf doit-il faire pour sortir de cette situation difficile de relégable ?

C’est de gagner les matches. La position qu’occupe l’équipe n’est pas la meilleure pour un club comme le Jaraaf. C’est une grande équipe et c’est pourquoi les gens parlent tout le temps de cette situation. Et pourtant, on n’a pas perdu beaucoup de matches (5 victoires, 6 nuls et 7 défaites, Ndlr) depuis le début de la saison, mais il faut reconnaitre que le Jaraaf n’est pas actuellement à sa place. Il suffit de gagner deux matches successifs pour redonner le moral au staff, à l’équipe et aux supporters. Nous devons gagner celui de samedi (contre Suneor, 19e J.) pour remonter la pente. Il reste 8 journées et tout est possible dans ce Championnat.

Un succès contre Suneor pourrait-il constituer le début de la révolte pour remonter au classement ?

Une victoire ce samedi changerait beaucoup de choses au sein de l’équipe. Contre Niary-Tally (0-0, 18e J.), on pouvait gagner, comme on pouvait perdre le match. Nous devons continuer à travailler et apporter des correctifs, surtout au plan mental, parce que c’est important pour aller de l’avant. Tout le monde doit être conscient que la situation est très difficile et nous devons nous serrer les coudes. Pour ce qui reste de la saison, nous devons jouer chaque rencontre comme un match de coupe : la défaite est interdite. A partir de là, nous serons obligés de jouer chaque match pour le gagner. C’est ce travail mental que nous avons effectué durant toute la semaine. Si on aligne deux ou trois victoires d’affilée, on pourra aborder le suite avec un esprit tranquille.

Beaucoup de gens louent la stabilité financière et la bonne gestion du club depuis l’arrivée de Cheikh Seck, mais on remarque que les résultats ne suivent pas. Qu’est-ce qui manque, selon vous ?

Les gens se trompent souvent. Ils pensent qu’il suffit qu’un joueur soit à l’aise financièrement pour pouvoir faire des résultats. Ce n’est pas toujours le cas. Un joueur peut ne pas avoir ce confort et être à un bon niveau. Il nous faut un mental de gagneur. Quel que soit le talent d’un joueur, il ne peut pas être performant sans un bon mental.

«Il nous faut un mental de gagneur.»

Est-ce que ce n’est pas parce que l’équipe manque de joueurs de talent ?

En termes de qualités individuelles, aucune équipe du Championnat n’est meilleure que le Jaraaf. Tous les joueurs seraient titulaires dans n’importe quelle autre équipe du Championnat. Mais depuis la saison dernière, l’équipe connaît des difficultés dues aux petits problèmes au sein du club. Quand on prend un but ou rate des occasions, les gens interprètent d’une autre manière que sportive. On voit et entend n’importe quoi et cela n’aide pas à la stabilité d’une équipe. C’est ensemble qu’on peut réussir à changer la situation du club.

Mais l’inquiétude des supporters n’est-elle pas compréhensible, quand on sait que la saison avance et le Jaraaf est en bas de tableau ?

Le football n’est pas une science exacte. Par exemple, tout le monde voyait Barcelone passer devant l’Atlético Madrid, mais on a vu ce qui s’est passé. C’est tout un ensemble et c’est comme cela que nous devons procéder pour gagner le match de samedi et les autres qui restent. Ce n’est pas bon pour un joueur d’avoir des doutes, et malheureusement, c’est ce qui a commencé à affecter l’équipe, jusqu’aux dirigeants. C’est ce qui fait qu’on joue avec la peur au ventre. C’est pourquoi nous devons gagner samedi contre la Suneor pour dissiper les doutes.

Malgré la situation difficile, le Jaraaf est toujours sur tous les tableaux. Est-ce qu’une victoire en coupe pourrait sauver la saison du club ?

Le Jaraaf veut gagner chaque saison au moins une coupe. Nous sommes toujours en lice pour les deux coupes, voire en Championnat et notre ambition est de gagner au moins un trophée. La Coupe de la Ligue nous tient à cœur, parce que nous ne l’avons encore jamais gagnée et nous y croyons plus que jamais. Cette année, je pense que nous avons assez d’expérience dans cette compétition pour la gagner, comme en Coupe du Sénégal. Tout est une question de travail, d’envie et de détermination sur le terrain. Si nous jouons avec ces valeurs, je pense que l’équipe pourra aller de l’avant.

«Je n’ai aucun problème avec le coach.»

Il y a quelque temps, certaines rumeurs disaient que le courant ne passait plus entre vous et Alassane Dia. Est-ce le cas ?

Avec le coach, nous n’avons aucun problème. Je comprends les gens, parce que d’un côté, je ne peux pas avoir été meilleur buteur et meilleur joueur du club la saison dernière et ne pas jouer maintenant. C’est donc normal que les gens se posent des questions. Un joueur doit être jugé sur ses performances et quand on regarde les miennes, je dois jouer. Mais chaque entraîneur fait ses choix et je ne conteste pas ses décisions. Il fait ce qui lui semble bon pour faire gagner l’équipe et je me limite à mon rôle de joueur. Les gens peuvent parler, mais c’est lui qui décide. Il fait son travail d’entraîneur et moi, je reste un joueur du Jaraaf. Le plus important est que le club continue à aller de l’avant.

Mais vous avez quand même envie de jouer…

Bien sûr ! J’ai toujours dit que si je décide de jouer encore, c’est pour continuer à donner le meilleur de moi-même. Je l’ai fait la saison dernière et même si je n’ai beaucoup joué cette année, le Championnat n’est pas encore terminé et il reste des matches de coupe. Je m’entraîne correctement et suis toujours prêt à aider. Je pense que le coach compte sur moi, parce que je suis dans le groupe et à chaque fois que je n’y suis pas, c’est parce que nous en avons discuté en amont. Je veux jouer, aider l’équipe à progresser et encadrer les jeunes. S’ils peuvent le faire sans moi, il n’y a pas de souci. Je continuerai à jouer mon rôle de grand frère pour les soutenir.

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