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A bientôt 37 ans, Pape Ciré Dia vit «peut-être (sa) dernière année» comme footballeur. «Si je prends le Championnat cette année, j’arrête le football», assure celui qui aimerait se reconvertir en entraîneur «pour être dans le staff du Jaraaf», ou encadrer les petites catégories du Raja Casablanca, club historique marocain où il est toujours «très respecté» et «pourquoi pas en Equipe nationale». Mais en attendant et à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle saison 2015-2016 du Championnat (L1&L2), le légendaire capitaine des «Vert-Blanc» nous ouvre son album souvenirs et revient notamment sur ses relations avec Henri Camara et Pape Bouba Diop, ses anciens coéquipiers au Jaraaf, son passage en Equipe nationale et ses débuts au Jaraaf.

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Le Jaraaf : «Le Jaraaf est une grande équipe et c’est normal qu’elle soit attendue chaque saison. Nous avons mal démarré ces deux dernières saisons et ferons tout pour réaliser quelque chose cette année. Je ne dis pas que nous allons remporter le Championnat, mais nous essayerons de faire mieux cette année. Le Jaraaf est un club habitué à gagner, même chez les Juniors. C’est comme le Barça ou le Real. Il faut gagner chaque année. Mais il faut travailler pour y parvenir.»

Motivé malgré l’âge : «Il faut avoir un bon mental quand on joue au Sénégal. J’ai 36 ans, bientôt 37 ans, mais quand je joue, on dirait que j’ai 29 ou 30 ans. J’ai acquis le mental et de l’expérience avec mon séjour à l’étranger. Mais en plus de cela, je travaille plus. Je ne me limite pas seulement à l’entraînement avec le club. Je fais aussi un travail personnel depuis des années. C’est pour cela que je suis encore capable de tenir. ‘Alhamdoullilah’, je rends grâce à Dieu. Cette saison encore, je veux faire mieux que l’année dernière. Il n’y a pas de secret, il faut toujours travailler pour être apte à faire quelque chose.» 

La dernière année ? : «C’est peut-être ma dernière année. Je veux remporter le Championnat ou la Coupe du Sénégal pour terminer en beauté. Si je prends le Championnat cette année, j’arrête le football pour être dans le staff du Jaraaf. Mais je ne sais pas encore. Comme me dit ma mère, c’est Dieu qui nous fait débuter une carrière et Lui seul sait quand elle s’arrêtera. Comme on dit, on ne sait jamais. Si je continue à m’entraîner tout le temps et que les coachs voient que je suis toujours bon, je continuerai. Le Jaraaf est ma maison et la porte sera toujours ouverte pour le club. Je suis le grand-frère des joueurs et je souhaite qu’il y ait des jeunes meilleurs que moi pour continuer à faire gagner l’équipe.»

Le grand frère : «Je suis derrière les jeunes. Même si je ne joue pas, j’accompagne les joueurs pour leur inculquer les valeurs du club, parce que ce n’est pas facile. Il ne suffit pas d’être un bon joueur pour évoluer au Jaraaf. C’est un club traditionnel où il y a une pression permanente. Il est très attendu par toutes les équipes et il faut une double motivation, quand on joue ici.»

La reconversion : «J’irai aussi à l’étranger pour passer mes diplômes d’entraîneur. J’ai cette possibilité et les Marocains m’appellent très souvent pour venir au Raja Casablanca et entraîner les petites catégories. Je suis très respecté là-bas pour ce que j’y ai fait. J’ai gardé de bonnes relations avec eux et des entraîneurs m’appellent parfois, pour en savoir plus sur les joueurs sénégalais qui signent là-bas. Si on dit que j’ai fait quelque chose au Sénégal, il faut aller apprendre pour le confirmer. Il ne s’agit pas de dire que «je suis Ciré Dia». Il faut avoir des diplômes et venir encadrer les jeunes. Si j’arrive à avoir mes diplômes, je viendrai travailler comme je le fais, en tant que joueur, pour entraîner au Jaraaf, pourquoi pas en Equipe nationale, au Raja Casablanca ou dans d’autres pays. On ne sait jamais et il faut seulement travailler.»

«Henri Camara et Pape Bouba Diop, mes camarades de toujours»

Passage en Equipe nationale : «J’ai le regret de ne pas avoir continué plus longtemps avec la sélection. Mais c’est mon destin et on n’y peut rien. Ce n’est pas facile de continuer à jouer au Sénégal jusqu’à mon âge (36 ans). Je fais partie des meilleurs du Championnat, chaque saison et c’est quelque chose d’important pour moi. Je rends grâce à Dieu.»

Henri Camara et Pape Bouba Diop : «Ce sont mes camarades de toujours. J’ai joué avec eux dans les petites catégories du Jaraaf, en cadets, juniors et séniors. Nous étions ensemble tout le temps. Je suis parti à l’extérieur deux ans avant eux. Nous avions aussi un objectif commun et faisions tout ensemble. Même en regroupement, nous étions toujours ensemble, avec Cheikh Daffé aussi. C’était ça la force du Jaraaf. On était une bande de copains.»

Sa carrière : «Henri Camara, nous sommes toujours ensemble, quand il vient en vacances au Sénégal. Il lui arrive de me dire parfois : «Si on me dit que Ciré n’a pas joué en Angleterre ou en France, j’ai du mal à y croire.» Mais c’est le destin. Je fais partie des premiers joueurs sénégalais à avoir joué en Turquie. Après Oumar Dieng, je suis le deuxième joueur sénégalais à avoir joué en Première division turque. Il y a ensuite eu Ibrahima Bâ et autres… J’ai joué dans beaucoup de pays à l’étranger (Portugal, Koweït, Turquie, Maroc, Belgique et Malaisie). Je ne me plains pas. J’ai tout ce qu’il me faut aujourd’hui. C’est pourquoi j’ai décidé de revenir jouer dans le championnat sénégalais. J’ai réalisé quelque chose pour ma famille et c’est ce que je souhaitais quand je commençais ma carrière. Je joue tranquille. Quand on joue en Afrique et surtout au Sénégal, il faut avoir la tête tranquille. J’étais meilleur buteur, il y a deux ans, avant de partir en Malaisie. Et je crois que je vais continuer.»

Le but de la qualification à la Can 2006

Meilleurs souvenirs : «C’est la première fois que le Sénégal a remporté le tournoi de l’Uemoa, en 2011 à Dakar. J’avais terminé 2e meilleur buteur de la compétition et j’étais aussi le capitaine. Il y a aussi ma première sélection avec l’Equipe nationale, en 2004 à Bamako contre le Mali. J’avais marqué le but égalisateur qui avait qualifié le Sénégal à la Can 2006. Henri Camara avait inscrit le premier but et moi le deuxième. Je suis entré en jeu à 8 minutes de la fin et j’avais marqué. C’était un match très difficile, parce que si on perdait, on n’allait pas se qualifier à la Coupe d’Afrique en Égypte. C’est aussi un bon souvenir. J’ai été aussi quatre fois meilleur buteur du Championnat sénégalais : 1999, 2004, 2009 et 2011. Mais mon record a été établi en 2004, avec 18 buts marqués, en 12 matches.»

Choix de revenir jouer au Sénégal : «Les Brésiliens, les Argentins, bref les Sud-américains en général rentrent jouer chez eux, après leur carrière en Europe. Je l’ai fait deux fois, avant de repartir à l’extérieur. Et dans le football d’aujourd’hui, ce n’est pas facile d’avoir un contrat à 35-36 ans, sauf chez les Arabes. Peut-être que c’est une erreur, parce que j’ai débuté là-bas. Beaucoup de joueurs de ma génération ont joué en Arabie Saoudite, au Koweït, à Dubaï et j’en fais partie. Chaque génération a sa chance.»

Débuts au Jaraaf : «Je suis au Jaraaf depuis mes 5-6 ans. J’ai été formé par notre père Ass Diack, avec Henri Camara, Cheikh Daffé… Tout ce que j’ai aujourd’hui dans le football, c’est grâce à lui. Ma technique, ma façon de jouer et tout ce que je sais faire, c’est grâce à lui. Des gens comme Alioune Diop, Assane Mboup, Alassane Hanne, Dame Diop ont aussi beaucoup fait pour moi. Je remercie aussi un grand-frère, Ngalla Dème, qui faisait tout pour moi. Il me motivait en m’achetant des chaussures et des maillots. C’est grâce à tous ces gens que je suis devenu le joueur que je suis.»

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