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À un peu plus d’un mois de l’ouverture de la CAN, le sélectionneur du Sénégal Aliou Cissé donnera sa liste lundi prochain. Sauf surprise, il y intègrera Pape Abou Cissé, qu’il convoque depuis le début de saison. Le solide défenseur de l’Olympiakos, passé par la France, pourrait former la paire avec Kalidou Koulibaly. Portait.

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Pape Abou Cissé doit avoir du mal à trouver le sommeil ces temps-ci. Le jeune homme de 23 ans, qui découvre les joies de la paternité depuis moins d’une semaine, est aussi excité par l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations, qui aura lieu cet été. Aliou Cissé, le sélectionneur du Sénégal, doit rendre sa liste ce lundi et le défenseur de l’Olympiakos, apparu à quatre reprises sous le maillot des Lions de la Téranga (entre octobre 2018 et mars 2019), espère y figurer. “Ce serait un rêve de gosse. Représenter son pays, c’est une grande fierté”, nous confie Cissé. “J’avais participé à la CAN U20 en 2015, ce sera ma deuxième si j’y vais. Ce serait différent évidemment, une marche plus haut. J’espère y être, j’ai fait toutes les sélections depuis un moment (il a été convoqué pour la première fois le 9 septembre contre Madagascar, ndlr), donc je me dis pourquoi pas.” La saison qu’il vient d’achever à l’Olympiakos parle pour lui. Avec 29 matchs toutes compétitions confondues (dont 7 en phase finale de l’Europa League), il s’est imposé comme l’un des cadres de l’équipe vice-championne de Grèce, qu’il avait rejointe en 2017 après un passage remarqué à l’AC Ajaccio.

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Ce parcours, Cissé l’a débuté relativement tard. Alors qu’il s’imaginait suivre une carrière de basketteur, il a découvert le foot à seulement 14 ans, en faisant rouler le cuir dans les rues de Pikine. La progression linéaire qu’il a suivie, depuis, fait évidemment rêver les jeunes de ce quartier de Dakar, dont il est originaire. “C’est un rêve pour beaucoup d’enfants Sénégalais de devenir professionnel, d’aller en Europe”, abonde Cissé. “C’est un peu le parcours rêvé. Surtout à Pikine, un quartier où il n’y a que le foot.” Happé par la passion du ballon rond, il a rapidement pris sa licence avec le club local, avant d’être repéré par l’académie SMASH des frères Benichou, à 17 ans. “C’est là que j’ai commencé à croire en moi, à me dire que c’était possible”, raconte le joueur, qui pouvait alors profiter des installations du CNEPS (centre national d’éducation physique et sportive) pour parfaire sa formation. Ce club de Thiès (ville située à 80km de Dakar), qui a validé il y a quelques jours sa montée en 1ère division sénégalaise après avoir disposé de l’académie Diambars, est en partenariat exclusif avec SMASH et se base sur les anciennes installations de l’équipe nationale.

Des détections en L1 avant un passage remarqué à Ajaccio

Quelques semaines seulement après avoir rejoint l’académie, Cissé s’envolait pour la France et y passait plusieurs détections, à Caen, puis Montpellier, Troyes ou encore Strasbourg. Encore adolescent, il faisait alors la découverte d’un monde peu scrupuleux, qui l’a mené à une expérience ubuesque. “J’étais venu en détection dans l’un de ces clubs (il n’a pas voulu préciser lequel, ndlr) pour une semaine. Au bout de quelques jours, on me dit que je ne serai pas conservé et que je dois partir plus tôt que prévu. Les conditions climatiques m’ont empêché de prendre mon vol retour le soir-même, mais le directeur sportif du centre de formation m’a laissé dormir dehors, sous la pluie, en me disant qu’il n’avait plus de place pour moi. C’était une très mauvaise expérience, mais elle m’a rendu plus fort.” Ses valises trempées, Pape Abou Cissé allait enfin les poser en France quelques mois plus tard, en rejoignant l’AC Ajaccio. “Après trois matchs en CFA, ils m’ont fait signer mon premier contrat pro en 2015”, raconte-t-il. “Ce club m’a accueilli comme un membre de sa famille.” Il avait alors 19 ans et n’a plus cessé de franchir les étapes, depuis.

Courtisé en Ligue 1 (St-Etienne) après sa première saison pleine en Corse (32 titularisations en L2), en 2016, il a donc finalement atterri à l’Olympiakos un an plus tard. Au Pirée, il a lié une relation très forte avec Takis Lemonis, son entraîneur de septembre 2017 à janvier 2018, avant que celui-ci ne soit remercié. “Il est devenu comme un père pour moi”, confie-t-il. “Il a même fait plusieurs heures de route pour venir voir ma fille après l’accouchement.” Cet attachement au club grec ne l’empêche pas de nourrir des ambitions sur la suite de sa carrière. “Je ne veux pas brûler les étapes, j’ai toujours été patient et je vais laisser mes agents (Play Eleven et SMASH Conseil, ndlr) gérer tout ça. Mais si j’ai la chance de rejoindre un club plus huppé, pourquoi ne pas y aller ?” Ses récentes performances ont fait grimper sa cote (actuellement estimée à 4 M€ sur Transfermarkt), qui pourrait prendre encore un peu de hauteur en fonction de son parcours en Egypte, à partir du 21 juin. “C’est certain que la CAN serait une bonne opportunité pour moi d’avoir de la visibilité en plus”, reconnaît Cissé. A trois jours de l’annonce de la liste, le roc de Pikine est conscient d’être à l’aube d’un nouveau tournant dans sa jeune carrière.

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