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29 matches, dont 27 titularisations sur les 30 disputés par son club cette saison, joueur le plus utilisé par son club (2343 minutes), 11 buts marqués et une moyenne de 0,38 but par rencontre, Pape Alioune Ndiaye marche sur l’eau. En quelques mois, «Badou» (1,79m, 74 Kg) est devenu un pion essentiel du dispositif d’Osmanlispor, où il est arrivé en août 2015 en provenance de Bodo Glimt (Norvège). Et à quatre journées de la fin du championnat, le joueur de 25 ans, formé à Diambars et courtisé par les plus grands clubs turcs, ne se fixe plus aucune limite.

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Comment appréhendez-vous cette fin de saison ?

On est dans le money time. Dieu merci, je pense avoir réalisé une très bonne saison. Il reste quatre matches et donc quatre finales à jouer. Sur le plan personnel, j’essaierai de terminer en beauté et ce ne serait pas mal de mettre encore un ou deux buts. C’est une Ligue que je venais de découvrir et ce n’était pas évident. Mais nous avons une très bonne équipe et le fait de côtoyer de bons joueurs m’a permis de trouver vite mes marques.

C’est aussi une satisfaction personnelle et collective de s’être imposé dans un nouveau championnat plutôt difficile, et d’être 5e au classement et donc proche des places européennes?

Oui, c’est une très grande satisfaction, parce que ce n’était pas évident. En venant ici, je savais ce que je pouvais faire. C’est une satisfaction, mais pas une surprise. Il faudra continuer sur cette lancée et savoir que le plus dur reste à faire. Le club venait d’accéder en Première division et notre objectif était le maintien. Maintenant, on a des chances de disputer l’Europa League. Nous avons réalisé une saison fabuleuse, mais il reste encore quatre matches et il faudra tout faire pour bien terminer.

Si Osmanlispor se qualifie en Europa League, est-ce que vous resterez là-bas, sachant qu’on parle de grands clubs turcs et espagnols, notamment l’Atlético Madrid, qui s’intéressent à vous ?

Tout footballeur a envie de découvrir la haute compétition et le championnat d’Europe. C’est l’objectif et nous avons notre destin en main en ce moment. Encore une fois, il va falloir bien négocier les quatre matches qui restent avant la fin de la saison. Oui, de grands clubs turcs et d’autres grands championnats se sont manifestés. Pour l’instant, je suis très bien à Osmanlispor. Je m’épanouis en Turquie. On fera le bilan tranquillement à la fin de la saison.

«Je peux m’adapter dans n’importe quel championnat»

Si vous deviez quitter Osmanlispor, quel serait le critère déterminant pour choisir un nouveau club ou un championnat ?

Pour dire vrai, des sollicitations viennent de partout. Mais je ne me prends pas trop la tête. Je sais que je peux m’adapter dans n’importe quel championnat. Tout dépendra du projet sportif et on essayera de voir ce qui me correspond le mieux. J’ai encore besoin de grandir, de progresser et tout cela dépend du projet sportif. Ce sera la base de toute décision. Mais on n’en est pas encore là. Je suis sous contrat avec Osmanlispor et je me sens bien ici.

Avec cette tendance des joueurs sénégalais à aller en Angleterre, est-ce que cela fait aussi partie de vos rêves de rejoindre la Premier League ?

L’Angleterre, c’est l’un des meilleurs championnats du monde, mais ce n’est pas une obsession pour moi en ce moment. Que ce soit l’Angleterre, l’Espagne ou ailleurs, le plus important est de continuer à progresser. Pour moi, il n’y a que ça qui compte.

La Premier League vous fait-elle rêver et est-ce que vous en parlez avec vos amis de la sélection ?

Oui, c’est un championnat qui m’attire, vu l’intensité du jeu et la ferveur des supporters. Je pense que tout joueur aimerait jouer en Angleterre. De temps en temps, on en parle quand on est en sélection et ça discute bien, parce que l’ambiance qui règne dans l’équipe est saine et très bonne. C’est déterminant pour avoir de bons résultats.

La Premier League est-il le championnat idéal pour jouer votre vrai football ?

Pas forcément. Il n’y a pas que l’Angleterre. Il existe aussi d’autres championnats très relevés. Après, le plus important est d’avoir un projet sportif qui me correspond et jouer dans un club où je pourrai continuer à progresser.

Sur les photos de votre match remporté le week-end dernier contre Antalyaspor, on vous a vu discuter avec Samuel Eto’o. De quoi avez-vous parlé ?

C’était par rapport à une action dans le match. Notre équipe avait perdu le ballon, il menait la contre-attaque et j’ai été obligé de commettre une faute tactique sur lui. Il y a eu une pause après et je lui ai dit : «Désolé grand frère, j’étais obligé de faire ça parce que je ne pouvais pas te laisser t’échapper.» On en a parlé et il m’a dit : «t’inquiète, ce n’est pas grave.» On en a rigolé. Samuel, c’est non seulement notre grand frère, mais aussi un symbole africain et mondial. Avant, pendant et après le match, j’ai ressenti une grande fierté, parce que j’étais vraiment gamin quand je le regardais jouer à la télé. C’était une grande satisfaction d’avoir joué contre lui et surtout d’avoir gagné (3-0, 30e J.). C’était un rêve, parce qu’il fait partie des joueurs que j’ai vus jouer et qui m’ont fait sauter de joie. En tant que supporter du Barça, il m’a fait vivre des moments extraordinaires. Et aujourd’hui, se retrouver dans un même stade et sur un même terrain, avoir des duels avec lui, ce n’était que du bonheur.

A partir de ce moment, vous vous dites que tout est possible dans la vie ?

Même avant de jouer contre Eto’o, j’ai toujours cru en moi. Comme disent les Anglais, sky is the limit (le ciel est la limite), il n’y a pas de barrière infranchissable.

«J’ai eu une discussion avec Aliou Cissé»

Contrairement à vos performances en club, vous n’arrivez pas encore à vous imposer en sélection, à part votre entrée en jeu en Namibie et votre titularisation lors du Challenge Mandela contre l’Afrique du Sud. On imagine que vous avez très envie de porter les couleurs du Sénégal ?

Tout joueur a envie de jouer pour son équipe nationale. Mais je pense qu’être dans l’effectif est déjà une grande fierté. Après, peu importe celui qui joue, on est tous à fond derrière l’équipe. C’est le Sénégal et on est là pour faire des performances et c’est le plus important.

Est-ce que Aliou Cissé vous a dit pourquoi il ne vous fait pas jouer ?

Oui, nous avons eu une discussion. Il n’y a rien dit de particulier, il faut juste continuer à travailler. Il y a des choix à faire, on les respecte en club et je ne vois pas pourquoi on ne les respecterait pas en sélection. Je suis là pour apprendre, continuer à progresser et représenter du mieux possible mon pays. Je ne me prends pas trop la tête avec ça. J’essaie de travailler pour être prêt à me donner à fond le jour où on me donnera ma chance.

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