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Alors qu’il vit lui aussi, au même titre que Giresse et Martins Pereira, ses dernières heures à Guingamp, Moustapha Diallo a du mal à digérer le départ qui l’attend, après neuf années pleines. Il regrette la manière, mais n’oublie pas tout ce qu’En Avant lui a fait vivre.

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Neuf années après son arrivée, dans un village dont il ne connaissait pas les contours, Moustapha Diallo est lui aussi en fin de contrat à Guingamp. Le Sénégalais, auteur de cinq buts cette saison, a vécu son dernier match sous ses couleurs rouge-et-noire, vendredi dernier face à Marseille (2-2). En effet, le milieu de terrain défensif n’ira pas à Toulouse avec le groupe, par choix. « Je préfère garder en mémoire l’ovation du Roudourou », nous a-t-il confié, ce jeudi matin. Il est aussi revenu sur ses souvenirs, nombreux et épars, et sa tristesse, de quitter un navire qui l’a porté sur un doux rivage. Entretien.

Moustapha, voilà une page qui se tourne. Quel est votre sentiment ?

(Il souffle) C’est de la tristesse. C’est le football mais c’est la fin de neuf ans de plaisir et de bonheur. Maintenant, il faut gérer toutes ces émotions.

Il y a donc le regret de ne pas vivre une dixième ou une onzième saison à Guingamp ?

Oui, j’en avais envie. Je me sentais bien ici, je me sentais en famille. J’avais envie de finir ici, c’est comme ça.

On ne s’y prépare pas ?

Non, pas vraiment. J’avais envie de faire une ou deux années supplémentaires mais comme je dis, c’est le foot.

Accepte-t-on vraiment la situation, et devient-on fataliste ?

Il faut l’accepter, même si on ne s’y prépare pas vraiment. J’avais envie de faire une ou deux années supplémentaires. Quand tu vis neuf années comme celles-ci et que tu pars d’un coup, ça fait mal.

« Le téléphone sonne depuis le mois de décembre »

Vous pensiez que l’affect pouvait entrer en compte, dans la décision du club ?

Non parce qu’honnêtement, j’étais confiant par rapport à mes performances. Cette année, j’ai souvent marqué dans les matches importants (x5, à Metz puis face à Strasbourg, Rennes, Amiens et Bordeaux). Pour moi, c’était l’essentiel. J’ai l’impression d’avoir tout donné, comme chaque année. Et comme je me sens bien ici, je pensais continuer ma carrière à Guingamp. Mais bon, tu acceptes les décisions qui sont prises…

Il n’y a eu aucune proposition du club ?

Je n’ai pas envie de parler. On a discuté, ça ne s’est pas conclu. Maintenant, on gère le reste de la carrière.

Il y a des chances de vous retrouver en France ?

Oui, il y a des petites chances. Mais je ne sais pas encore. J’ai le choix, le téléphone sonne depuis le mois de décembre. Je retiendrai la meilleure proposition possible, qui conviendrait aussi à ma famille.

« Quand tu donnes, tu reçois. Et je pense avoir reçu ce que j’ai donné »

Quel est votre souvenir le plus fort à Guingamp ?

Les neuf années. Il n’y a pas un jour plus qu’un autre. Quand je suis arrivé, on est monté un an après en Ligue 2. Après, il y a eu la montée en Ligue 1, la Coupe de France, la Coupe d’Europe, la cinquième saison consécutive en Ligue 1… Tout ça, ce n’était que du bonheur. Il n’y a pas une chose à retenir mais un tout. C’est au charbon, il y a toujours un challenge ici. Soit c’est la Coupe de France, soit c’est la Coupe d’Europe, soit c’est le maintien.

Quand on voit que Giresse et Martins Pereira quittent aussi le club, on se dit qu’un cycle se termine. Comment l’avez-vous vécu dans le groupe ?

Il y avait pas mal de tristesse. Mais le football, c’est l’histoire de cycle. Avant nous, il y en avait d’autres. Après nous, on va aussi laisser la place aux jeunes. C’est le jeu. Nous, on a la satisfaction de bien faire et de tout donner. On est récompensé comme ça. Si tu es dans un club et que tout le monde t’apprécie, ça veut dire que tu fais des bonnes choses. C’est ça, l’essentiel.

Comment expliquez-vous alors que vous étiez le chouchou du public ?

Parce que les gens se sont rendu compte que je donnais tout sur le terrain, que je ne trichais pas. Quand tu donnes, tu reçois. Et je pense avoir reçu ce que j’ai donné. Je me sentais bien ici. Guingamp m’a tout donné. J’arrivais du bled, j’avais l’obligation de tout donner pour ce club. Je l’aime mais je remercie le bon Dieu de m’avoir donné cette récompense, qui est l’affection du public.

« Ma dernière, c’était au Roudourou. Le départ, ça ne se fait pas à Toulouse… »

Ça restera votre club de cœur ?

Pour toujours. Neuf ans, ce n’est pas commun. C’est très important. Et surtout, c’était neuf années de bonheur et de résultats. On a fait de belles choses, ça ne s’oublie pas.

Si vous étiez resté neuf ans dans un autre club, pensez-vous que vous auriez reçu la même sympathie ?

J’ai eu la chance de jouer à Guingamp, c’était le club idéal, comme je suis quelqu’un de convivial et très famille. J’ai fait en sorte de tout donner pour rester le plus longtemps possible, et ça m’a réussi.

Le club a communiqué sur un avenir en tant qu’ambassadeur d’En Avant en Afrique. Qu’est-ce que ça implique ?

C’est la proposition qui m’a été faite : de devenir l’ambassadeur de Guingamp au Sénégal. Mais je vais prendre le temps de l’étudier. Parce que pour l’instant, ce qui est le plus important, c’est de digérer le départ de Guingamp, trouver un club. Ce rôle d’ambassadeur viendra après. Je ne suis pas encore dans cette optique, je n’ai pas envie de retourner tout de suite au Sénégal. J’ai envie de bien digérer ce départ. Je veux jouer encore deux saisons, peut-être ce sera plus si je ne suis pas embêté par ma cheville…

On vous verra à Toulouse, pour la dernière ?

Non, je ne serai pas dans le groupe. Ma dernière, c’était au Roudourou. Le départ, ça ne se fait pas à Toulouse… Je préfère garder en mémoire l’ovation du Roudourou et quitter le club avec cette image dans la tête.

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