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S’il prend avec philosophie son absence prolongée de l’équipe nationale depuis un an, Moussa Sow reconnait tout de même que cette situation lui fait «extrêmement mal». Dans cet entretien, le champion des Émirats Arabes Unis avec Al Ahli et ancien meilleur buteur de la Ligue 1 française avec Lille ouvre son cœur. 

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Moussa, qu’est-ce que ça vous fait de terminer champion des Émirats Arabes Unis, avec votre club, Al Ahli, dès votre première saison ?

Je suis très content d’avoir fait une saison pleine. Le bilan est vraiment positif parce qu’en venant à Al Ahli, je ne pensais pas gagner le championnat tout de suite. Après Lille en 2011, Fenerbahçe en 2013 me voilà en 2016 champion des Émirats avec Al Ahli. C’est vraiment extraordinaire.

Quel objectif vous fixez-vous après ce titre de champion ?

C’est clair que mon objectif c’est de gagner la Ligue asiatique des champions. N’oubliez pas que mon équipe a été l’année dernière en finale de cette Ligue des champions devant une équipe chinoise. C’était vraiment dommage d’avoir perdu. Mais, il est clair qu’une équipe qui arrive en finale peut réitérer le coup. On a un groupe dynamique qui a envie de gagner des trophées ensemble.

Mais c’est sur le fil que vous avez remporté le titre…

On était en course avec Al Aïn, l’une des meilleures équipes des Émirats. Elle a gagné beaucoup de titres ici et a aussi gagné la Ligue asiatique des champions. Le fait de les avoir rencontrés et de les avoir battus nous a fait énormément de bien. Cela nous a permis d’y croire davantage. Partant de là, nous nous sommes dit que le titre était possible. Et au fil des rencontres, nous l’avons prouvé.

Avec 13 buts en championnat, êtes-vous satisfait de votre rendement ?

Je suis franchement content. Là, je suis en train de regarder les différentes statistiques que j’ai eues de Rennes à Al Ahli, en passant par Lille, Fenerbahçe. Le constat, c’est que mes stats sont régulières et constantes. Je marque au minimum 15 buts par saison. Surtout de Lille à Fenerbahçe, je suis resté le même buteur. Aujourd’hui, à Al Ahli, en 23 matchs, j’ai mis 13 buts en championnat et 17 toutes compétitions confondues pour 29 matchs au total. Cest vraiment magnifique parce que les techniciens disent souvent qu’un attaquant qui marque 10 buts par saison est bon et moi je suis à 17 buts. Donc je dois m’en réjouir sincèrement.

N’avez-vous pas parfois envie de revenir en Europe de l’Ouest ?

Ça a toujours été mon rêve. Je ne vais pas vous mentir en vous disant autre chose. Mais, je suis arrivé à un âge où je dois réfléchir sérieusement, parce qu’on ne peut pas savoir ce que l’avenir nous réserve. A 30 ans, je cours toujours, je marque encore des buts, je ne m’économise pas, je peux encore jouer au football parce que je me donne à fond sur le terrain. Mon rêve de jouer un championnat comme celui d’Angleterre demeure. Mais comme je le dis souvent, dans la vie il faut faire un choix. Jusqu’à preuve du contraire, je suis bien ici à Al Ahli mais si je dois partir aussi rien ne me l’empêchera pas. La question ne se pose pas, je suis super bien à Al Ahli.

De Lille en France à Al Ahli aux Émirats, n’est-ce pas une régression pour vous ?

Pour certains c’est le cas, mais pour moi non, ce n’est pas le cas. Je pense que ça aurait pu être une régression, si aujourd’hui, on ne parlait plus de Moussa Sow ou si je ne marquais plus de but. Si c’était le cas, beaucoup de personnes m’auraient critiqué mais là, personne ne peut me critiquer parce que de Lille à aujourd’hui j’ai toujours marqué plus d’une quinzaine de buts. Jusqu’ici je n’ai pas perdu de ma verve devant les buts et j’espère continuer ainsi jusqu’à la fin de ma carrière. Ce n’est pas une régression. Pour votre information, dernièrement, j’ai eu beaucoup d’offres en provenance d’Angleterre, notamment de Crystal Palace et Newcastle. Ces deux équipes me voulaient vraiment. Si c’était une régression, les clubs n’allaient pas se renseigner pour essayer de m’enrôler.

N’empêche, certains pensent que votre exil au Golfe est un véritable gâchis par rapport à votre talent…

Pour vous et pour ces observateurs, c’est du gâchis mais pas pour moi. Je ne vois pas d’ailleurs où se trouve ce gâchis dont vous faites cas. C’est bien d’être dans des championnats européens avec tout le buzz qu’il y a autour. On est content c’est vrai parce que tout le monde vous voit, mais aujourd’hui, je suis super bien ici (aux Émirats Arabes Unis) et ce titre de champion émirati me fait un trophée de plus, sans compter les buts que je marque depuis que j’ai commencé ma carrière. On a encore des matchs de coupe qui nous attendent et on se donnera à fond.

Continuez-vous toujours à suivre l’équipe du Sénégal malgré votre absence d’un an ?

Bien sûr que je continue à suivre l’équipe du Sénégal. Je suis toujours son évolution sur la scène continentale et je suis à fond derrière les gars parce que cette équipe nous appartient à nous tous.

Quelle appréciation faites-vous du parcours des Lions dans les éliminatoires de la CAN-2017 ?

Ça fait énormément plaisir de les voir dans cette position du classement (1er du groupe K). Là, les gars sont en train de réussir un bon parcours. Ça rappelle notre parcours dans les éliminatoires de la CAN-2012 où on s’était qualifié avant la fin. Maintenant, c’est en phase finale de la Coupe d’Afrique qu’il y aura des équipes à la hauteur du Sénégal. Et là, on pourra vraiment savoir si le Sénégal était prêt ou pas. En 2012, on avait fait un bon parcours dans les éliminatoires mais à la CAN, on n’avait rien fait, on est rentré bredouille. C’est ce genre de piège qu’il faudra éviter, en restant sur terre, sans euphorie, même si on gagne.

Avez-vous suivi l’arrivée de Diao Baldé Keita accueilli en pompe par le public sénégalais ?

Oui, j’ai suivi son arrivée comme celle de tous les autres nouveaux qui découvrent la Tanière. Mais personnellement, je ne le connais pas. Je sais qu’il joue à la Lazio Rome. Je ne le connais pas plus que ça même si j’entends dire que le jeune Baldé Keïta est un joueur talentueux.

Les Sénégal a-t-il les atouts pour gagner la prochaine CAN ?

Bien sûr que oui. C’est le vœu de toutes les grandes nations du football africain et le Sénégal en fait partie. Maintenant, pour y arriver, il faut bien travailler le collectif. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’en équipe nationale, deux joueurs ne peuvent pas faire la différence. On peut parler de tel ou tel autre joueur, mais c’est le collectif qui primera. On a toujours eu de grands joueurs, mais on n’est jamais arrivé à gagner cette Coupe d’Afrique. Aujourd’hui, c’est la même chose, on a de très bons joueurs. Le collectif doit être mis en avant.

Que faut-il faire pour que le Sénégal y arrive enfin ?

Comme je l’ai dit, il faut éviter de mettre l’accent sur les individualités. Si on parvient a huiler les automatismes dans toutes les lignes on y arrivera. Parce qu’en faisant attention à nos différents échecs, on remarque que l’on a toujours perdu sur les détails. Et je pense que si on arrive à corriger cela, on y arrivera.

Avez-vous mal de ne plus être appelé en sélection ?

Ça me fait extrêmement mal de ne pas venir en équipe nationale, mais s’il vous plaît, on ne va pas parler de ça. Parlons d’autre chose d’autant plus qu’il y a beaucoup de questions à aborder (Éclats de rires).

Vous serez bientôt en vacances ?

Les vacances se profilent à l’horizon certes, mais là j’ai encore d’autres échéances qui m’attendent avec Al Ahli. J’ai une importante coupe à jouer ici, on l’appelle la Presidenship. Je veux vraiment la gagner. Au-delà de ça, il me reste encore trois matchs à livrer. J’espère vraiment marquer encore des buts pour améliorer mon compteur, cela me permettra de terminer l’année en apothéose.

-Stades

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