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Tel un globe trotter, Mbaye Diagne a bourlingué un peu partout. À 24 ans, cet attaquant passé par la Juventus de Turin s’est engagé avec le club de Tianjin Teda, dans le championnat chinois. Le natif de Dakar est sur les tablettes du Sporting Portugal. 

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Mbaye, comment êtes-vous devenu footballeur ? 

Comme tous les enfants africains, c’est dans la rue que j’ai commencé à taper dans le ballon. J’étais à l’école de football Mbaye Fall, du nom de l’ancien footballeur du Jaraaf, aux HLM 5. C’est à l’age de 16 ans que je suis parti rejoindre mon papa en Italie. Sur place, on m’a inscrit dans une équipe amateur parce que je n’étais pas encore résident. Donc, j’étais bloqué par la loi. Pendant un an, j’ai attendu d’avoir mes papiers et une licence. J’ai inscrit 40 buts sous les couleurs de cette équipe amateur. Ensuite, je me suis engagé dans un club semi professionnel où j’ai marqué 23 buts en 27 matchs. Ce qui m’a permis d’attirer l’attention des dirigeants de la Juventus de Turin. Pourtant, il y avait beaucoup de clubs qui voulaient m’enrôler, mais un club comme la Juventus avec toute une histoire ne se refuse pas. A cet effet, j’ai signé un contrat de 3 ans. Par la suite, je me suis fait prêter à Ajaccio. Malheureusement, je n’ai pas pu jouer. Je suis resté six mois en Corse et je n’ai joué que des matchs amicaux d’autant plus qu’à Ajaccio, j’ai connu aussi le contre-coup d’une réglementation. Du coup, je ne pouvais pas jouer de match officiel. Au bout des six mois, je suis rentré à la Juventus de Turin avant d’être prêté a nouveau à Liège, en Belgique. Là aussi, j’y ai passé six mois. En onze matchs, j’ai marqué sept buts en Jupiter League belge.

Pouvons-nous dire que vous êtes un vrai globe-trutter ?

Je n’ai pas fini. A la fin de ce contrat, je suis parti en Arabie Saoudite pour m’engager avec le club d’Al Shahab. C’était mon choix même si il y avait des clubs européens qui s’étaient manifestés. Économiquement parlant, je ne pouvais pas refuser l’Arabie Saoudite. Au bout des six mois de prêt, je suis revenu de nouveau à la Juventus avant de m’engager par la suite avec Westerlo, un club belge. Et, au bout de six mois encore, je suis à nouveau prête à Ujpest, en Hongrie. Là-bas, en 13 matchs, j’ai marques 11 buts et j’ai termine la saison comme meilleur buteur.

Et comment avez-vous atterri en Chine ?

J’étais au Sporting de Portugal pour signer un contrat. Mais, nous sommes restés jusqu’au dernier jour avant que Tianjin Teda, une équipe chinoise, ne fasse une proposition. Là, je suis bien ici. Nous sommes à la 4ème journée. Je n’ai inscrit qu’un seul but pour trois matchs disputes.

Pourtant, on annonce votre retour au Sporting Portugal pour l’été prochain ?

Là, les dirigeants du Sporting n’ont pas lâche. Dernièrement, on a fait une interview avec un journal portugais. Mais pour l’instant, rien n’est concret. Je ne saurais vous dire si je vais rejoindre le Sporting Portugal l’année prochaine, d’autant plus que j’ai signé un contrat de 2 ans ici avec Tianjin Teda.

Pourquoi n’avez-vous pas cherché la stabilité à seulement 24 ans ?

J’avais l’intention de rester concentré ne serait-ce que pour deux ans dans un club. Mais, depuis le début de ma carrière, je n’ai jamais fait un an dans une équipe. Je remercie le Tout Puissant parce qu’à chaque fois qu’une opportunité se présente, c’est parce que les conditions sont meilleures que celles que je vis. Nous sommes des Africains et je ne dois pas perdre de vue que j’ai une grande responsabilité derrière, sans oublier mes agents aussi. Je ne pouvais pas refuser les différentes propositions qui m’étaient offertes. D’abord, quand je signais en Belgique, je me voyais déjà en équipe nationale. Dans ma tête, rien ne pouvait m’arrêter. Étant le premier joueur à avoir signé à la Juventus, je pensais que le chemin m’était déjà balisé.

Ne pensez-vous pas que vos ambitions ne peuvent s’arrêter qu’à l’état de rêve à partir du moment où vous vous êtes engagé dans le lointain championnat chinois ?

C’est vrai que la Chine n’est pas un championnat bien coté au Sénégal, mais il y a de grands footballeurs souvent appelés pour défendre les couleurs de leur pays. Je veux nommer Lavezzi, Gervinho entre autres. Les gens ne comprennent peut-être pas la loi chinoise. Ici, les clubs n’ont le droit d’aligner que trois joueurs étrangers. Auparavant, si on m’avait proposé la Chine, j’allais refuser parce que je ne pensais qu’à l’équipe nationale. Mais, aujourd’hui, je suis en Chine pour gagner ma vie. J’ai de bonnes relations avec beaucoup de joueurs sénégalais tels que Cheikhou Kouyaté, Kalidou Koulibaly et Kara Mbodj. On se croisait en championnat.

Racontez-nous un peu le championnat chinois ?

La particularité, c’est que seuls trois étrangers ont droit à être alignés dans chaque équipe par match. Les autres restent sur le banc de touche. Et si un remplaçant étranger doit retrouver la pelouse, c’est un autre étranger qu’il remplace. Je vous donne l’exemple de l’équipe de Demba Ba, le Shangai Shenshua, il y a Obafemi Martins qui reste souvent sur le banc de touche. En général, c’est lui qui remplace Demba Ba. Les joueurs acceptent les conditions parce qu’ils y trouvent leur compte. Aujourd’hui, à 24 ans, je pense que je ne suis pas mort pour l’équipe nationale. Trois ans auparavant, j’avais discuté avec Aliou Cissé quand j’étais à Ajaccio. Si ma carrière n’a pas connu un envol, c’est à cause de l’équipe nationale. Si j’avais quelques sélections, je serais aujourd’hui resté en Europe, parce que la carrière internationale est d’une importance capitale. Parfois, je me pose la question de savoir pourquoi je n’ai jamais été sélectionné en équipe nationale. Même en petite catégorie. Je n’arrive toujours pas à comprendre.

-STADES

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