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A quelques jours du démarrage de la saison de foot (2017-2018) au Sénégal, le président délégué de Dakar Sacré-Cœur (DSC) revient dans cet entretien sur la préparation de son club qui va jouer pour la première fois dans l’élite. Mathieu Chupin parle également des potentialités qu’offre le sport, sans oublier son passage au bureau de la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp).

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Vous venez de monter dans l’élite du foot sénégalais en tant que champion de Ligue 2. Où en êtes-vous avec cette phase de transition ?

On est en pleine préparation de la nouvelle saison aujourd’hui, avec le staff de l’équipe professionnelle qui est le même que celui de la saison dernière. Au niveau des joueurs, c’est pareil, il n’y a que Ousseynou Ndiaye qui est parti, qui a signé à Lyon (France) et Momar Mbaye qui a signé à Cadix, en Espagne. On n’a que ces deux départs. Cela veut dire que l’effectif est assez stable. On s’est renforcé avec une arrivée en provenance de Niary Tally, un jeune latéral gauche qui s’appelle Moussa Samaké. On a aussi des pistes pour quelques recrutements mais l’équipe a été en stage pendant quelques semaines ; on a enchaîné plusieurs matches amicaux ; on travaille petit à petit pour une année de stabilisation en Ligue 1, de découverte de ce championnat. Après, l’appétit vient en mangeant.

Qu’est-ce que cela change en termes de management ?

Pas grand-chose, si ce n’est la question de l’organisation des matches. Malheureusement, à ce niveau-là, je suis très inquiet. D’une part, on a la problématique du stade dans le pays pour accueillir un véritable spectacle de football professionnel de qualité. Et puis, il y a une problématique de sécurité très importante. Aujourd’hui, on a vu qu’un match de football au Sénégal, à cause de quelques spectateurs fous, peut aboutir à la mort de supporters mais également à la mort d’un club. Puisqu’aujourd’hui, l’Us Ouakam est rétrogradée en Division régionale, et suspendue pendant 5 ans ; c’est… Voilà ! Je ne juge absolument pas la décision, c’est un dossier qui en cours puisqu’il va être maintenant devant le TAS (Tribunal arbitral du sport), je m’incline encore une fois devant tous les disparus. C’est dramatique ! Des gens qui vont au stade, c’est pour la fête.

C’est un moment de plaisir mais pas pour être finalement fauchés et perdre la vie. Aujourd’hui, la problématique, c’est beaucoup plus les garanties qu’il va falloir qu’on ait en matière de sécurité pour qu’on ait une sorte de cahier des charges précis pour la sécurité des stades, qu’on ait également des garanties, notamment en tant qu’organisateur de matches. Si on considère que les conditions pour donner le coup d’envoi d’un match ne sont pas réunies, on refuse de le faire. J’organise un match, est-ce que je ne vais pas le perdre sur tapis vert ? C’est une multitude de choses.

C’est un tout petit peu, quand je prépare ma saison, vous me parlez en termes d’organisation, de management, c’est surtout ces questions-là qui montrent la différence entre la Ligue 1 et la Ligue 2. Pour moi, le match va se jouer à ce niveau-là parce que je suis persuadé qu’on va vers un championnat très attractif. Je pense que les clubs qui ont choisi d’investir dans la formation, je parle de Génération Foot, Diambars, Dakar Sacré-Cœur, rien que ces oppositions-là vont être très alléchantes parce que ce sont des équipes qui ont un vrai projet de jeu. Donc ça va être intéressant. Encore faut-il que tout ce qui accompagne le football professionnel se mette en place ; et là, on en est très loin, aujourd’hui.

Vous avez parlé d’infrastructures. Avec le stade Demba Diop qui n’est pas prêt à rouvrir ses portes, est-ce que Dakar Sacré-Cœur ne va pas subir un coup énorme ?

C’est un problème parce qu’effectivement, c’est notre stade. C’est le stade où on aime jouer parce que c’est à 500 mètres de notre club. Donc, effectivement, c’est un vrai problème pour nous. On va sortir systématiquement sur des pelouses, entre guillemets, d’adversaires : Guédiawaye, Pikine. Même si on ne joue pas contre ces équipes-là, on se déplace dans leur localité. Maintenant, le souci, c’est que la sécurité civile est en train de regarder les choses et à ce niveau-là, on ne peut absolument pas mettre de pression parce que simplement c’est évident, capital que ce stade rouvre dans de bonnes conditions. Mais est-ce que les moyens vont être mis pour cela ? Aujourd’hui, je le répète, on n’a pas un seul stade aux normes internationales au Sénégal. Il faut se dire la vérité. Parce qu’on n’a pas les moyens qui accompagnent la gestion d’un stade. Je donne souvent l’exemple de Léopold Sédar Senghor dont le budget, il y a deux ou trois ans, était de 80 millions F Cfa. Ça doit toujours à peu près être la même chose. 80 millions F Cfa pour gérer sur une année une enceinte de 60 000 places, c’est impossible, impensable. Cela veut dire que chaque année, on sait qu’il va y avoir des manquements importants dans la gestion, l’entretien de cette enceinte ; et cette enceinte va se dégrader. C’est ce qui se passe. Donc, il faut qu’on aborde les choses autrement.

En interne, vous réfléchissez pour trouver une alternative à la fermeture de Demba Diop ?

Aujourd’hui, il n’y a pas tellement de solutions. On a, dans le projet de développement de Dakar Sacré-Cœur, dans quelques années, l’ambition d’être à la tête, avec d’autres partenaires, d’un projet de stade ambitieux. Si on veut, dans quelques années, jouer un rôle important en Afrique, la question du stade sera fondamentale. Ce n’est pas une priorité immédiate ; donc on va s’adapter aux solutions qui seront trouvées mais ça va être compliqué pour nous.

‘’Le sport est un potentiel extraordinaire pour notre pays, bien supérieur au pétrole et au gaz’’

C’est donc cette ambition de grand club qui vous a poussé à signer un partenariat avec l’Olympique Lyonnais ?

Oui, complètement ! C’est-à-dire qu’aujourd’hui, il faut être humble. Je pense qu’au Sénégal, on doit développer cette vertu. Il y a de grandes nations qui se sont développées en s’inspirant de ce qui se fait ailleurs. Il faut être humble et dire qu’un club comme le nôtre, qui a une grosse ambition continentale dans quelques années, va avoir la possibilité de collaborer avec un club professionnel comme l’Olympique Lyonnais qui s’engage à nos côtés non pas uniquement sur la dimension sportive mais globale. Il nous accompagne sur un certain nombre de thématiques, c’est une opportunité immense. Donc, il faut en profiter à fond, apprendre. On va développer de plus en plus ces échanges entre les différentes directions. Vous parlez de stade. Lyon est aujourd’hui propriétaire de son stade, il développe une expertise en matière de gestion d’une enceinte sportive, qui est reconnue sur le plan international. Les avoir à nos côtés sur un projet stade au Sénégal, ça va être un atout très important. Voilà, on apprend sur tant de secteurs à côté de l’Olympique Lyonnais et c’est très important pour nous.

Quelles sont les bases de ce partenariat ?

Il y a trois volets essentiels. Il y a celui sportif. L’objectif pour Olympique Lyonnais, c’est de trouver à Dakar Sacré-Cœur, en fin de cycle de formation, des joueurs qui ont été formés par des éducateurs de grande qualité, je pense au directeur sportif Alain Olio. On vient de recruter cette année Patrick Papin qui, pendant 20 ans, a dirigé le pôle Espoir de la Fédération française de football (FFF) en Bretagne, le plus fringant. Patrick est à nos côtés pour s’occuper de la préformation. Donc, Lyon sait qu’il y a un travail de qualité et il veut, chaque année, pouvoir récupérer un ou deux joueurs qu’il n’a pas dans son académie, c’est-à-dire qu’il n’a pas réussi à former dans son académie.

Le deuxième volet, très important, c’est le développement de la marque Olympique Lyonnais aux côtés de la marque Dakar Sacré-Cœur. L’OL est conscient de l’impact que nous avons à Dakar, notamment à travers l’activité football-loisir. Et donc, adosser la marque OL à la marque DSC est quelque part un moyen pour eux de vulgariser davantage l’image de l’OL sur le continent africain en commençant par Dakar. Et qui sait, peut-être demain, on va avoir d’autres ambitions dans d’autres pays africains.

Et le troisième volet ?

On sait que Lyon est un club très actif sur la dimension social. Il a une fondation et il s’est complètement retrouvé lorsqu’on lui a présenté notre club avec ses trois secteurs : foot-pro, foot-loisir et la partie club citoyen. DSC est très engagé sur le terrain social. Nous multiplions chaque année des initiatives. Dernièrement, nous avons accueilli une association qui s’occupe des talibés (apprenants du Coran) pour une journée récréative sur les terrains. On a fait des opérations avec une association française qui lorgne sur la problématique du cancer. On a travaillé sur le diabète, la diversité… On est partenaire de Spécial Olympique, la pratique du sport pour les déficients mentaux et Lyon s’est complètement retrouvé là-dedans. On travail ensemble sur cette problématique : comment le football, au Sénégal, peut participer au développement de la nation ? Nous y croyons énormément.

‘’Quand je prends la parole au niveau du conseil d’administration, j’ai clairement l’impression qu’on me voit en donneur de leçons’’

Vous ambitionnez de bâtir un grand club africain. Est-ce que ce partenariat qui permet à l’OL de venir chaque année prendre vos meilleurs joueurs ne va pas handicaper ce projet ?

Non, parce que tout simplement les tout-meilleurs, il n’y en a pas beaucoup qui vont aller à Lyon. Il y en a un ou deux ; et peut-être qu’il y aura des saisons où il n’y aura pas de joueur. On s’est entendus dans ce sens. Aujourd’hui, la problématique du maintien des joueurs est beaucoup plus liée à l’environnement économique local. Le TP Mazembe (club de RD Congo) arrive à garder ses meilleurs joueurs. Si le TP Mazembe a un véritable phénomène de 17-18 ans, à 18 ans, il partira. On commence à avoir des transferts intéressants. Les Brasseries du Cameroun ont transféré cette année un attaquant à un prix très chaud. On parle de 900 000 euros (environ 590 millions F Cfa). C’est un jeune attaquant de 18 ans qui a signé à l’OGC Nice (Ligue 1 française). On a le gardien de but de Lille (le Burkinabé Hervé Koffi) qui était le gardien de l’Asec d’Abidjan (Côte d’Ivoire) qui a été transféré pour plusieurs centaines de millions. Donc, les tout-meilleurs meilleurs partiront, c’est évident. Et si on joue régulièrement la Ligue des champions, cela veut dire que nos tout-meilleurs joueurs de 17-18 ans, puisqu’on fait jouer les jeunes à DSC, ces jeunes, au moment où ils partiront, auront une quarantaine de matches, peut-être une dizaine de matches en Ligue des champions. Ils auront un bagage supplémentaire.

Et pour revenir à la problématique du départ, aujourd’hui, on est poussé à transférer nos joueurs vers des clubs européens pour des raisons économiques. Le jour où on aura une économie locale du football : droits télé, sponsoring, merchandising, billetterie ; tous ces revenus classiques du football professionnel, on sera sûrement en mesure d’offrir des salaires qui pousseront nos joueurs à réfléchir deux fois plutôt qu’une avant de signer dans un club de championnat de seconde zone européen ou du Maghreb. Ils réfléchiront parce qu’ils préféreront rester avec un salaire au Sénégal, dans leur environnement, attendre une meilleure offre plutôt que de partir. On en est très loin malheureusement. L’économie locale souffre.

Ce partenariat avec l’OL vous permet de pallier ce manque de sponsor ?

Mais oui ! Aujourd’hui, force est de constater que nous sommes dans une situation de crise totale sur le plan de l’économie locale du football professionnel sénégalais et du sport professionnel au Sénégal en règle générale. A mon sens, les plus hautes autorités de l’Etat n’ont pas compris encore l’ensemble des enjeux qu’il y a derrière le sport et le développement du sport au Sénégal. La preuve en est la place du sport dans le Plan Sénégal émergent (PSE), qui est réduite à une toute petite portion. Je fais partie des personnes qui pensent bien au contraire que le sport est un potentiel extraordinaire pour notre pays, bien supérieur au pétrole et au gaz. Parce que déjà c’est un potentiel humain. Nous avons très facilement la possibilité de démontrer que le sport est sans doute le meilleur allié de l’éducation, le meilleur allié de la santé publique.

Comment ?

Le sport est aujourd’hui, malgré les difficultés évoquées tout à l’heure, un allié du développement économique d’une nation. Vous-même en tant que journaliste sportif, vous êtes rémunéré pour faire cette interview. Donc vous devez une part de votre salaire au football professionnel. Vous êtes un exemple de ce qu’on appelle les emplois indirects. Il y a au niveau de la Ligue de foot professionnel plus de 1 000 emplois directs. Si autant d’emplois sont menacés dans une même structure, le président de la République stoppe son agenda et se penche sur cette problématique. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Sur le plan économique, il y a les revenus de tous les sportifs expatriés qui ramènent chaque année énormément d’argent pour construire et générer là aussi des emplois indirects.

Enfin, la quatrième raison, c’est la diplomatie. On parle du Sénégal à travers le monde grâce à nos sportifs essentiellement. En clair, Lyon est aujourd’hui, pour nous, une solution importante pour pallier le déficit de l’économie locale. Tous les projets que j’ai évoqués nécessitent des moyens financiers très importants. Il faut énormément beaucoup de débrouillardise, d’innovation pour trouver les meilleures solutions. Je ne cesserai jamais de le dire.

C’est une aventure très compliquée. Les entreprises rechignent à s’engager dans le football professionnel avec des arguments qu’on ne comprend pas parfois. Le dernier exemple, c’est l’annonce faite sur l’arrêt du sponsoring de la Ligue pro avec le même partenaire qui a signé une semaine auparavant avec l’équipe nationale. C’est pour moi un drame. Orange a accepté d’accompagner l’équipe nationale de football où 19 joueurs sont formés dans les clubs locaux. Quelque part, c’est ne pas reconnaître que les clubs professionnels sénégalais jouent un rôle capital dans le développement de notre football. Je ne sais pas ce que cela veut dire. Il est important que l’Etat prenne un certain nombre de mesures pour inciter davantage les entreprises à accompagner ce football professionnel local. Celui-ci est responsable aujourd’hui en grande partie de choses très positives comme l’ascension de notre équipe nationale qui, je l’espère, va aller en Russie pour la Coupe du monde.

‘’Est-ce que Djamil, on n’en a pas besoin en un moment donné, avec Saër, Mady Touré, pour faire avancer notre football ?’’

Vous avez été membre du bureau de la Ligue pro, chargé du marketing. En 2016, vous n’avez pas postulé. Pourquoi ?

C’est très simple. Déjà, je rappelle que j’avais démissionné le jour même de l’Assemblée générale, lors de l’élection du président Saër Seck, il y a six ans. C’était pour protester contre la manière dont les élections s’étaient tenues. Il y avait une nouvelle fois des conciliabules et l’aboutissement, c’était un bureau avec un mélange de personnes qui n’allaient pas forcément s’entendre. Ce qui allait générer un certain nombre de blocages. Un an et quelques après, j’ai accepté, à la demande de Saër Seck, de reprendre les rênes de la commission marketing. Pendant trois mois environ, on a élaboré un plan marketing qui n’a malheureusement pas été présenté jusqu’à ce jour. Il y a d’autres initiatives. Par exemple, le concept de grand match auquel je tiens énormément.

Cela consiste à diffuser 10 grands matches dans l’année qui vont être de véritables événements, comme les combats de lutte. Cela nécessitera toute une préparation avec des activations commerciales, des animations. Aujourd’hui, on n’est clairement pas en phase. Il y a des gens qui demandent à ce qu’on y aille doucement. Moi, je fais partie des gens qui pensent qu’on devrait accélérer et qu’on aille beaucoup plus rapidement vers un certain nombre de réformes. Mais aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on attend la main tendue. Dès l’instant qu’on prend position au niveau du conseil d’administration, on pense qu’on est venu déranger. Je suis, avec Saër, un des plus anciens dirigeants. Car j’étais en 1993 conseiller de Daouda Faye (ancien ministre des Sports, ndlr). J’étais président de la section de football de l’Espoir de Bignona, à l’époque. Quand je prends la parole au niveau du conseil d’administration, j’ai clairement l’impression qu’on me voit en donneur de leçons.

Vraiment ?

C’est mal me connaître. J’ai juste envie que les choses bougent. C’est ça aujourd’hui ma seule préoccupation. Je ne suis pas là pour prendre un poste. Je veux juste qu’au niveau de l’Etat, il y ait une vraie considération du sport. Je suis prêt à collaborer avec tout le monde. J’ai proposé au ministre des Sports de venir nous rencontrer ici. J’espère qu’il viendra découvrir le fonctionnement d’un club comme le nôtre.

C’est important. En un moment donné, c’est décourageant car on a l’impression d’être rejeté. Je l’ai été lors de l’élection du collège du Comité exécutif car je n’ai eu qu’une seule voix, qui est la mienne. Ce n’est pas mon ego qui en a souffert. Va-t-on continuer à rejeter un certain nombre de personnes ou va-t-on essayer de rassembler ? Je pense à des personnes comme Djamil Faye qui a été clairement rejeté lors de ce même vote. Alors que le même jour, en tant que Sénégalais, j’ai été très fier de le voir présenter à Lausanne le projet Paris 2024. Est-ce que Djamil, on n’en a pas besoin en un moment donné, avec Saër, Mady Touré, pour faire avancer notre football ?  Les personnalités, que je respecte, qui sont à la tête du football, vont-elles jouer ce rôle de rassembleur pour qu’on aille tous dans le même sens ? Il est temps.

On a l’impression que tout ce que Mathieu Chupin touche devient de l’or. On l’a vu avec l’Espoir de Bignona que vous avez fait monter en 1ère division, Dakar Sacré-Cœur est en train de se développer…

Il y a aussi le Ndiambour de Louga du président Maguette Diouf, on avait été champion du Sénégal, la deuxième année (1998).

Comment expliquez-vous cela ?

Non, ce n’est pas ça. J’ai d’abord la chance d’avoir des collaborateurs extraordinaires qui m’accompagnent dans cette aventure. J’ai aussi des associés fabuleux. Je pense notamment à Brahim Derwich, un industriel de la place, qui croit en ce pari fou du sport professionnel au Sénégal, à Souleymane Camara, Omar Daf, Salif Diao, Boubacar Sarr ‘’Locotte’’. Avec ces gens merveilleux, on est animés par une seule chose qu’est la passion. Ce n’est pas les postes. Dans la vie, avec la passion, on peut faire bouger énormément de lignes.

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