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L’homme est un passionné de foot avant d’être un invétéré disciple du président de la République qui lui a confié le département des Sports. Matar Bâ se donne corps et âme pour accomplir sa mission. Chef de la délégation sénégalaise qui ira au Gabon pour la Can (du 14 janvier au 5 février 2017), le ministre des Sports qui n’en est pas à sa première expérience, n’entend laisser aucun détail foirer sa deuxième Can. Il explique dans cet entretien les mesures à prendre.

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Quel bilan tirez-vous de l’année 2016 ?

Beaucoup de satisfactions. 2016 était un tournant pour le développement du Sport. Sur le plan des infrastructures, nous avons fait de grands pas. Le Président Macky Sall a rendu le stade Assane Diouf aux Médinois, réhabilité Ngalandou Diouf et le stade de Ndiarème. Le 9 janvier, le stade Alassane Djigo de Pikine sera inauguré. Nous avons terminé les procédures pour Sédhiou, Kédougou et Kaffrine, qui ne disposaient pas de stade. Ce combat des infrastructures, on est en train de le gagner. Pour la formation, plusieurs séminaires ont été organisés dans toutes les disciplines. Nous avons initié les conventions d’objectif en signant avec 10 Fédérations et Groupements associatifs avec une enveloppe de 200 millions de FCfa pour vulgariser toutes les disciplines.

Nous avons eu une bonne lecture de nos échecs lors des Jeux Olympiques, en lançant le projet «Génération 2024». La lettre de politique sectorielle nous permet de nous projeter et d’être dans une planification pour avoir des résultats.

A l’international, nous avons glané 178 médailles, dont 40 en or. C’est important, le Sport n’avait pas cette dimension. On ne peut pas parler de 2016 sans évoquer l’Arène nationale. C’est un investissement de 32 milliards de FCfa. Plus de 500 jeunes travaillent dans ce chantier. Il y a aussi le Palais des Sports Dakar-Arena, dont la réception des clés est prévue dans 15 mois, si l’entrepreneur respecte le délai. L’entente nous a permis, avec le génie sénégalais, d’avoir des résultats et de faire de grands pas. Le football a fait de bons résultats. On est dans une course pour la qualification à la Coupe du monde. Nous allons à la Can Gabon 2017. Les U20 sont aussi qualifiés à la Can. Le basket, la lutte, le Taekwondo, le Karaté… ont tous fait de bons résultats. Nous avons eu des difficultés avec le handball. Ce n’est pas une question de valeur de l’équipe, mais une question administrative. Nous allons continuer le combat pour défendre les intérêts du Sénégal.

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Et au chapitre des échecs, vous retenez quoi ?

Les Jeux Olympiques. Nos échecs à ces Jeux n’ont pas été une surprise. On ne dit pas la vérité aux Sénégalais. Etre meilleur en Afrique ne veut pas dire être parmi les 10 premiers aux Jo. Nous avons une équipe jeune. Il fallait les amener pour représenter notre pays. C’est normal que le Sénégal soit présent aux grands rendez-vous, ne serait-ce que pour permettre à nos athlètes d’acquérir de l’expérience. Nous avons des regrets. C’est pourquoi nous avons inclus l’athlétisme dans la signature des conventions d’objectifs, parce qu’aujourd’hui, cette discipline traverse des moments difficiles.

 

Les bons résultats de 2016 expliqueraient peut-être un budget 2017 largement revu à la hausse ?

Le Président Sall a apprécié les bons résultats et nous a donné une augmentation de plus de 77%. Nous avons quitté 9,7 pour arriver à 17,5 milliards de FCfa. C’est un bond qualitatif qui permet de mettre plus de 12 milliards dans les infrastructures. A la fin de 2017, on dépassera les 20 milliards de FCfa. Quand le Président Sall venait d’être élu à la tête de ce pays, le budget des compétitions internationales était de 900 millions de FCfa. Aujourd’hui, on est à 2,3 milliards de FCfa, sans maîtriser l’ensemble de nos participations aux compétitions internationales, parce qu’il y a des choses qu’on ne peut pas prévoir.

 

L’actualité, c’est la Can qui, apparemment, sera budgétivore. Combien va-t-elle coûter à l’Etat du Sénégal ?

Ce qui a été fixé d’un commun accord, c’est un budget de 1,8 milliard de FCfa. Cette somme prend en charge les primes de qualification, de participation et d’objectifs. Les primes de la finale, au cas où on gagne la Coupe, ne sont pas budgétisées. Le Chef de l’Etat appréciera le moment venu. On ne paie plus par match. Lors des qualifications, pour chaque match gagné, le joueur a 2 millions de FCfa et l’entraîneur le double. Maintenant, on parle de primes d’objectifs. Quand ils auront franchi le premier tour, un montant sera dégagé pour les joueurs et l’encadrement. En quart de finale, c’est une prime d’objectif. La demi-finale aussi. Toutes les primes font partie de ce budget.

 

L’Etat fait tout pour mettre les «Lions» dans les conditions de performance. En retour, qu’exigez-vous ?

Les médailles, les coupes, c’est très important. Mais ce n’est pas notre vision de la chose. On pouvait se contenter d’une simple participation, mais le peuple a besoin d’une chose (la Coupe), parce qu’il a confiance en cette équipe qui a montré qu’elle est capable de tout. Cette ambition des Sénégalais est légitime. Le Président Sall leur a dit : «Battez-vous, soyez digne de la confiance des Sénégalais et revenez avec la Coupe, si vous pouvez.» Nous allons nous occuper des conditions. C’est à eux de prendre toutes les responsabilités.

 

Il y a aussi beaucoup d’engouement chez les supporters qui vont faire le déplacement. Ils vont coûter combien à l’Etat ?

On va les épauler, parce qu’un supporter aussi ne doit pas attendre tout de l’Etat. Il y a des partenaires qui vont les aider aussi. En 2015 Oorange avait donné 20 millions de FCfa aux supporters. Le Président m’avait demandé de donner 20 millions de FCfa. Cette année, l’Etat ne va pas faire moins (Ndlr : l’Etat a débloqué 25 millions et Orange leur a remis 20 millions, la Fsf a remis 10 millions et Gaston Mbengue 1 million de FCfa). En 2015, on avait donné 10 millions de FCfa à l’Anps (Association nationale de la presse sportive). Cette année, on ne fera pas moins (15 millions). On va aussi appuyer les supporters établis au Gabon.

 

Vous n’avez pas peur du syndrome de Tamalé 2008 où le Sénégal s’est déplacé avec une délégation pléthorique et, au finish, il y a eu trop de problèmes ?

Une délégation pléthorique ne peut pas empêcher l’équipe de faire son job. C’est une question d’organisation. Si je pouvais, j’allais déplacer les 14 millions de Sénégalais au Gabon. Il suffit que les supporters fassent leur travail et ne gênent pas l’équipe. Qui va au Gabon doit savoir que sa mission, c’est d’apporter une chaleur positive à l’Equipe nationale. Celui qui veut venir au Gabon pour autre chose n’aura pas sa place. Je prendrai mes responsabilités, parce que ce n’est pas ma première Can. Vous avez vu qu’en Guinée-Equatoriale en 2015, il n’y avait pas de problème. Mon message sera toujours clair. Je n’irai pas au Gabon pour passer des vacances. J’y vais pour travailler. On a une mission très sérieuse, on ne peut pas laisser de place aux détails. L’équipe sera isolée. Elle sera dans un hôtel avec son encadrement technique. On amène les éléments de la Bip (Brigade d’intervention polyvalente). Personne ne pourra rencontrer les joueurs sans l’autorisation de l’encadrement technique. Je suis chef de délégation à la Can, j’assumerai pleinement cette mission.

 

 

Pendant que Sadio Mané et Cie sont traités comme des rois, les «Lions» du football de plage, vainqueur de la Can pour la 4e fois, attendent encore leurs primes ?

Sur une feuille de route, je suis le dernier à arbitrer. Il y a un travail avec les présidents de fédérations concernées. Tout ce qui a été arrêté pour le Beach soccer est déjà fait. Ce qu’ils attendent, c’est une récompense spéciale du président de la République. Et ça, c’est le pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat.

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