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Emmanuel Adebayor, Papiss Cissé, Sadio Mané, Diafra Sakho, Babacar Gueye… Tous ont percé au FC Metz avant d’être vendus intelligemment à des cadors européens. Tous sont issus de Génération Foot, le centre de formation du club mosellan au Sénégal.

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Depuis l’an 2000, l’académie basée à Dakar recrute et forme des jeunes footballeurs africains, majoritairement sénégalais, dans le but de les confier à la formation de L1 à la fin de leur formation si leur niveau le leur permet.

“L’objectif est de les intégrer au groupe pro six mois après leur arrivée à Metz”, explique Olivier Perrin, ancien éducateur messin, détaché depuis quatre ans à l’académie comme manager.

L’idée a germé dans la tête de Mady Touré, recruteur du club à la croix de Lorraine au début des années 2000. Elle a pris forme après des discussions avec le président et l’entraîneur de l’époque, Carlo Molinari et Joël Muller.

“Quand je proposais des joueurs africains, on me disait toujours qu’il manquait un petit quelque chose”, se souvient-il. Cet amoureux du ballon rond débute son immense chantier qu’il voit, à terme, comme une machine à créer des pépites.

Les premières infrastructures sont mises en place sans eau ni électricité. Tout est à faire: recrutement des joueurs, des formateurs. Parmi les premières réussites: le Togolais Emmanuel Adebayor.

“Il fallait que toutes les conditions soient réunies à l’académie pour que le jeune qui arrive à Metz ne perde pas de temps à s’adapter”, poursuit Traoré.

Perrin s’installe à Dakar pour faire prendre une nouvelle dimension à l’académie et pour adapter sur place ce qui existe déjà à Metz. “Les terrains, les entraînements, l’approche médicale, l’alimentation, le vocabulaire tactique, les séances vidéo”, énumère-t-il.

Le milieu de terrain gambien Ablie Jallow au centre de formation Génération Foot à Dakar, le 14 juin 2017© AFP/Archives

Si le budget de fonctionnement est gardé secret, l’équation est simple: plus l’académie sort de bons joueurs qui rejoignent le FC Metz, plus le club est en mesure de mettre des moyens financiers au développement de Génération Foot avec l’argent généré par les transferts.

Et ça rapporte. Dernier exemple en date: le transfert de l’ancien pensionnaire Ismaïla Sarr à Rennes mercredi aurait rapporté près de 17 millions d’euros, selon des sources proches du dossier.

– Sélection drastique –

Les prochains sur la liste? L’attaquant Ibrahima Niane, qui a fait “une très bonne impression” à l’entraîneur messin Philippe Hinschberger, est annoncé comme un futur bon.

Ces joueurs sont issus d’une sélection drastique dans un continent qui regorge de joueurs à très fort potentiel.

“Nous avons 100 gamins en stage tout l’année, 62 scolarisés, les autres sont en apprentissage qu’on cherche à développer avec le CNED (études à domicile, ndlr) ou l’Institut français. Chez les jeunes, ils ne sont que quatre ou cinq par catégories d’âge”, détaille Olivier Perrin.

Un joueur sénégalais fait de la musculation au centre de formation Génération Foot à Dakar, le 14 juin 2017© AFP/Archives

A son départ, le joueur doit idéalement savoir parler deux langues, le français et l’anglais, savoir se faire à manger, et avoir le permis de conduire.

“Quand je vais là-bas, je retrouve le matériel du FC Metz, le fonctionnement, les entraînements, les matches. Les contacts entre Metz et Dakar sont permanents. Je connais déjà deux ou trois futurs cracks”, sourit Philippe Gaillot, directeur général messin.

Une école doit ouvrir en octobre, avant un plus grand projet: la construction d’un stade de 25.000 places. Car, à peine promu en première division, Génération Foot est aussi devenu champion du Sénégal cette saison, sans oublier une coupe nationale.

“Mon rêve? Etre champion d’Afrique sous 10 ans, avant d’être champion du monde des clubs”, avoue Mady Touré, qui a reçu des émissaires de Galatasaray, de la Juve ou de Marseille qui souhaitent s’inspirer de sa réussite.

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