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Quatorze buts en huit matches. Dix buts en quatre matches officiels. Tous les attaquants décisifs à chaque rencontre, aussi bien dans le jeu que sur les balles arrêtées. Sans aucun doute, le secteur offensif est la plus grande réussite de l’Équipe nationale depuis sa prise en main par Aliou Cissé. Cette réussite est grandement symbolisée par le trio Sadio Mané, Mame Biram Diouf et Moussa Konaté, qui a très vite conquis le terrain, au détriment de tous les autres prétendants.

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Sans but, point de succès. Pour remporter un match, il faut marquer plus de buts que l’adversaire. Aliou Cissé semble avoir saisi, à merveille, la portée de cette lapalissade. Il suffit de se pencher sur le secteur offensif pour constater le paradoxe de l’Équipe nationale sous le magistère de son ancien capitaine. En effet, autant on peut débattre des heures sur la qualité de jeu, autant l’efficacité offensive ne laisse pas place au doute. En huit rencontres, les protégés d’Aliou Cissé ont réussi à marquer à 14 reprises, portant leur moyenne sur la période à 1,75 but par match. Mieux, si l’on omet les quatre matches amicaux (contre le Ghana, Le Havre, l’Algérie et l’Afrique du Sud), pour ne considérer que les rencontres officielles, le constat est que le Sénégal aura, à chaque fois, marqué au moins, deux buts. En quatre matches, les «Lions» ont trouvé, à dix reprises, le chemin des filets, s’octroyant une moyenne très flatteuse de 2,5 buts par match. Même si le standing des adversaires devrait pousser à la mesure, Madagascar, Burundi et Namibie étant loin d’être des foudres de guerre, arriver à marquer deux buts à chaque rencontre n’est pas chose aisée, surtout pour le Sénégal. La ligne offensive n’est pas étrangère à cette insolente réussite. Depuis l’arrivée de Cissé sur le banc des «Lions», le trio composé de Sadio Mané, Mame Biram Diouf et Moussa Konaté a presque toujours donné satisfaction. De quoi laisser la portion incongrue à la concurrence qui devra se contenter de miettes. Pourtant, avec Diafra Sakho, Baye Oumar Niasse, Babacar Khouma, ce n’est pas l’offre qui manque, d’autant que d’autres jeunes se signalent de plus en plus, quand les membres de l’ancienne garde, Demba Bâ, Moussa Sow, Papiss Cissé et Dame Ndoye sont définitivement poussés à la sortie.

MDK, le Sénégal tient son trio flamboyant

Alignés seuls dans un 4-3-3 ou renforcés par Henri Saivet dans un 4-4-2, Sadio Mané (23 ans), Mame Biram Diouf (27 ans) et Moussa Konaté (22 ans) marchent sur l’eau. Le trio auquel Aliou Cissé a confié la clé de son secteur offensif pèse 78,6% des buts inscrits par le Sénégal, depuis l’arrivée sur le banc de l’ancien capitaine des «Lions» ! Seul le défenseur Pape Ndiaye Souaré (match amical face au Havre) et le milieu Cheikhou Kouyaté (face à la Namibie et face à Madagascar) ont réussi à s’incruster dans le lot des buteurs. Et, lors des deux défaites concédées par le Sénégal, respectivement face à l’Afrique du Sud (1-0) et à l’Algérie (1-0), au moins deux des trois attaquants n’étaient pas alignés ! Leur entente a ainsi très vite permis au trio de s’installer durablement. Sadio Mané, pourvoyeur principal de passes décisives pour Moussa Konaté (4) et Mame Biram Diouf (2), mais également buteur à trois reprises, s’est emparé du costume de leader de l’attaque. Mais le feu follet de Southampton (Premier League) est talonné de près par son ancien coéquipier en sélection U23, Moussa Konaté, auteur de six réalisations sur ses sept derniers matches en Équipe nationale ! Plus expérimenté du trio, Mame Biram Diouf a également gagné ses galons, avec deux buts, tous inscrits dans des rencontres décisives (face au Burundi, en match comptant pour les éliminatoires de la Can, et face à Madagascar, pour le deuxième tour des éliminatoires de la Coupe du Monde). Ce n’est donc pas un hasard si Aliou Cissé a maintenu sa confiance à Mané et Konaté. Les deux joueurs, qu’il avait sous la main lors des JO 2012 et qui, depuis, partagent toujours la même chambre lors des stages de l’Équipe nationale, lui ont donné motif de satisfaction, de quoi justifier la mise à l’écart de cadres de la sélection, pour mieux leur faire de la place. En se déplaçant, malgré sa blessure, jusqu’en Namibie, pour accompagner le groupe, l’attaquant de Stoke City a aussi grandement gagné la confiance du sélectionneur, très sensible à ce geste.

Diafra Sakho, Babacar Khouma, BON, des conquérants réduits à la patience

Ils auraient pu former un trio tout aussi tonitruant. Mais, Baye Oumar Niasse, Diafra Sakho et Babacar Khouma, auteurs de belles performances au sein de leurs formations respectives, ont peut-être la malchance d’être tombés au mauvais moment. Venu en sélection sur la pointe des pieds, le sociétaire du Lokomotiv Moscou (13 matches, 7 buts et 3 passes décisives en club) grignote du temps de jeu, quand l’un des titulaires est indisponible et s’adapte sans souci au costume de joker. Ce qui n’est pas le cas des deux autres. Sakho (West Ham, Angleterre) et Khouma (Fiorentina, Italie) semblent, eux, perdre du terrain. Victime d’une série de blessures qui l’ont écarté des dernières listes d’Aliou Cissé, Diafra Sakho vit une histoire bizarre avec la «Tanière». Souvent brillant en club, au point de réclamer un meilleur sort en Equipe nationale, il n’a toujours pas eu la chance de confirmer, sous le maillot national, les qualités dont il fait montre sur les pelouses britanniques. Une mésaventure qui lui vaut aujourd’hui de faire naître des doutes sur sa motivation en sélection. Le pire, c’est que la situation est loin de s’améliorer, tant ses performances en club, en ce début de saison (11 matches, 3 buts), tardent à légitimer ses ambitions, contrairement à l’exercice précédent durant lequel, il émerveillait la Premier League (23 matches, 10 buts).

Pour sa part, Babacar Khouma a été freiné par une blessure entre la fin de la saison précédente et le début de celle en cours. Son retour sur les pelouses est très convaincant (10 matches, 5 buts), mais il lui reste encore à convaincre à nouveau le sélectionneur qui l’a omis dans la confection de sa liste contre l’Algérie, puis pour la double confrontation face à Madagascar, alors que l’avant-centre de la Fiorentina était bien revenu au premier plan. C’est pourtant, Aliou Cissé qui l’a lancé en Equipe nationale, en le convoquant pour ses premiers matches sur le banc des «Lions», en mars dernier, face au Ghana et au Havre. Depuis, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts. Et, pour lui, comme pour Baye Oumar Niasse et Diafra Sakho, rien ne garantit un horizon éclairé dans la «Tanière». Leur salut passe forcément par la patience…

DAME NDOYE, DEMBA BA, MOUSSA SOW ET PAPISS

Le quatuor des trentenaires rayé de la Tanière

Le putsch a eu lieu. Le groupe des trentenaires n’a plus la cote dans la «Tanière». Papiss Demba Cissé (30 ans, 34 sélections, 16 buts), Demba Bâ (30 ans, 22 sélections, 4 buts), Moussa Sow (29 ans, 31 sélections, 11 buts) et Dame Ndoye (30 ans, 26 sélections, 8 buts) peuvent tirer un trait sur leurs ambitions en Équipe nationale. Perdus dans des destinations exotiques pour les uns (Dame Ndoye à Trabzonspor en Turquie, Demba Ba à Shenua en Chine, Moussa Sow à Al Ahli à Dubai) ou en situation inconfortable en club (Papis Cissé remplaçant à Newcastle), les anciens cadres d’une «Tanière» dont ils ont vécu les soubresauts de 2008 à nos jours (Demba Bâ présent à la Can 2008 au Ghana, tous les quatre présents à la Can 2012 en Guinée Equatoriale) ont contribué à la fermeture de leurs chapitres en Équipe nationale. Pourtant, juste à son arrivée, Aliou Cissé s’est évertué, dans un élan de rassemblement, à rappeler certains d’entre eux, comme Demba Ba, Moussa Sow et Dame Ndoye, pour ses premiers matches sur le banc des «Lions». Mais, en mettant sur pied, très vite, une nouvelle hiérarchisation dans la ligne offensive, donnant les grands rôles aux représentants de la carte jeune (Sadio Mané 23 ans, Moussa Konaté 22 ans, Mame Biram Diouf 27 ans, Diafra Sakho 25 ans, Babacar Khouma 22 ans…), le patron de la «Tanière» a lancé un signal que les trentenaires ont vite perçu. Les complaintes de Papiss Cissé n’y feront rien, pas plus que les performances de Demba Bâ en Chine. Aliou Cissé a tranché pour une cure de jouvence. Et, le temps jouant en sa faveur (les prochains tournois auront lieu en 2017 et en 2018), tout comme les derniers échecs auxquels a participé le quatuor (non-participation aux Can 2010 et 2013, élimination au premier tour aux Can 2008, 2012 et 2015), impossible de lui reprocher cette prise de position.

Famara Diédhiou, Pape Sané, Baldé Keita, la classe biberon n’est pas loin

A l’ombre des tenants actuels du pouvoir, une nouvelle vague d’attaquants tape à la porte de la «Tanière». Famara Diédhiou (22 ans) de Clermont et Pape Sané (23 ans), sociétaire de Bourg-en-Bresse brillent en Ligue 2 française dont ils sont les deux meilleurs buteurs de la saison en cours (15 journées), avec 13 buts, pour le premier et 9 réalisations, pour le second. Suffisant pour attirer la lumière sur les deux Sénégalais. Mieux, Pape Sané a déjà joui des plaisirs d’une convocation en Équipe nationale, profitant des absences sur blessure de plusieurs candidats aux avant-postes (Mame Biram Diouf, Diafra Sakho et Babacar Khouma). Famara Diédhiou n’a pas encore eu cette chance, mais, au rythme de ses réalisations, cela ne saurait tarder. Enfin, on pourrait rajouter Baldé Diao Keïta (20 ans), sociétaire de la Lazio de Rome (Serie A), qui a déclaré, dans une interview accordée à Stades, sa volonté de rejoindre l’Équipe nationale du Sénégal dont les dirigeants tentent depuis longtemps de le convaincre. Auteur d’un seul but en 13 matches cette saison, le jeune joueur, natif d’Espagne dont il pourrait porter les couleurs, serait également dans le viseur de la France.

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