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Dix-huit matches, quatre buts. Après une première saison pleine de promesses, le bilan 2015/2016 de Diafra Sakho est famélique. L’international sénégalais, absent de la Sélection depuis plusieurs mois, semble perdu entre différents écueils. Décryptage.

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Samedi 30 avril 2016. Sur le pré de «The Hawtorns», stade de West Bromwich, un international sénégalais a fini de briller et peser de tout son poids sur l’issue de la rencontre en faveur de West Ham, vainqueur 3-0 : Cheikhou Kouyaté, auteur d’un but et d’une passe décisive. Mais, pour les fans des Hammers, rompus aux fulgurances du capitaine des «Lions», c’est un autre international sénégalais qui attire les attentions. Il s’agit de Diafra Sakho qui vient de boucler 65 minutes de présence sur une pelouse, pour un match officiel de Premier League et portait à 210 son total de minutes jouées au mois d’avril. Plus de 200 minutes en un mois, cela ne lui était plus arrivé depuis octobre dernier (264 contre 96 en mars, 0 en février, janvier et décembre, 163 en novembre). Une éternité ! Et si l’attaquant sénégalais de 26 ans a pu savourer cet enchaînement, avec une deuxième titularisation de rang, c’est bien parce qu’il a dû éprouver une très longue traversée du désert, entre sa blessure contractée à la cuisse gauche au mois de décembre, l’opération qui suivit, la longue convalescence ponctuée d’un accident de voiture surmédiatisé et la reprise difficile à plus d’un titre. Touché psychologiquement, après une absence de plusieurs semaines, privé de compétitions dans une saison sur laquelle il comptait pour faire mieux que celle de ses débuts (9 buts en 2014/2015), Diafra Sakho a aussi dû subir, à son retour à la compétition, une concurrence plus féroce qu’avant.

Concurrence, frustration, dérapages

Obligé de se réadapter avec la blessure de son buteur-fétiche, Slaven Bilic, entraîneur de West Ham, a pu compter sur des solutions de rechange très efficaces. En profitant des caviars du Français Dimitri Payet, l’Équatorien Enner Valencia (4 buts), les Anglais Michail Antonio (6 buts) et Andy Carroll (9 buts) et l’Italien Manuel Lanzini (6 buts) se sont partagé les rôles, en inscrivant 21 de leurs 25 buts, durant l’absence de Diafra Sakho (du 29 novembre au 2 mars), au point de faire oublier le meilleur buteur du club lors de la saison précédente. De retour à la compétition, le 11 février, Diafra Sakho est accueilli par une concurrence qui permit à son entraîneur de pouvoir se passer de ses services. Jusqu’à ce que l’avant-centre sénégalais, formé par Génération Foot et passé par le Fc Metz (France), craque et se signale par un dérapage verbal dont la presse anglaise fera ses choux gras : «Quand on ne m’aime pas, je m’en fous», criera-t-il à travers son compte Twitter, avant de bouder la mise au vert précédant le match contre Arsenal, n’appréciant pas qu’Andy Carroll lui soit préféré. Pour le joueur, ce genre de dérapage n’est pourtant pas une première. Avec l’Équipe nationale du Sénégal comme sous le maillot de West Ham, Diafra s’est fait une habitude de se distinguer par des faits divers (comme cette histoire de violence sur sa compagne évoquée par les tabloïds anglais) et des sorties inappropriées, souvent sous le coup de l’émotion du moment. Frustré de ne pas jouer à son retour, Diafra Sakho a maladroitement exprimé son spleen, avant, de faire machine arrière, s’excusant auprès de ses coéquipiers et du staff technique, lequel ne lui en tiendra pas rigueur, lui laissant même l’opportunité de retrouver du temps de jeu, avec six matches (dont trois titularisations), sur les 10 dernières rencontres du club.

Statistiques faméliques

Il lui reste désormais à s’extirper de l’ombre des Carroll, Antonio et autres Valencia, tout en se lançant dans leur sillage pour soigner ses stats. Quatre buts en 1344 minutes (contre neuf buts en 1755 minutes la saison dernière), pour un joueur qui, en début de saison, clamait son ambition d’en inscrire dix-huit, au minimum, c’est peu. Et un seul but en 2016 (contre Everton, le 5 mars, son avant-dernier remonte au 26 septembre), un seul sur ses 11 derniers matchs, c’est trop peu. Le hic, c’est qu’il ne reste plus que deux matches et ni Antonio ni Valencia encore moins Carroll ne sont prêts à laisser la main… Diaf’ saura-t-il prendre son mal en patience ? Sans se lancer dans un nouveau dérapage verbal ? That’s the question !

-iGFM

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