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Le président de la section football des Asc Les Jaraaf de Dakar, Ndoffène Fall s’est confié à Sud Quotidien. Dans l’entretien, l’ancien international plaide pour le maintien d’Alassane Dia à la tête des «Vert et Blanc» qui ont terminé à la 2ème place de la Ligue 1 derrière l’Us Gorée. Par ailleurs, le porte-parole de la ligue professionnelle a apporté des éclairages sur les accusations portant sur des supposées entrées d’argent via les retransmissions des matches par des télévisions privées sénégalaises. Mais aussi sur les soupçons de corruption de certains matches. 

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LE BILAN DU JARAAF DE LA SAISON 2015-16
«Globalement, il n’y a que des regrets et nous nous attendions à cela.  Nous avons changé d’encadrement avec l’arrivée d’Alassane Dia en provenance de l’As Pikine. Ce changement d’entraineur, a coïncidé avec des départs et des arrivées de beaucoup de joueurs. Mais, dans l’encadrement du club, il y a également eu des modifications. Car, il y a eu des dirigeants qui ont quitté pour laisser places à d’autres. Donc, nous ne sommes pas surpris de ces difficultés qui ont affecté le club au début du championnat. Car, nous avions perdu des matches avec des scores qui ont été très larges. C’est tout cela qui a fait que notre phase aller soit regrettable. A un certain moment, l’équipe était première relégable. Pour nous donc, c’était une saison de transition et les difficultés étaient inévitables. On a connu une saison moyenne par rapport aux résultats. Parce qu’on a fait une année blanche dont j’ai horreur. Comme, on a rien gagné on ne peut pas apprécier l’année. La saison est donc moyenne. En revanche, on n’avait jamais perdu la tête car nous savions qu’on va redresser la barre. Nous remercions encore notre président Cheikh Seck car, depuis 3 ans les salaires sont payés à temps au niveau du Jaraaf et la prise en charge des joueurs s’est faite de la meilleure des manières».
GESTION DE LA CRISE
«Nous qui avions la main à la patte, et qui assistions aux entrainements, au regard du contenu des matches que nous perdons avec une domination stérile, nous avions géré ces moments avec beaucoup de grandeur. Les dirigeants ont donc gardé la tête froide. Nous étions habités par la sérénité. Au moment où tout le monde parle de crise, le président Cheikh Seck ne l’avait pas conçu ainsi. Il a toujours dit que nous sommes en difficulté et qu’on parviendra à surmonter la montagne et que  nous avons les moyens de s’en sortir. Le dirigeant ne doit pas perdre ses moyens et sa sérénité. On s’est regroupé au tour de l’équipe pour lui donner encore de la force. A un certain moment, on a l’impression qu’il ne se passe rien. Ce processus était pour moi normal. L’encadrement technique était mis dans d’excellentes conditions. Et, il a continué à faire son travail dans la sérénité. Par moment, certains de nos supporters ont exagéré. Comme, il y avait un bloc derrière qui protégeait cet encadrement technique, les choses se sont bien passées».
LA RELATION DU JARAAF AVEC SON ENTRAINEUR ALASSANE DIA
«Le rôle du dirigeant c’est de ne pas perdre de la tête, mais d’analyser objectivement les résultats. Au regard de l’année, les analyses que nous avions faites, concluent qu’Alassane travaille bien aux entrainements. Mais également, une progression au niveau du jeu des garçons. Le match contre le Casa Sports en 16èmes de finale de la coupe du Sénégal était un exemple de cette progression. Comme le match était âpre et on a raté un penalty en cours de jeu, c’est pourquoi on ne peut rien reprocher à l’entraineur. On a donc fait savoir à tout le monde que le fait qu’un joueur rate le penalty n’est pas la responsabilité d’un entraineur. On continue donc de faire confiance à Alassane Dia au regard de ses prestations. Du point de vu du contenu, le Jaraaf joue bien. Aussi, si nous faisons l’addition des points, qu’on a perdu sur des erreurs d’arbitrage nous finirons premier au tableau de classement de la ligue1. Mais, on a compris que cela fait partie des règles du jeu. L’arbitre étant un être humain, il ne peut pas être exempt d’erreurs. On a su gérer tout cela avec sérénité. Pendant les moments difficiles, on a cheminé avec Alassane Dia, on continue de faire confiance à lui aussi. On va donc faire une évaluation exhaustive avant de tirer des décisions actives. Cela nous permettra de voir les avantages et les inconvénients afin de prendre des décisions. Si on regarde la fin de championnat du Jaraaf on voit que l’équipe a grandi et est arrivée en maturité. Le groupe a pris de la forme et les garçons ont commencé à adopter la philosophie du jeu de leur entraineur. C’est pendant ces moments qu’Alassane Dia a connu l’ensemble de son groupe et l’environnement du Jaraaf. C’est ce qui a fait qu’on a terminé la saison à la deuxième position du classement. Maintenant pour l’évaluation cela appartiendra à la section de foot qui va revoir les choses au clair pour soumettre les résultats à la direction du club qui est le mieux placée pour prendre les décisions. Pour moi, Alassane Dia est un bon entraineur. A un certain moment de la saison, il pourrait lâcher l’équipe car le Jaraaf n’était pas tendre avec lui. Le public a été aussi méchant en vers lui malgré tout cela il a continué pour nous offrir cette 2e place. Personnellement, je le félicite».
DES PROMUS CHAMPIONS : PARADOXE
 «Cela veut simplement dire qu’on est mieux outillé. Ces équipes qui ont réussi se sont bien construites pour faire leur place en ligue 1. C’est l’As Douanes puis arrive l’Us Gorée. Mais il ne faut pas oublier que l’As Pikine aussi a connu le scénario semblable. Pour cette dernière, après la montée en ligue1, ils avaient fait un recrutement qui a donné beaucoup de solidité au groupe. C’est ce qui leur a permis de gagner la coupe du Sénégal et le championnat. Mais après ces titres, l’As Pikine a perdu 4 ou 5 de ses joueurs qui faisaient leurs affaires. C’est le même cas avec la Douane qui avait aussi gagné des titres justes après la montée avec des joueurs confirmés. Mais après la bataille, tous les bons joueurs ont trouvé des contrats pour partir ailleurs. Le groupe s’est beaucoup renforcé pour son année de remontée mais une fois en ligue 1, au lieu de se renforcer davantage, ils ont laissé les meilleurs joueurs. C’est donc la même chose pour l’Us Gorée. Les joueurs ont été déterminants pour démontrer leur talent en ligue1. Maintenant, ce qui est difficile c’est de garder le noyau de cette équipe avec des bons joueurs qui ont mené ce combat. Car, si tu perds tes meilleurs joueurs, il sera normal que tu passes une saison difficile».
LE SENEGAL ET L’AFRIQUE
«Les clubs sénégalais ne peuvent pas aller loin en Afrique parce que leur effectif est souvent amputé d’au moins 4 à 5 meilleurs joueurs chaque année. L’As Pikine a subi le même sort. L’As Douanes, l’année dernière, a perdu 5 de ses meilleurs joueurs. Elle n’a pas présenté sa meilleure équipe en Afrique. N’importe quelle équipe du monde, amputée de 5 meilleurs joueurs, devient une équipe ordinaire. C’est ce qui fait que les équipes sénégalaises qui nous représentent dans les compétitions africaines ne parviennent  pas à dépasser le premier tour. Il faut effectivement continuer la réflexion et essayer de remédier à ça».
SOUPÇONS DE CORRUPTION DANS LES MATCHES
«La ligue professionnelle n’est pas concernée par les faits qui sont versés au niveau de la commission de discipline. La commission de discipline est une commission autonome composée d’hommes de l’art. Ce sont des magistrats, des juges, des avocats qui connaissent ces dossiers et rendent les décisions. Par moment, on nous fait un mauvais serment en parlant de la ligue professionnelle mais elle, à l’instar de toutes les instances du football mondial, c’est une recommandation de la FIFA. Les instances juridictionnelles sont autonomes et composées d’hommes de l’art c’est-à-dire de magistrats, de juges et d’avocats etc. Et ils rendent les décisions en fonction des dossiers dont ils sont saisis. Ce dossier est versé à la commission de discipline qui va statuer et va rendre une décision. Et c’est toujours comme ça que ça se fait. Je ne me mêle pas de ces aspects là, parce que ce n’est pas notre rôle. Et aucun membre de la ligue professionnelle ne fait partie de ces différentes commissions».
LES DROITS DE TELEVISION
Djamil Faye fait de la communication. Il sait très bien que nous avons signé un contrat avec une télévision étrangère avec un début d’exécution 2016-2017. C’est donc l’année prochaine que ce contrat va démarrer. Donc, nous n’avons rien reçu. Nous travaillons actuellement avec la 2STV et la DTV qui passent les matches parce que nous pensions à un certain moment, que notre football a besoin de visibilité. Cela nous permet de remercier toute la presse nationale d’avoir accompagné le football sénégalais partout où l’on va. Si aujourd’hui le public commence à s’attacher au football sénégalais c’est grâce à la presse. De même avec cette visibilité, les sponsors commencent d’y mettre de l’argent. Il y a des efforts qui sont en train de se faire et si nous continuons sur la même longueur, le football sénégalais prendra encore de la valeur. Cela permettra à la télévision d’y gagner énormément d’argent et en ce moment, on peut réclamer les droits de télévision. J’ai tout le temps dit que la ligue est une maison de verre. Tous les contrats et conventions sont à la disposition de tous les membres du conseil d’administration. Il suffit simplement de s’approcher à la ligue pour en prendre connaissance. Donc, nous avons reçu aucun franc de qui que ce soit et Djamil Faye le sait bien. Car, il est un homme du sport pas seulement du football sénégalais mais du monde entier. A chaque fois qu’il y a quelques choses pour une énumération du football, ce sera connu du monde entier. Il n’y a donc pas de secrets. Quand l’argent arrivera, on fera une grille de répartition et chaque équipe de la ligue1 et ligue2 prendra sa part du gâteau. Pour le contrat d’orange, nous avons donné en début d’année 2 millions à chaque club. Pour la coupe de la Ligue, les équipes engagées ont reçu au premier tour de la compétition 1,5 million, chacune. Chaque étape franchie par l’équipe, le club reçoit 1 million. Le vainqueur aura en tout empoché 20 millions».
SADIO MANE A LIVERPOOL
«Sadio Joué  un rôle très important dans le dispositif de l’équipe nationale. Il a un bon niveau. Mais tout le monde sait que pour progresser il faut être dans un meilleur environnement. Plus la compétition est élevée, plus cela permet au compétiteur de se bonifier. Il va certainement continuer à progresser à Liverpool. C’est un garçon dont la carrière est bien gérée. Puisqu’il a commencé dans un petit club pour ensuite remonter en puissance. Il va côtoyer de grands joueurs et son niveau va croitre. Cela permettra à l’équipe nationale du Sénégal de bien aller en avant. Aussi, les recettes seront non seulement du côté de Metz mais aussi de la Génération Foot qui a contribué à sa formation».

 

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