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Formé à l’Olympique de Marseille, Ibou Sy n’a pu y faire son trou. Considéré par certains comme un «bad-boy», l’enfant de Rebeuss rejette ce cliché. Parlant de la sélection nationale, le portier de Lorient clame qu’il a les capacités pour faire mieux que Tony Sylva dans la cage des Lions. 

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Ibou, êtes-vous satisfait de votre saison à Lorient ?

Depuis que je suis à Lorient, tout se passe super bien pour moi. C’est vrai qu’après la Coupe du monde des U20, j’ai régulièrement gardé les buts de l’équipe en CFA. J’ai repris les entraînements avec l’effectif pro. Malheureusement, ça ne s’est pas bien passé parce que je n’ai joué que six mois sur neuf. J’étais blessé aux épaules. Je n’ai dispute que onze matchs contrairement à l’année dernière où j’avais pris part à plus de rencontres.

La concurrence ne risque-t-elle pas de freiner vos allures ?

Avec ma blessure, ma situation était plus que compliquée. Je ne ferai pas la fine bouche parce que le portier de Lorient, Lecomte, est très bon. Il est jeune, il a l’avenir devant lui. C’est évident qu’il reste au poste. Moi, le temps ne m’a pas permis de travailler comme il faut pour aspirer à une quelconque place. J’étais, comme je l’ai dit, éloigné des pelouses par une blessure. Cela m’a pénalisé.

Le regard porté sur vous a-t-il changé après le Mondial U2O ?

Le regard de ceux qui ne me connaissaient pas avait effectivement changé. Mais celui de mes amis, des gens du quartier non. Rien n’a changé chez eux parce qu’ils me connaissent, ils savent ce dont je suis capable. Maintenant, j’espère que je retrouverai mon vrai niveau parce que quand je suis rentré de la sélection après le Mondial, j’ai perdu toutes mes sensations à cause des blessures.

Votre départ de l’OM n’a-t-il pas laissé un goût d’inachevé chez vous ?

Vous savez, ma situation à Marseille était plus que compliquée. Avant l’arrivée de Bruce Samba, la doublure de Mandanda, c’est moi qui étais désigné. Mais, avec l’arrivée du nouveau directeur technique du centre de formation, Thomas Fernandez, tout a été chamboulé. Il a voulu faire son équipe avec les Ul9 qui étaient en CFA. Il y avait un gardien international français et moi. Lui, il ne voulait rien comprendre, il a tout de suite jeté son dévolu sur ce dernier. C’est comme ça que je suis retourné au centre et que Bruce Samba était arrivé.

Et c’est à partir de là que vous avez «disjoncté» ?

Oui partant de là, j’ai commencé à faire des «conneries» parce que je ne voulais pas me laisser faire. Je ne peux pas comprendre qu’on favorise un gardien dont j’ai pris la place en U19. Même quand j’étais en pro, ils ont fait venir le même gardien. Là-bas aussi je suis passé devant lui. Au fur et à mesure qu’on avançait, les choses se sont compliquées pour moi. Je voulais savoir pourquoi ce dernier passait devant moi. Mais, je n’ai reçu aucune explication. Je voulais coûte que coûte jouer parce que j’étais dans mon club préféré. Malheureusement, ils me l’ont brisé.

Ce fameux tweet que vous avez fait en son temps n’a pas-t-il pas précipité votre départ ?

Non je ne pense pas. Ce tweet là, je l’avais fait parce que j’étais dégoûté. C’était la veille d’un match contre l’Olympique Lyonnais. Je devais être dans le groupe. Je m’échauffais avec Joe Barton. Mais avant que l’on finisse l’entraînement, j’ai vu le préparateur des gardiens discuter avec un concurrent, Julien Fabri. Je n’ai pas voulu les gêner, je me suis mis à l’écart. Après quelques minutes de discussion, le coach a commencé à râler, un vrai coup de gueule. J’ai à mon tour râlé. J’étais complètement braqué.

Quitter un club mythique comme l’Olympique de Marseille doit forcément être un coup dur pour vous, non ?

Non pas du tout. Au contraire, ce départ de Marseille a été une expérience pour moi. Demain, si je dois y retourner, j’irai sans problème. Le football va vite. On va dire qu’à Marseille, j’ai commencé le football mais à Lorient, j’ai connu les bases du football.

À Marseille, on parle beaucoup de vos relations avec Mandanda…

J’ai d’excellentes relations avec Steve Mandanda. On se parle souvent au téléphone ou bien on est sur snapchat. C’est un grand frère pour moi et je profite de l’occasion pour lui souhaiter une bonne chance à l’Euro 2016.

Quel objectif vous êtes vous fixé pour le futur ?

Pour moi, le plus important, c’est de jouer. Je ne dois pas attendre un an ou deux ans de plus sinon ma situation va se compliquer davantage. Même si je suis jeune, je suis arrivé à un stade où il faut que je commence à jouer. Je veux vraiment faire mon trou et montrer de quoi je suis capable.

Ça sera difficile de jouer à Lorient vous songez donc à partir ?

Pas forcément. Le niveau du CFA est plus relevé que celui du championnat sénégalais. Sans faire la grosse tête, je pense que je dois jouer parce que j’en suis capable. Si j’ai la chance de rester à Lorient et de jouer, je le ferai. Si j’ai une bonne proposition en Ligue 2 dans un club où je jouerai, je n’hésiterais pas. C’est maintenant que je dois mettre le paquet pour jouer.

Terminer 4ème du dernier Mondial des U20 ne vous a-t-il pas monté la tête ?

Je ne suis pas du genre. Je suis bien entouré par ma famille et je travaille avec de bonnes personnes. Je ne suis pas du genre à attraper la grosse tête. Maintenant, ceux qui ne me connaissent pas peuvent se permettre de me juger de façon négative. Mais, c’e`st ça aussi la vie.

A l’OM on vous a étiqueté «bad boy»…

(Il coupe). Je ne suis pas un «bad boy». Je sais simplement ce que je veux. À Marseille, les gens confondent un joueur de caractère et un «bad boy». Chaque joueur a son caractère.

Dites-moi, quel est ce joueur qui va se laisser piétiner ? 

Je m’énervais parce que les dirigeants marseillais n’avaient aucun argument sportif pour me faire sortir de l’équipe.

N’est-il pas temps pour vous d’intégrer l’équipe nationale A du Sénégal

(Éclats de rires). Le jour où ça doit arriver, je serai là. Il y a de bons gardiens qui sont déjà sur place. Parfois, il m’arrive d’entendre les gens dire que le Sénégal a des problèmes de gardiens. En tout cas, ceux qui sont convoqués par le coach sont bons. Mais, le jour où j’intégrerai cette équipe du Sénégal, on ne parlera plus de problème de gardien. Les gens disent aussi que depuis le départ de Tony Mario Sylva, le Sénégal n’a pas un gardien de sa classe. Moi, je vous dis que je ferai mieux que Tony. Mentionnez cela. Je serai le meilleur gardien d’Afrique parce que pour moi le Sénégal est très petit même si je suis fier d’être Sénégalais. La plupart des footballeurs sénégalais ont la capacité de devenir les meilleurs d’Afrique, mais il faut le montrer sur le terrain.

Après la Coupe du monde avez-vous espéré un coup de fil d’Aliou Cissé ?

Je n’ai jamais eu Aliou Cissé au téléphone. Je reste dans mon coin et je travaille comme d’habitude. Comme je le dis si je dois venir, c’est parce que j’aurai fait de bonnes prestations en club.

Quel regard jetez-vous sur les gardiens de but sénégalais ?

Je l’ai dit tantôt : nos gardiens sont bons. Abdoulaye Diallo, même s’il ne joue pas régulièrement à Rennes, reste très bon. Quand j’étais à Marseille, je me suis une fois entraîné avec Khadim Ndiaye. Il n’est pas mal non plus. Maintenant, parmi les gardiens locaux, je ne connais que Khadim Thioub. Il jouait à Khandalou (équipe du Navétane), quand j’étais encore plus jeune.

Quel est votre plus grand rêve de footballeur ?

Être le plus grand gardien d’Afrique. Devenir titulaire indiscutable de l’équipe nationale du Sénégal et gagner une coupe d’Afrique avec mon pays. Je veux aussi aller au Mondial avec le Sénégal et devenir le plus grand gardien du monde. En club aussi, j’aimerais gagner beaucoup de trophées avec n’importe quel club où je jouerais.

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