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CAN

Le rêve s’arrête là ! Non seulement l’équipe nationale du football du Sénégal n’a pas réussi à battre son homologue ivoirienne, mais elle a été battue par 2 buts à 0, ce samedi 13 octobre 2012. Mais les malheurs ne s’arrêtent pas à l’élimination de la Can 2013. A la 70e minute, après le second but ivoirien, les supporters ont craqué et laissé éclater leur colère. Le Stade Léopold Sédar Senghor est transformé en champ de bataille, rappelant étrangement les périodes pré-électorales de 2012.
Grenades lacrymogènes, jets de pierre, feu dans les tribunes, tous les ingrédients y étaient, ce samedi 13 octobre 2012 au stade Léopold Sédar Senghor, pour que la main punitive de la Fifa s’abatte sur le football sénégalais. Pourtant, le premier vice-président de la Fédération sénégalaise de football, Louis Lamotte, n’avait pas manqué de signaler, quelques jours avant le match Sénégal-Côte d’Ivoire, que «la Fifa nous a à l’œil». Personne ne l’a écouté, car le discours avait été fait en direction d’un auditoire sourd, mal préparé et mû par une passion venue d’ailleurs.
Ce n’est pas le supporter sénégalais, le “12e Gaïndé” qui a ainsi réagi, mais plutôt le Sénégalais inquiet de son avenir, las de son sort toujours déplorable et de la manière dont il vit au jour le jour. C’est celui-là qui, faute de savoir de quoi demain sera fait, au moment où d’autres jeunes Sénégalais, moins instruits, plus jeunes et moins contraints à la difficulté d’existence qu’il connaît dans son pays, logés dans des hôtels 5 étoiles, voyageant en classe affaire, exigeant le remboursement (excessif) de leurs titres de transport, perçoivent des millions de Fcfa de primes de match et continuent de briser leurs rêves.
C’est ce jeune Sénégalais-là qui s’est mué du simple «12e Gaïndé» au «12e agresseur», avec un insatiable instant de lion. C’est celui-là qui a laissé exploser son dépit, après ce qu’il considère comme «la seconde bourde de l’arbitre», avec un penalty tiré contre un joueur à terre, victime lui-même d’une faute.
Le public en a certainement voulu, également, à un sélectionneur qui ne s’est pas montré à la hauteur, qui n’a même pas su tenir le bon discours pour motiver ses troupes. Notez, par exemple, cette déclaration de Joseph Koto, à l’avant-veille du match. Interrogé par la presse sur son “Onze” de départ, l’entraîneur a laissé entendre que «chacun sait qui est plus fort que lui». Sont-ils là des propos à même de rassurer et de gonfler ceux qui seront sur le banc?
Le calice bu jusqu’à la lie
A la 70e minute du match Sénégal-Côte d’Ivoire, quand Drogba a marqué le second but des “Eléphants” (son deuxième aussi), les jets de pierres en direction des arbitres assistants, brûlures de journaux et autres fumigènes sur les gradins ont conduit l’arbitre à arrêter la rencontre pendant tout le temps qui restait à jouer, tel que le lui dictent les règlements de la Fifa. Et comme au bout des 45 minutes on ne pensait encore qu’à évacuer les joueurs et les supporters ivoiriens, pour leur éviter des dommages corporels, le directeur tunisien de la rencontre a fini par mettre fin à une partie qui était devenue tout sauf un match de football. Car, même si les footballeurs ne demandaient qu’à faire leur métier, le public, lui, ne voulait plus voir se poursuivre le massacre.
Après le match des éliminatoires de la Can 2012 contre le Cameroun, à l’issue duquel le Sénégal avait été frappé d’une amende et averti par la Fifa, à la suite de l’envahissement du terrain après le but de Demba Bâ, il est clair que cette fois-ci, Léopold Sédar Senghor (pas le défunt président, mais le stade) sera suspendu. Soit le Sénégal y jouera ses matchs à huis-clos, soit il ira recevoir dans un pays tiers à désigner par la Caf et la Fifa. Alors que les “Lions” sont premiers dans leur poule dans les éliminatoires du Mondial 2014. Pour le moment, le calice a été bu jusqu’à la lie avec cette élimination qui prend des airs d’humiliation.
Que faire maintenant? Mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Car certains Sénégalais riront sous cape pour dire: «Nous le savions et l’avions dit, ces hommes ne sont pas à la hauteur». Le temps est venu de réfléchir sur le football sénégalais et de lui fixer ses priorités.

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