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Un frère, un vrai.

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Ferdinand Coly a côtoyé Papa Bouba Diop à Lens, mais surtout en sélection nationale sénégalaise. L’ancien défenseur, marqué par le décès de son ancien coéquipier, garde bien sûr en mémoire le but inscrit par le colosse de Rufisque lors du fameux match d’ouverture de la Coupe du monde 2002 contre la France championne du monde (1-0). Ainsi que sa personnalité sincère et sobre : « Bouba, ce n’était pas le joueur le plus bavard de l’effectif ni le plus expansif. Il était du genre discret, humble, presque effacé. Cela contrastait un peu avec son physique impressionnant, c’était un colosse et je me disais souvent que c’était mieux qu’il ne s’énerve pas, car cela aurait fait mal ! C’était la force tranquille, en somme. En sélection, il était notamment très proche de son grand ami Henri Camara. Ils faisaient chambre commune, ils écoutaient leur musique. On aurait dit des jumeaux. Dans cet effectif, il y avait différentes personnalités. Des mecs qui parlaient beaucoup, qui étaient des leaders et d’autres comme lui plus en retrait. Mais il était respecté, apprécié. »

Arrive donc ce match contre la France : « Bruno Metsu, notre sélectionneur, avait laissé un peu avant quelques jours de détente aux joueurs. Bouba, ce n’était pas le style à être impliqué dans des affaires. Il était tranquille, il ne faisait pas d’excès. Lui comme nous tous, on avait compris que si on faisait des excès avant un match face à la France, la presse allait nous tomber dessus. Tout le monde pensait qu’on allait perdre. Et puis, au bout d’une demi-heure, Bouba marque. Sans doute pas le plus beau but de sa carrière, mais c’est certainement le plus emblématique, celui dont on se souviendra. Quand il marque, je le vois foncer vers le poteau de corner, enlever son maillot et se mettre à danser autour, avec d’autres joueurs qui arrivent pour danser autour du maillot. Bouba, le mec si posé, si calme, qui fête ça de cette façon… Il était tellement heureux ! C’était complètement improvisé, nous n’avions rien envisagé comme célébration. Ça me fait rire, mais je me dit aussi : “Ils sont fous, il faut vite se reconcentrer. Car derrière, ça va être la tempête.” Mais on a tenu bon. »

Et Coly d’ajouter : « Bouba a marqué contre la France, il a aussi marqué deux buts contre l’Uruguay. Ce n’était pas un buteur, mais le système de jeu de Metsu, avec Diouf qui créait des brèches, permettait à des joueurs comme Bouba ou Salif Diao d’être parfois en position offensive. Et Bouba n’était pas maladroit devant le but. Ce que j’aimais chez lui, c’est que malgré son aura ou sa médiatisation grâce à cette Coupe du monde, il n’a pas changé. Il est resté comme je l’avais toujours connu : humble, accessible. Ici, au Sénégal, où son corps va être rapatrié, l’annonce de son décès a constitué une vraie onde de choc. Il était adoré, c’était une légende et je pense que tous ceux qui l’ont connu en garderont un excellent souvenir. »

Toujours difficile de perdre son Papa.

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