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Cela fait 1536 jours que la Sénégalaise Fatma Diouf Samoura occupe solidement son fauteuil de Secrétaire générale de la FIFA, l’instance dirigeante du football mondial où elle a fini d’imposer sa crinière aux employés.

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Arrivée sur la pointe des pieds dans un monde de l’administration du football qui avait tout l’air d’être un cercle fermé aux hommes et dans un contexte de grande crise, la Sénégalaise, âgée de 57 ans, a fini par faire entendre sa voix dans le concert du sport le plus populaire au monde.

Et, après avoir contribué à redresser les finances et redoré l’image de la FIFA lors du premier mandat de Gianni Infantino, le président suisse qui le nomma il y a quatre ans, Fatma Diouf Samoura a engagé le deuxième mandat dans la peau d’un couteau suisse. Sans doute forgée par son passage remarquée dans le système des Nations Unies où elle a fait ses humanités, elle valse entre une mission de nettoyage à la CAF, un combat pour hisser le foot féminin au sommet, une guerre contre le racisme et une bataille de sensibilisation dans la lutte mondiale contre les effets de la Covid 19.

C’est donc dans ce contexte particulier où les rares matchs qui se jouent se disputent dans la froideur des travées vides qu’elle a accepté de s’ouvrir à E-Media, pour répondre, sans fard, à nos questions, dans cet entretien exclusif.

Madame le Secrétaire général, cela fait plus de quatre mois que la plupart des stades du monde entier sont vides. Dites-nous, jusqu’à quel point la FIFA et le football font les frais de cette crise sanitaire mondiale ?

FATMA SAMOURA – Avec la pandémie du Covid-19, le monde est confronté à un défi sanitaire aux lourdes conséquences économiques. Aucun secteur de l’économie mondiale n’est épargné. Le sport en général et le football en particulier continuent de payer un lourd tribut, en terme de perte de revenus, de manque de pratique de sport et donc de contact avec les acteurs du football, d’’inquiétude grandissante face à des lendemains incertains, de stress et pire encore de perte d’êtres chers fauchés par la maladie. Ce virus a littéralement changé nos existences.

Au lendemain de la déclaration du Covid-19 comme une pandémie, la FIFA en partenariat avec l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), a lancé plusieurs initiatives visant à sensibiliser le grand public sur ce virus à travers ses différentes plateformes. Des recommandations pratiques pour lutter contre la propagation du Covid-19 ont été formulées, en utilisant des figures emblématiques du football.

Pendant cette période de tourmente, le message de la FIFA est clair : la santé passe avant tout. Dans les circonstances actuelles, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger les fans, les joueurs, les entraîneurs et toutes les autres personnes impliquées dans notre beau jeu. Les autorités du football doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher la propagation du virus à l’ensemble de la communauté.

Nous commençons lentement à voir une reprise du football dans certains pays et à ce titre, il est important de rappeler que les compétitions reprennent au fur et à mesure que des garanties suffisantes sur la préservation de la santé des joueurs, des arbitres, entraineurs et fans seront fournies par les autorités sanitaires compétentes.

Outre les campagnes d‘information et de sensibilisation conjointement menées avec l’OMS, la FIFA dans l’objectif de soulager la trésorerie de ses 211 associations membres a prévu de débloquer tous les fonds opérationnels alloués aux fédérations pour les années 2019 et 2020. Il s’agit là de la première étape d’un plan d’urgence visant à aider la communauté du football touchée par la pandémie de Covid-19. Cette mesure signifie en clair qu’un montant estimé à 150 millions de dollars américains sera réparti entre les 211 instances nationales.

Concrètement, cela signifie que la FIFA débloquera 500 000 dollars US pour chaque fédération ainsi que tous les montants résiduels des années 2019 et 2020. Cette aide financière immédiate devrait être utilisée pour atténuer l’impact financier du Covid-19 sur le football de nos associations membres et leur permettre de répondre à leurs obligations opérationnelles envers le personnel et les tiers.

La FIFA permet une plus grande flexibilité à travers son programme Forward qui fournit des fonds provenant de la Coupe du Monde de la FIFA aux associations membres pour développer et soutenir le football à travers le monde. En effet, en mai 2020, la commission du développement de la FIFA s’est réunie et à la lumière de la pandémie mondiale, a autorisé les fédérations à transférer les fonds spécifiques résiduels de FIFA Forward dans les fonds de secours dédiés à la lutte contre le Covid-19 pour faire face aux conséquences économiques du virus. Il a également décidé que les fédérations pouvaient demander la réaffectation des fonds engagés pour des projets spécifiques approuvés de FIFA Forward aux opérations de lutte contre le Covid-19. La commission a en outre décidé d’accorder aux confédérations la possibilité de demander la libération anticipée de la tranche de financement prévue pour juillet dans le cadre du programme FIFA Forward.

Le Conseil de la FIFA a approuvé le 25 juin 2020, la troisième phase de ce projet d’aide d’urgence qui prévoit l’allocation de 1.5 millions de dollars US à chacune des 211 associations membres de la FIFA, dont 500.000 dollars US exclusivement destinés au football féminin. Cette dotation est assortie d’une ligne de crédit sans intérêt estimée entre 500.000 et 5 millions de dollars US suivant la capacité d’endettement et le niveau des revenus générés par chaque fédération. Les confédérations quant à elles recevront une subvention de 2 millions dollars US.

Par ailleurs, dès le début de la pandémie la FIFA a tenu à se montrer solidaire au reste du monde en accordant un don de 10 millions dollars américains au Fonds de réponse et de secours du COVID-19 mis en place par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ce plan d’aide financière réparti en trois phases et d’un montant global de 1.5 milliards de dollars US a été rendu possible grâce à la situation financière confortable que la FIFA a pu consolider au cours des quatre dernières années.

Ce sont quelques-unes des mesures d’urgence prises par la FIFA pour aider la communauté mondiale du football à mitiger l’impact financier que la Covid-19 a eu sur elle.

Quel est le plan de relance prévu par la FIFA après la Covid 19 ?

En mai 2020, la FIFA a partagé un outil d’évaluation des risques liés au football avec nos 211 associations membres et les six confédérations continentales, pour faciliter la planification de la reprise des activités de football par les organisateurs de compétitions et de matches, et ce dès que les autorités sanitaires et les gouvernements concernés estimeront que les conditions sanitaires sont réunies.

L’outil d’évaluation des risques liés au football a été développé en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’UEFA, l’Association des Clubs Européens (ECA), la FIFPRO, le Forum des ligues mondiales et les ligues européennes. Il comprend une liste de mesures visant à réduire le risque global de rassemblements de masse contribuant à la propagation du COVID-19, ainsi que des indications pour l’entraînement individuel et en groupe des équipes de football.

En plus de cet outil d’évaluation des risques, un document de recommandations médicales de la FIFA a été envoyé à toutes les parties précédemment citées. Ces recommandations sont le fruit des réflexions du Groupe de travail médical COVID-19 de la FIFA, créé le 16 avril 2020 et composé de deux responsables médicaux de la FIFA, d’un représentant médical / scientifique de chacune des six confédérations et de consultants externes. L’Organisation Mondiale de la santé et la Commission médicale de la FIFA ont également contribué à l’élaboration dudit document.

La FIFA analyse et évalue quotidiennement l’impact du virus Covid-19 sur le football mondial.

Les joueurs semblent être les plus grandes victimes de cette situation inédite. Comment la FIFA envisage-t-elle d’accompagner ceux qui sont dans les pays défavorables, pour veiller notamment à l’équité, afin que les principaux acteurs ne soient pas les plus lésés ?

La FIFA a travaillé, en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes clés, sur une série de directives pour résoudre certains des principaux problèmes juridiques pratiques liés à la pandémie, en particulier en ce qui concerne les contrats des joueurs et le système de transfert en général. Plus précisément, le chômage est une préoccupation pour de nombreux joueurs de football en raison de la pandémie du Covid-19, de sorte que la FIFA a apporté plusieurs modifications temporaires à son règlement de transfert, aux règles relatives à la Commission du statut du joueur et à la Chambre de règlement des différends, afin que les joueurs puissent être inscrits auprès d’un maximum de trois clubs et être autorisés à jouer dans les matchs officiels de trois clubs au cours de la même saison.

Pour protéger les clubs et leur permettre de terminer leur saison (2019/20) avec leur équipe d’origine et pour permettre aux fédérations de planifier correctement leur calendrier de football, toutes les fédérations suivant un calendrier biennal sont autorisées à commencer la première période d’inscription pour 2020 / 21 saison, avant la fin de la saison 2019/20, sous réserve de certaines conditions. Ces directives ne résoudront pas tous les problèmes, mais elles devraient servir à apporter une certaine stabilité et surtout un peu plus de clarté.

Enfin, afin de fournir un allégement financier aux parties impliquées dans des litiges soumis à la FIFA, il ne sera pas nécessaire de payer une avance de frais ni de frais de procédure pour toute réclamation déposée entre le 10 juin 2020 et le 31 décembre 2020.

Cela fait maintenant 4 ans que vous êtes au cœur du football mondial. Vous êtes l’une des rares femmes à occuper un poste de très haute responsabilité à la tête de l’instance dirigeante du football mondial. Après ces quatre années au cœur de la gouvernance du football, quel regard avez-vous sur le football ? Vous ne vous sentez pas parfois seule ou isolée dans un monde assez macho ?

Avant de rejoindre la FIFA, j’ai travaillé avec les Nations Unies pendant 21 ans sur le développement et les situations d’urgence. Mes missions m’ont permis d’être en poste en Italie, à Djibouti, au Cameroun, au Tchad, en Guinée, au Niger, à Madagascar et au Nigéria, et de me rendre dans plus de 70 autres pays pour répondre à des crises humanitaires réelles ou hypothétiques, ou pour aider les communautés à renforcer leur résilience face à des catastrophes naturelles ou du fait de l’Homme. Je pense qu’il est juste de dire qu’à la suite de cela, j’ai eu l’occasion de travailler dans des contextes très différents, donc la perspective de travailler dans un environnement dominé par des hommes ne m’a pas dérangé.

L’industrie du football était dans un passé assez récent encore très fortement dirigée par les hommes, mais la situation évolue, et la FIFA continue de donner l’exemple en nommant de plus en plus de femmes à des postes de responsabilité. Depuis l’élection du Président Infantino le nombre Directrices de Division est passé de zéro avant 2016 à trois à ce jour et le pourcentage de femmes travaillant dans l’administration est aujourd’hui de 43%.

Je suis la toute première femme à occuper le poste de secrétaire générale de la FIFA et le président Infantino est le premier à briser un plafond de verre pour les femmes dans le football, ce qui est un signal très fort. Il a su faire preuve d’une très grande détermination pour faire accepter au reste du monde et aux autres leaders sportifs que le football pouvait aussi donner l’image d’un sport progressiste et égalitaire.

Aujourd’hui, il y’a un nombre croissant de femmes participant au développement du football sur le terrain et dans les conseils et comités exécutifs des fédérations et confédérations. Le Conseil de la FIFA compte désormais six membres féminins – chacune représentant une confédération de football. Il y a trente-neuf femmes membres des commissions de la FIFA et 16 femmes secrétaire générale au niveau des fédérations de football à travers le monde.

Aujourd’hui, les voix des femmes sont très entendues à la FIFA et les femmes mènent de nombreuses discussions et prennent part aux décisions clés au plus haut sommet du football mondial.

Que retenez-vous de vos 4 ans de présence à la FIFA ? Qu’est-ce qui vous y a particulièrement marquée ? Quelles sont les grandes difficultés auxquelles vous avez été confrontée durant ces 4 ans à la FIFA ?

La possibilité de changer les opinions et les perceptions du grand public par rapport à la FIFA est certainement une des choses que je retiendrai de mes quatre années à la FIFA. Mon second grand challenge fut de faire comprendre au personnel de la FIFA que le changement n’était pas synonyme de chaos et qu’il y avait des pratiques que la FIFA devait absolument reléguer au passé pour sa survie. Il y a eu de la résistance à ces changements mais aujourd’hui on peut s’enorgueillir de n’avoir pas baissé les bras ; les coupes du monde Russie 2018 et France 2019 (coupe du monde féminine) ont été des succès éclatants sur tous les plans et la FIFA jouit d’une bien meilleure réputation.

Quand je suis arrivée à la FIFA, l’image de l’organisation était peu reluisante. La FIFA était considérée par beaucoup comme une marque toxique. Les dommages que l’ancienne administration avait causés à la « marque FIFA » et leur impact sur les parties prenantes, les sponsors, les fans de football et le personnel de la FIFA étaient énormes. Le premier objectif de la nouvelle administration était de changer l’opinion et la perception de la FIFA, de montrer au monde que la FIFA avait pour but de rendre le football accessible à tous, que la FIFA croyait au pouvoir du football pour apporter changement et autonomisation et rendre le personnel fier de porter à nouveau l’uniforme de la FIFA. Ce n’était pas une partie facile mais, grâce à des mesures telles que la transparence et la confiance grâce, une meilleure gestion des revenus, une série de réformes statutaires et l’adoption de bonnes pratiques financières, commerciales et de bonne gouvernance, la FIFA est passée d’une organisation toxique à la situation financière périlleuse à une institution solide, moderne et respectée.

La diversité est au cœur de toutes nos actions avec du personnel représentant les six confédérations et surtout beaucoup plus de femmes à des postes de prise de décisions.

L’une des choses qui me reste à l’esprit pendant ces quatre années à la tête du football mondial est le pouvoir du football, sa capacité à fédérer les gens, quelle que soit leur origine ou leur langue. J’ai également vu le pouvoir que le football donne aux joueurs de football et comment cela peut être traduit en une source d’inspiration pour les plus jeunes ; l’influence des joueurs sur leur communauté à travers les médias sociaux est considérable.

Lors de la première flambée du Covid-19 entre les mois de mars et avril 2020 nous avons pu mesurer la grande influence que les légendes du football avaient sur le grand public et comment de par leur engagement elles ont contribué à la bonne diffusion des messages sur les gestes barrières. Au moment de rendre hommage au personnel de santé en première ligne dans la lutte contre le Covid-19, nous avons également pu mesurer leur capacité de mobilisation.

Alors que nous traversons une période particulièrement difficile, nous sommes fiers de voir la FIFA contribuer à la transmission de messages importants dans le monde entier à travers le football et les footballeurs sur des sujets aussi vitaux que le respect de la distanciation sociale, le port du masque ou la sensibilisation à la violence domestique via la campagne #SAFEHOME en réponse à l’augmentation des cas de violence domestique ou encore en encourageant la pratique du sport pour garder une bonne forme physique pendant la période de confinement via la campagne #BEACTIVE #HEALTHYATHOME.

A la suite du décès tragique de George Floyd, une vaste campagne intitulée « Debout contre le racisme et la violence » a vu la participation des grands noms du football qui ont mis en évidence trois messages simples #StopViolence #StopRacism #StopDiscrimination à travers leurs plateformes digitales.

J’ai tenu à montrer mon engagement à promouvoir le respect de la diversité en transmettant un message simple au monde depuis ma plateforme : il n’y a pas de place pour le racisme ou les comportements racistes dans notre société, ni aucune excuse pour cela.

Lutter pour l’égalité pour tous reste une priorité de mon agenda et continuera de l’être.

J’ai la ferme conviction qu’en amplifiant ces messages avec l’aide des stars du beau jeu nous pouvons sensibiliser, éduquer et créer un dialogue. Nous pouvons changer les mentalités et progresser vers un avenir plus égalitaire et progressiste.

En 2019, juste après la CAN en Egypte, vous aviez été détachée à la CAF pour aider à la restructuration de l’instance dirigeante du foot africain. Quel bilan faire à l’issue de cette mission ? Est-ce que l’objectif initial a été atteint ? Pensez-vous que la CAF est maintenant sur de bons rails en terme de gestion financière, d’organisation et de perspectives ? Vous êtes repartie après 6 mois. Pourquoi la mission n’a pas été renouvelée comme cela avait été envisagé au départ ?

Ma mission de six mois en tant que Délégué Générale de la FIFA pour l’Afrique avait pour objectif d’assister, à sa demande, la CAF à accélérer la mise en œuvre du processus de réforme au sein de l’institution. Tout au long de mon mandat, j’ai eu le grand privilège de rencontrer les nombreuses personnes qualifiées et dévouées qui travaillent non seulement à la CAF mais aussi à différents niveaux dans le football africain.

Je suis passionnée par l’amélioration de l’écosystème du football à travers le continent. Je crois en la puissance du football pour apporter des changements, donner de l’espoir et créer des opportunités.

À la fin de ma mission, un ensemble de conclusions, recommandations et propositions a été présenté au Comité exécutif de la CAF. Les conclusions d’un groupe de travail indépendant composé entièrement d’experts africains parmi lesquels le Chef de cabinet du Président de la Commission de l’Union africaine, (UA)et ancien ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop ; Hossam El Shafei, expert égyptien en audit et dans la lutte contre la corruption ; Janet Katisha du Kenya, juriste et membre indépendante de la Commission d’éthique de la FIFA ; le Rwandais Martin Ngoga, Président de l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA) et vice-président de la commission d’éthique de la FIFA et ancien procureur général du Rwanda et le Ghanéen Anin Yeboah, juge en chef du Ghana, président du comité de discipline de la FIFA ont été également remises au Comité Exécutif de la CAF.

D’après les conclusions de ces experts, un plan d’actions de 100 points portant sur trois axes a été proposé au Comité Exécutif de la CAF afin d’accélérer les réformes au sein de la Confédération. Il s’agissait (i) d’améliorer la bonne gouvernance, la gestion financière et les procédures internes ; (ii) d’organiser les compétitions de manière plus efficace et plus professionnelle et (iii) d’asseoir une croissance et un développement durable du football africain.

L’Afrique regorge de talents du football et ma mission au Caire m’a permis de rencontrer des personnes incroyablement talentueuses de notre continent, dont beaucoup sont des femmes. L’une des choses dont je suis le plus fière pendant mon mandat a été de travailler avec la division de football féminin de la CAF, la première à exister au sein de la confédération, afin que le football féminin puisse devenir plus accessible aux filles et aux femmes dans toutes les 54 fédérations africaines.

Le président de la FIFA et moi partageons le même avis concernant le potentiel incroyable du football africain et son annonce d’un plan pour amener le football africain au plus haut niveau, début février de cette année, me remplit d’un grand espoir pour l’avenir du football africain.

Lors d’un séminaire sur le développement des compétitions et des infrastructures dans le football africain à Rabat, le président Infantino a souligné trois piliers clés pour élever le football africain :

L’arbitrage à travers la création d’un groupe d’arbitres professionnels et d’élite, indépendants des instances administratives et politiques. La mobilisation d’un milliard de dollars d’investissements privés pour la construction et/ou réhabilitation des infrastructures footballistiques et le développement des compétitions avec la création d’une ligue africaine transnationale avec les meilleurs clubs du continent et une ligue mondiale des nations pour le football féminin, ainsi que des championnats du monde juniors plus fréquents, plus de catégories de compétitions juniors et un repositionnement de la Coupe d’Afrique des Nations.

La FIFA est passionnée par le développement du football africain et notre soutien à la jeunesse brillante et talentueuse de notre continent afin qu’elle puisse montrer au monde ce que le football africain a à offrir est indéfectible.

Après la pandémie du coronavirus, comment percevez-vous l’avenir du football mondial ?

La pandémie du Covid-19 a affecté nos vies et bien entendu l’écosystème du football. Pour le moment la FIFA réaffirme son crédo, à savoir la santé avant le football et nous continuerons d’accompagner la communauté mondiale du football à traverser cette période difficile via notre plan d’aide d’urgence COVID 19. Nous évaluerons soigneusement la situation au fur et à mesure qu’elle évolue et à chaque étape nous proposerons des réponses pour garder le football à flots. À l’heure actuelle, il est trop tôt pour spéculer sur ce à quoi ressemblera un paysage de football post-Covid 19 mais la FIFA travaille sur plusieurs idées de concert avec les acteurs du football pour améliorer la résilience du football mondial face à ce genre de choc.

Personnellement, quel est votre avenir dans le football ? Autrement dit, Voulez-vous y rester longtemps, ou envisagez-vous tourner la page pour passer à autre chose, exploiter d’autres horizons ?

Je pense que la pandémie du Covid-19 nous a appris que, peu importe les plans que nous élaborons, nous devons garder à l’esprit certains impondérables. Nous avons réalisé avec cette pandémie que nous vivons dans un monde interconnecté mais très fragile et que ce qui se passe à Singapore peut avoir des répercussions heureuses ou fâcheuses à Paris ou à Prétorial et vice versa. La meilleure réponse face à la menace sanitaire reste la solidarité et quelle que soit ma trajectoire je garderai à l’esprit cet exemple de solidarité qui a permis au monde de construire sa meilleure ligne de défense au moment du grand chamboulement causé par le Covid-19. Pour l’instant, en plus de mes responsabilités à la FIFA, je continue à travers les médias sociaux à échanger avec le reste du monde et les jeunes en particulier pour promouvoir des valeurs simples : la lutte contre toutes formes de discrimination.

Des projets particuliers pour le Sénégal ? Une carrière politique, par exemple ?

Je nourris le rêve de voir un jour les Lions de la Teranga disputer une finale de la Coupe du Monde de la FIFA.

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