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31 décembre 2014 – 20 février 2016. Voilà maintenant 416 jours que la Fédération sénégalaise de football navigue sans équipementier pour ses différentes sélections. Une léthargie qui ne semble nullement ébranler les responsables fédéraux, à quelques mois de la fin de leur mandat.

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L’équipementier allemand Puma n’avait sans doute pas prévu pareille situation ubuesque quand, en 2004, il signait un contrat avec la Fédération Sénégalaise de Football, mais on ne jurerait point qu’elle lui déplaise. Bien au contraire ! Près de quatorze mois après la fin dudit contrat, les différentes sélections de l’Equipe nationale de football paradent avec différents modèles de maillots siglés Puma, issus du stock restant de la dotation de la firme allemande. Pourtant, à la veille de la fin du contrat avec Puma (31 décembre 2014), Me Augustin Senghor, président de la Fsf, affirmait avec conviction, que les négociations pour trouver un nouvel équipementier étaient en cours, révélant, dans la foulée, que les «Lions» allaient arborer, pendant la Can 2015, ce qui restait du stock de Puma, avant d’engager le dossier du remplacement de l’équipementier allemand qui habille les sélections nationales de football depuis le 9 février 2005 et un match amical à Créteil, face au Cameroun !

Ces promesses jamais tenues

Sur la base d’un contrat de quatre ans, avec un renouvellement de deux ans en option, Puma s’était engagé avec la fédé, sous le magistère de Saïd Fakhry, sur négociation d’un certain… Papa Massata Diack, alors agent marketing de la Fsf, avec son label Pamodzi. «C’est un excellent contrat, parmi les plus avantageux d’Afrique et qui aidera le Sénégal à entrer dans l’environnement du football mondial. Ce partenariat va permettre également à Puma de nous accompagner et d’organiser des matches amicaux au Sénégal et dans le monde», se félicitait d’ailleurs Saïd Fakhry, le président de la Fsf à l’époque. Succédant à la marque française Coq Sportif, avec laquelle le Sénégal a atteint une finale de Can et un quart de finale de Coupe du monde, Puma s’était ainsi engagé, entre autres promesses, à verser, chaque année, la somme de 164 millions FCfa, mais aussi et surtout à habiller toutes les sélections nationales (A, A’, sélections de jeunes, équipe féminine), mais également tous les clubs de première et deuxième division ainsi que les arbitres. Rien de tout cela n’a été fait. En dehors des sélections nationales, aucune autre équipe n’aura, pendant dix années de présence au Sénégal, porté le moindre équipement de la marque allemande. Autre engagement non respecté, la marque allemande avait promis d’ouvrir une boutique pour vendre les produits dérivés de l’Equipe nationale. Elle ne verra jamais le jour.

Les maillots usés, la pub gratuite

Malgré ces impairs et après une reconduction tacite en 2008, le contrat de Puma sera renouvelé en 2010, cette fois-ci, sous le magistère de Me Augustin Senghor. Pour un nouveau bail de quatre ans, à la fin duquel, le Sénégal restera donc plus d’un an à faire de la pub gratuite à un partenaire qui n’a jamais respecté ses engagements. Entre-temps, en janvier 2014, Gaston Mbengue, passé président de la Commission Marketing et Sponsoring de la Fédération et Mamadou Faye, intendant de l’Equipe nationale, se sont rendus en Allemagne, sur invitation de Puma, à un séminaire de présentation de la collection Coupe du monde 2014/Can 2015 et l’on annonçait une forte hausse de la dotation de Puma en équipements des Equipes nationales de football qui allait passer de 500 000 euros (environ 328 millions FCfa) à 700 000 euros (environ 460 millions FCfa). Bizarrement, quelques mois plus tard, quand le Sénégal organisait les Championnats d’Afrique U-20 en mars 2015 et U-23 en novembre 2015, le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor, révélait que les équipes du Sénégal engagées dans ces compétitions risquaient… «d’arborer des maillots usés». «Les autres équipes risquent d’être mieux habillées que la nôtre, affirmait-il. Le contrat (avec Puma) n’a pas été renouvelé. Nous faisons des économies en portant le reste des équipements. Nous sommes en retard pour acquérir un nouvel équipementier.» Pourtant, lui-même assurait que Puma avait placé la barre très haut, rendant donc difficile le choix de son remplaçant. Paradoxal.

Une valeur marchande en question

A propos d’un nouvel équipementier justement, plusieurs déclarations ont été servies, à intervalles réguliers, par différents responsables fédéraux en charge du dossier. La seule constance restant que les délais sont sans cesse repoussés. Si Me Senghor reconnaissait «la difficulté de trouver un successeur ayant la même surface financière pour répondre aux exigences du cahier des charges de l’instance dirigeante du football sénégalais», aucun effort visible n’a été noté dans la gestion de ce dossier. A croire que les résultats de l’Equipe nationale A ont considérablement fait baisser la valeur marchande du Sénégal, pendant que les responsables refusent d’ouvrir les yeux. A moins de deux ans de la fin du deuxième mandat de l’actuelle équipe fédérale, ce dossier risque pourtant d’être l’une des grosses taches noires du bilan de Me Senghor, dont le mandat arrivera à terme au mois d’août 2017. Arrivé en février 2009, Puma a accompagné l’Equipe nationale A lors des campagnes de la Can en 2006 (demi-finales), en 2008 (élimination au 1er tour), en 2012 (élimination au 1ertour) et en 2015 (élimination au 1er tour), tandis que le Sénégal échouait à se qualifier aux éditions 2012 et 2013, ainsi qu’à celles de la Coupe du Monde en 2006, 2010 et 2014. A n’en pas douter, le mariage entre «Lion» et «Puma» n’aura jamais porté les fruits des promesses.

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