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A quelques heures du coup d’envoi de la saison 2013-2014, le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel, Saër Seck trace les grands axes qui peuvent mettre sur des rails le football local qui peine à tirer le maximum de ses potentialités. De l’organisation aux manquements administratifs, en passant par les sponsors, les pratiques mystiques, son équipe Diambars, Saër Seck, sans langue de bois, s’est confié à lerebond.com, ce vendredi à son domicile sis à Sacré Cœur.  En voici le 1er jet.

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Saison 2013-2014

La nouvelle saison s’annonce sous de bons auspices. Nous allons démarrer ce week-end et nous avons prévu de dérouler la saison de manière régulière. Elle devrait s’achever au week-end du 25-26 juillet 2014. Ce sera avec la finale de la Coupe de la Ligue, le championnat finissant le week-end d’avant. On aura une coupure pendant les trois premières semaines de la coupe du monde. Ceci concerne la Ligue 1. La Ligue 2 qui est en deux poules va démarrer le week-end du 4 au 5 janvier 2014 et va observer une trêve de quinze jours à la fin des matchs allers, à l’issue de la 7ème journée. La Ligue 2 va clôturer à la première semaine du mois de mai 2014. Après nous organiserons la finale du championnat de L2 pour déterminer le champion.

Organisation, licences, mercato

Je dis que la saison démarre sous de bons auspices car, d’un point de vue des institutions, nous avons pu tenir le conseil d’administration et l’assemblée générale de la ligue. Nous avons pu finir l’organisation de la saison dernière, le Trophée des Champions qui lance en réalité notre nouvelle saison avec la victoire du Casa Sports sur Diambars (2-0). Nous avons d’un point de vue financier, déjà payé toutes les primes pour les vainqueurs de l’année dernière. Ce sont les champions de L1 et L2, ainsi que le vainqueur de la ligue et le finaliste. Nous avons également mis en place toutes les dispositions pour que les clubs puissent émettre leurs licences. Je pense qu’au vu du marché d’été et des différents transferts, beaucoup de clubs se sont renforcés. L’élite se resserre et on espère, hors de ce cadre, avoir un championnat très intéressant.

Visibilité, Médias

Maintenant il nous reste un dossier important à régler, qui est en cours. C’est celui de la visibilité du championnat et du choix du médium ou des médias qui devront diffuser les matchs de la Ligue. Hormis ce point, l’ensemble des dispositions sont prises, de manière à démarrer sous de bons auspices.

Dettes, arbitrage pris en charge par la FSF

Tout est réglé. Aujourd’hui, nous n’avons pas de dettes. En ce qui concerne l’arbitrage, Il y a eu une période où c’était le conflit contentieux. C’est le lieu de remercier le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor car la fédération va prendre cette partie qui était la seule qui restait à être prise en charge. L’ensemble des arbitres seront payés et c’est ce qui fait que nous repartons avec zéro dette. Cela va nous permettre au moins sur le financier de faire en sorte que la Ligue soit équilibrée, à défaut d’avoir des excédents pour soutenir les clubs.

Sponsors

C’est notre objectif, de travailler pour avoir des excédents. Pour faire simple, on n’a pas beaucoup de sponsors puisque notre sponsor essentiel est Orange dont le contrat est sur 4 ans. Cela nous permet de fonctionner, peu ou prou d’équilibrer les comptes de la Lsfp de manière à ce qu’ils ne soient pas déficitaires. Je pense qu’il appartient à la Ligue, une fois que c’est fait, d’avoir une visibilité certaine, que nous puissions travailler à développer le sponsoring pour avoir d’autres partenaires.

Budget

Notre budget est autour de trois cents à trois cent cinquante millions (300.000.000 F CFA), mais la seule chose que je ne vais pas faire, c’est de dépenser l’argent que je n’ai pas. D’un point de vue de la gestion, c’est la raison pour laquelle, le bureau de la Ligue regarde avec beaucoup de rigueur l’ensemble des dépenses qui lui sont présentées. Il ne sert à rien d’engager certaines dépenses et que nous soyons pris en défaut au moment d’honorer les factures. La Ligue Professionnelle ne peut pas se permettre une démarche de cette nature. On ne peut pas consommer l’avenir avec des dettes. C’est pourquoi nous nous concentrons sur l’essentiel, c’est-à-dire, tout ce qui est arbitrage, paiement des primes, équipes vainqueurs, tout ce qui est défraiement des équipes, la prise en charge des commissaires de match. Ce sont des dépenses basiques qui permettent à la Ligue de fonctionner. Toutes les autres dépenses doivent être couvertes par des ressources additionnelles sur lesquelles nous sommes en train de travailler.

Spectacle

La Ligue a vocation à être excédentaire, puisqu’elle a vocation à produire un spectacle, à le commercialiser, et ensuite à essayer de voir un mode de répartition des excédents qu’elle a. Pour que les clubs puissent être soulagés dans un 1er temps, avant plus tard d’être consolidés dans leurs fondations. C’est un objectif, ce n’est pas évident dans le contexte d’une économie d’un pays en voie de développement et qui connaît les conséquences et les rigueurs d’une crise financière.  J’ose croire que le produit que nous avons, le spectacle que nous pouvons offrir permettra  d’intéresser et d’accrocher un certain nombre de partenaires qui permettront à la Ligue de vivre un peu plus à l’aise qu’elle ne le fait actuellement.

Clubs en rade financièrement, joueurs sans salaires

Il ya ce que vous considérez comme le minimum qui aujourd’hui, après cinq ans, n’est absolument pas évident. La première chose, beaucoup de joueurs se plaignent par vos biais, la presse. Au Sénégal, on ne porte plus plainte, mais on porte presse. Je suis désolé, je suis président de la Ligue professionnelle, quand un joueur qui n’a pas été payé ne me saisit pas de manière officielle, je ne peux pas m’auto saisir pour cela. Tout ce qui se dit, on l’entend comme vous, mais on n’a aucune possibilité d’action puisque nous ne sommes pas saisis officiellement. La deuxième chose, j’insiste à chaque fois sur le caractère particulier du professionnalisme sénégalais. Je ne connais pas un autre exemple de professionnalisme, où, lancé par les clubs professionnels et les présidents de club, l’Etat et aucun de ses démembrements, ne vient en appui au football professionnel dans sa globalité.

Implication de l’Etat

Y compris dans les pays qui sont la référence du football professionnel dont certains d’entre eux les Etats, les démembrements par les conseils régionaux, les conseils départementaux, qui sont tenus d’intervenir. C’est cela qui doit nous renseigner sur la difficulté qu’il ya. Vous êtes acteurs dans ce football, vous voyez le nombre de sponsors qui sont présents à côté des clubs. Vous pouvez les compter sur les doigts d’une main. Cela veut dire que cela fait cinq ans que le football professionnel est supporté par les présidents. Par la poche de ces présidents. Est-ce que vous jugez logique que quand quelqu’un utilise sa propre poche, fait des dépenses pendant cinq ans, que les difficultés s’accumulent d’autant qu’il fait les mêmes dépenses ? Sans avoir le soutien de l’Etat et ayant créé un certain nombre d’emplois, est-ce que vous croyez que la Ligue doit faire preuve d’une rigueur absolue ? Pour que quand les moyens s’amenuisent au niveau des présidents, qu’on leur coupe la tête ? Alors qu’ils font des efforts pendant plusieurs années pour tenir les clubs à bout de bras. L’ensemble des règles que nous nous sommes dotées existent toujours. Il faut les appliquer avec discernement, il n’est pas question de jeter le bébé avec l’eau du bain. Par contre, il est temps de faire recours à l’Etat du Sénégal, voire qu’il nous prête un peu plus d’attention, nous donne un peu plus d’égard pour nous permettre de souffler et de consolider les acquis que les présidents ont réussir à construire. Il ya peut-être 80% des salaires qui sont payés, est-ce qu’on doit arrêter du football professionnel s’il ya 20% qui ne le sont pas ? Rétrograder des clubs qui ont payé pendant quatre ans et qui, pendant 4 ou 5 mois ont des difficultés, du fait que des poches des présidents se soient allégées ? La philosophie qui est mienne, qui est celle du bureau qui m’accompagne, c’est d’accompagner ces présidents, essayer de leur trouver un certain nombre d’aide, d’aller vers l’Etat du Sénégal, de lui dire qu’il a un rôle important à jouer. On ne lui demande pas de faire ce qu’on fait au Gabon, au Maroc, en Algérie, en Côte d’Ivoire, dans d’autres pays qui ont lancé le professionnalisme.

Foot pro, secteur économique développant

Il faut qu’on puisse s’asseoir autour d’une table et qu’on puisse savoir que le football professionnel peut être un secteur économique développant. On parle de la jeunesse et du chômage au Sénégal. Si vous prenez les trente (30) clubs professionnels à cinquante emplois, cela fait mille cinq cents (1500) emplois qui sont créés et qu’il faut consolider et qu’il faut également développer. Cela mérite une attention et je ne suis pas sûr qu’on n’en ait pas créé plus que l’Anej, le Fnpj, subventionnés à coups de milliards, voire des dizaines de milliards. Nous n’en demandons pas tant.

 

Lerebond

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