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Transféré à Angers depuis mardi, avec à la clé, un contrat de 2 ans, Cheikh Ndoye s’apprête à découvrir la Ligue 1, lui qui n’avait connu jusque-là que le National (Épinal, champion en 2013) et la Ligue 2 (Créteil-Lusitanos). Le milieu défensif de 29 ans était encore en train de faire du shopping et de s’installer dans sa nouvelle ville de la banlieue parisienne lorsque nous l’avons joint jeudi au téléphone, en début de soirée. Son challenge, ses ambitions, sa première sélection en Equipe nationale et ses relations avec Aliou Cissé, le Rufisquois dit tout.

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Qu’es-ce qui vous a motivé à accepter l’offre d’Angers, alors que l’intérêt de clubs comme Lille, Montpellier et Bordeaux était pourtant évoqué ?

C’est un projet sportif intéressant. En plus, le coach (Stéphane Moulin, Ndlr) et le directeur sportif (Olivier Pickeu, Ndlr) ont confiance en moi. Dès qu’il m’a appelé, je me suis dit : «pourquoi pas ?» C’est un tremplin pour montrer de quoi je suis capable. On verra la suite. Le club vient de monter et veut rester en Ligue 1. On va tout donner et attendre la fin de la saison pour voir. Jusqu’à présent, personne ne m’a appelé à Lille. Pour moi, c’étaient juste des rumeurs. Pour Bordeaux et Montpellier, tout le monde me parlait de ça, mais personnellement, ils ne m’ont pas appelé. C’est Angers qui a fait appel à moi et cela s’est vite fait. Je suis rentré du Sénégal le dimanche matin (21 juin) et j’ai signé le mardi (23 juin).

 

Quel sera votre défi avec votre nouveau club ?

Mon challenge est de montrer ce dont je suis capable. Chaque joueur a des objectifs et les miens sont de disputer le maximum de matches. Mais le premier objectif est d’aider le club à se maintenir en Ligue 1. Ce sera dur et compliqué, mais tout est possible en football. Il n’y a que de grandes équipes en Ligue 1, mais il faut avoir des guerriers, des combattants, ne rien lâcher jusqu’au bout et on verra pour le résultat final.

 

Vous avez inscrit beaucoup de buts en National et 11 en Ligue 2 la saison dernière. Pensez-vous pouvoir en marquer autant en Ligue 1 ?

Je continuerai à faire mon boulot comme depuis toujours. Je suis un milieu défensif et non un attaquant. Des fois, j’accompagne les actions et sens les coups. Mon objectif premier n’est pas de marquer des buts, mais plutôt de récupérer la balle, gagner des duels et faire de bonnes passes à mes coéquipiers.

 

Qu’est-ce que cela vous fait d’être comparé à Salif Diao et Yaya Touré, dont on dit que vous avez le même profil ?

C’est un plaisir d’entendre que j’ai le profil de Diao. Il a fait une finale de Coupe d’Afrique, un quart de finale de Coupe du Monde avec le Sénégal en 2002 et joué la Ligue des champions avec Liverpool. Il en est aussi de même pour Yaya Touré, qui fait de belles choses actuellement. C’est un plaisir et une motivation pour continuer à travailler. Dans ma tête, je me dis que rien n’est encore fait, le chemin est encore long et il faut continuer à travailler.

 

«Ça fait bizarre d’être séparé de Christophe Diandy et Ibrahima Khaliloula Seck»

 

Comment vivez-vous la séparation avec Christophe Diandy et Ibrahima Khaliloula Seck, avec qui vous avez toujours joué dans les mêmes équipes ?

Ça fait bizarre, parce que nous étions toujours ensemble depuis notre arrivée en France. C’est la première fois qu’on se sépare et ça fait bizarre (il soupire). Voilà, c’est comme ça. C’est le destin, chacun a son chemin. Je leur souhaite de tout coeur d’arriver en Ligue 1 ou en Premier League, parce qu’ils le méritent. Ce sont des travailleurs. Mais chacun a son tour et je crois que ça viendra.

 

Ils vont vous manquer ?

(Il marque une petite pause et soupire à nouveau). Bien sûr, c’est tout à fait normal. Nous avons quitté Yaakaar de Rufisque ensemble en 2009 et depuis que nous sommes en France, nous avons toujours vécu ensemble. Nous faisions tout ensemble et on se sépare d’un coup. Je vais maintenant habiter tout seul, à presque une heure trente ou deux heures de Paris par TGV(Créteil est une ville de la banlieue sud-est de Paris, Ndlr). Désormais, pour les voir, ce sera peut-être à la télé ou bien si on a le temps. Mais ce ne sera pas comme avant. C’est ça qui est bizarre. On ne se séparait qu’à l’heure d’aller dormir. Sinon, nous faisions presque tout ensemble.

 

«Je viens en l’Equipe nationale pour me battre»

 

Comment avez-vous vécu votre première sélection avec le Sénégal contre le Burundi à Dakar, même si vous n’avez pas été sur la feuille de match ?

L’objectif était de remporter les trois points et nous l’avons réussi. C’est un bon début pour un long chemin (le reste des éliminatoires de la CAN). Le coach a fait ses choix. Je suis à l’écoute de l’Equipe nationale et toujours prêt à répondre si on fait appel à moi. Tout compétiteur a envie de jouer, mais c’est le coach qui fait ses choix. Je vais me concentrer sur mon club et je serai là à chaque fois que la sélection aura besoin de moi.

 

Face à la forte concurrence en sélection, surtout au milieu du terrain, êtes-vous confiant pour gagner votre place ?

Je viens en l’Equipe nationale pour me battre pour le maillot de la Nation. Je ne suis pas venu pour concurrencer qui que ce soit, mais c’est le maillot national qui m’importe. Il n’y a pas de secret. Il faut se concentrer, faire son travail et saisir sa chance quand on vous la donne.

 

Quelles sont vos relations avec Aliou Cissé, qui vous avait d’abord convoqué lors du match amical contre la Colombie ?

On n’a pas de relations particulières. C’est entre un coach et un joueur. Je n’ai pas son numéro et je ne l’ai jamais appelé. On se voit en sélection, voilà. Mais il n’y a pas une relation particulière. C’est quelqu’un qui parle beaucoup avec ses joueurs. C’est tout à fait normal, parce qu’il est le sélectionneur. C’est un coach que j’apprécie beaucoup, parce qu’il a du caractère. Et le football d’aujourd’hui, si on veut réussir, il faut des joueurs et un coach qui en ont. Tout joueur rêve de porter maillot national et de gagner des titres, notamment la Coupe d’Afrique. On vient en sélection pour défendre les couleurs du pays. Et si on ne gagne pas, l’objectif est d’aller très loin, très loin.

 

«J’ai toujours aimé Steven Gerrard.»

 

Vous avez envie d’inscrire votre nom dans l’histoire de l’Equipe nationale ?

On ne vient pas Equipe nationale pour avoir un nom. On doit venir en sélection pour montrer ce pourquoi on a fait appel à nous. En 2002, nous étions des enfants mais on rêvait de porter le maillot de l’Equipe nationale. Et quand on t’appelle, il faut montrer pourquoi tu es là. Ce n’est pas pour venir faire deux semaines et rentrer. Il ne faut pas venir pour se reposer. Il faut tout donner.

 

Quel joueur est votre référence dans le monde du football ?

J’ai toujours aimé Steven Gerrard. J’aime son caractère, son envie, l’engagement qu’il a sur un terrain. Quand il joue, il montre qu’il le fait pour son pays ou son club. Il a l’amour du maillot. Le football, c’est du plaisir. On doit en prendre quand on joue.

 

C’est lui qui vous inspire pour vos lourdes frappes ?

(Rire) Non. C’est juste que des fois, il y a des actions qui le permettent. Tu sens le coup et tu te dis : «pourquoi pas ?» Je n’hésite pas.

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