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Dix matches. Sept victoires, deux défaites et un nul. Mais bien plus que ça, les débuts d’Aliou Cissé à la tête des Lions offrent une large palette de chiffres rassurants et un projet de jeu encore flou. Décryptage.

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Plus qu’un point ! Sans paraître prétentieux, le Sénégal peut déjà réserver son billet pour le Gabon, car à moins d’un séisme inimaginable, les «Lions» seront de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Leur parcours sans faute durant les quatre premières journées – un luxe que seul le Sénégal et le Maroc s’offrent dans ces éliminatoires de la Can 2017 – leur permet d’appréhender sereinement les prochaines échéances et se concentrer sur la mise en place d’un projet de jeu plus convaincant. En attendant d’y arriver, Aliou Cissé peut se targuer de présenter un bilan parfait, même si ça ne garantit pas une réussite en phase finale, la preuve par le parcours des «Lions» sous le magistère d’Amara Traoré lors des éliminatoires de la Can 2012, avec un bilan frisant la perfection de 5 victoires et un nul dans une poule où il y avait le Cameroun et la Rd Congo ! Justement, Aliou Cissé est en passe de réaliser un parcours aussi bon voire meilleur, fût-il contre des adversaires de moindre envergure.

La caution des chiffres

Depuis la nomination d’Aliou Cissé à la tête de l’Equipe nationale du Sénégal, les «Lions» ont disputé dix matches, six officiels et quatre amicaux. Preuve qu’il y a encore du travail à faire, les «Lions» ont perdu, certes en amical, contre deux adversaires qu’ils pourraient potentiellement croiser en phase finale de la Can (Algérie et Afrique du Sud, contre une victoire face au Ghana). Pour les adversaires à leur portée, l’on pourra toujours se rassurer que le Sénégal de Coach Cissé ne fait pas dans la demi-mesure, remportant quasiment tous ses matches où il endosse le costume de favori : contre Le Havre en amical (2-1), contre la Namibie, à l’extérieur (2-0), face au Burundi (3-1), deux fois face au Niger (2-0 et 2-1) en éliminatoires de la Can 2017 et contre Madagascar (3-0) en éliminatoires du Mondial 2018. Seule ombre au tableau, le match aller face à Madagascar, lors duquel les «Lions» se contentent du partage des points (2-2). Cette rencontre est d’ailleurs la seule où le Sénégal sous Aliou Cissé a concédé plus d’un but ! En effet, les protégés de Cissé ont encaissé huit buts en dix rencontres, soit une moyenne de 0,8 but concédé par match et réalisé troiscleansheets (matches sans encaisser de but), respectivement contre la Namibie, le Madagascar et le Niger.

Un onze qui se dessine

La présence de Kalidou Koulibaly qui, depuis son baptême de feu contre la Namibie, en septembre 2015, s’impose en patron de la défense, à côté de Kara Mbodji avec qui il a disputé une saison complète à Genk (Belgique), n’y est sans doute pas étrangère, coïncidant également avec la stabilisation d’un quatuor en défense, avec Pape Ndiaye Souaré et Lamine Gassama sur les côtés. Au milieu également, une certaine stabilité commence à se dégager, avec Idrissa Gana Gueye, indéboulonnable devant la défense et son compère Cheikhou Kouyaté qui, en plus de se voir attribuer le brassard, s’est mis à marquer (deux buts contre la Namibie et Madagascar). Henri Saivet, Mohamed Diamé et Cheikh Ndoye se disputent la troisième pièce du puzzle et à un degré moindre, Pape Alioune Ndiaye et Younousse Sankharé.

Sadio Mané et Moussa Konaté impliqués dans 16 des 18 buts !

En attaque, un trio Sadio Mané – Mame Biram Diouf – Moussa Konaté s’est dégagé, au détriment de Diafra Sakho et Babacar Khouma, principalement, mais il pourrait être perturbé par les nouvelles options que constituent Baye Oumar Niasse et Keïta Diao Baldé. Il leur faudra saisir la moindre opportunité pour s’offrir une place de titulaire indiscutable, tant les trois mousquetaires de Cissé ont été impliqués dans les dix huit buts inscrits durant les dix matches dirigés par l’ancien capitaine des «Lions». Dans ce total, Moussa Konaté remporte la palme, pour avoir inscrit quasiment 40% des buts (sept sur dix-huit !), suivi de Sadio Mané, auteur de trois buts (mais aussi de quatre passes décisives et à l’origine de deux penaltys en faveur des Lions), Mame Biram Diouf, Cheikhou Kouyaté et Pape Souaré, deux buts chacun, tandis que Mohamed Diamé et Baye Oumar Niasse ferment la liste, avec une réalisation.

Ce que les chiffres ne disent pas…

Avec sept buteurs différents, Aliou Cissé peut se concentrer sur un autre chantier : celui d’un jeu plus séduisant. Et, au vu de ce qui a été montré jusqu’ici, c’est un immense chantier dans lequel tout quasiment est à refaire. Car aussi éloquents qu’ils puissent paraître, les chiffres ne disent pas tout. Il y a quatre ans, avec Amara Traoré à la tête de la sélection nationale, le Sénégal était tombé dans le même piège que constituent les résultats positifs en éliminatoires, au détriment d’un jeu qui laisse à désirer. Retomber dans les mêmes travers serait impardonnable. Prochain gros test, au mois de juin (3, 4 ou 5), face au Burundi, 2e du groupe K, avec 6 points et seule équipe pouvant encore disputer au Sénégal (12 points) le ticket directement qualificatif à la prochaine Can.

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