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Elhadji Diouf

El Hadji Diouf se dit « considéré comme un demi-dieu » au Sénégal. Il a certes contribué à forger une légende, mais le pouvoir de sa parole l’éloigne de la race des légendes du ballon rond.
El Hadji Diouf, on le sait tous, a été l’un des plus grands joueurs de sa génération. « A lui tout seul, il a porté à bout de bras l’équipe nationale du Sénégal dont il a été l’artisan principal de sa qualification en quart de finale de la Coupe du monde 2002 et en finale de la Coupe d’Afrique des nations, la même année ». Une dizaine d’années après cette épopée, à la limite de la glorieuse (aucun sacre malgré un effectif de rêve), l’égocentrisme du joueur ne laisse jamais passer une occasion pour rappeler au monde entier ce chapitre qui a marqué à jamais l’histoire du football sénégalais et contribué à forger la réputation du double « Ballon d’Or africain ». « J’ai tenu, à moi tout seul, l’équipe du Sénégal. Je l’ai emmenée en quarts de finale de la Coupe du monde 2002. J’ai été cité dans les 100 meilleurs joueurs du siècle par Pelé », rappelle une énième fois l’ancien capitaine des Lions, résumant tout à sa simple personne comme si les Aliou Cissé, Ferdinand Coly, Tony Sylva, Salif Diao, Khalilou Fadiga et consorts n’étaient que des fantômes errants. Mais, pour un joueur au personnage narcissique, rien d’anormal. Le problème, c’est que la manie résiste au poids de l’âge.
En effet, le temps qui passe n’a rien changé. Comme un adolescent qui refuse de se départir des péchés de l’immaturité juvénile, l’attaquant de Leeds United se croit permettre toute sorte de dérive sans que rien ni personne ne l’en empêche. Et comme à force de se prendre pour un intouchable on finit par se croire un voisin de Dieu, on peut donc l’appeler Dioufy le « demi-dieu », petit sobriquet que s’est fabriqué l’ex-joueur de Liverpool, au cœur d’un tourbillon médiatique depuis sa non-convocation pour le match Sénégal-Côte d’Ivoire du 13 octobre dernier (défaite 0-2 et disqualification des Lions par la Caf suite aux incidents qui ont interrompu la rencontre). « Chez moi, je suis comme un demi-dieu. Rien que pour ma non-sélection pour le match retour contre la Côte d’Ivoire, des gens ont brûlé des pneus, sont allés gueuler devant la Fédération », a confié le joueur au quotidien français L’Equipe. Sûrement Zidane, Messi, Maradona, Pelé, Christiano Ronaldo sont des dieux. Et quand un demi-dieu parle plus qu’un dieu, quelque chose cloche forcément.
El Hadji Diouf un demi-dieu ? Il ne manquait donc plus que ça ! La chute aux enfers du joueur s’y opposerait, mais la nature de l’homme refuse de conformer le présent aux réalités du moment. Certes, l’image de Bad boy du joueur n’en sort que renforcée, mais pas la personnalité du « saint » qui se donne du plaisir à cracher le feu sur tout ce qui bouge. Ses cibles favorites, la Fédération sénégalaise de football et le staff de l’équipe nationale. Morceaux choisis : « Nos dirigeants sont des tocards. Je ne veux pas travailler avec eux. Mais je ferai tout pour mon pays. Autour du président de la Fédé, ce sont des moutons. On a des bouteilles d’eau, pas des entraîneurs ». Pathétique ! On a beau aimer le joueur et « apprécier » la virulence de son verbe, mais, il commence très sérieusement à agacer tout le monde avec ses sorties mal calculées, et pour le moins ridicules, qui ne contribuent qu’à tuer la légende qui l’a installé dans les cœurs. Dommage. Il est un temps pour chaque chose. Et parfois, tourner la page ne suffit pas, c’est de livre qu’il faut changer. Mais, Dioufy ne l’a toujours pas compris. Et la chute risque d’être retentissante. Terrible.

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Source: Le soleil

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