En dix ans de présence dans le football anglais, El Hadj Diouf a pesé dix fois moins lourd. Perte de niveau au plan sportif, dépréciation progressive de son traitement salarial, tout le prédestinait à une fin de carrière «pauvre» et poussive.
Mais voilà qu’il joue gros en signant à Leeds United, plutôt que d’aller en Arabie saoudite et se trouve désormais en passe de ramasser un jackpot.
Les performances d’El Hadj Diouf sur le terrain épousent une courbe positive avec Leeds, mais au regard de son standing d’il y a quelques années, le double Ballon d’or africain (2001 et 2001) pèse beaucoup moins lourd. Arrivé à Liverpool en 2002 pour un salaire de 50 millions Fcfa par semaine, son traitement hebdomadaire d’aujourd’hui se chiffre au dixième, soit 5 millions. Mais on pourrait le voir arborer à nouveau un sourire large en janvier prochain, avec un contrat plus juteux.
La dégringolade salariale vécue par El Hadj Diouf est logique. Quand on passe de la Première League (D1) à la Championship (D2), avec un parcours souvent chaotique et pas toujours convaincant entre Bolton, Sunderland, Blackburn, Glasgow Rangers, Doncaster, pour aboutir à Leeds United, on peut difficilement peser lourd. Surtout que Diouf a du mal à être constant sur le terrain. Ses frasques hors des stades (parfois dedans) le distinguent mieux que son talent.
C’est cette saison, avec Leeds United, qu’on le voit dégager une sorte de second souffle, au moment où d’aucuns pensaient ses batteries à plat. Qui plus est, il n’offre plus de choux gras aux pages de faits-divers. De sorte que, arrivé à Leeds avec une phase-test pour démarrer, il s’était vu offrir un contrat à court terme jusqu’en janvier 2013.
Tournant le dos aux sirènes saoudiennes, qataries et chinoises, il avait relevé le défit. «Si j’avais besoin d’argent, j’aurais accepté de rejoindre le Qatar ou l’Arabie saoudite, où l’on m’avait fait d’offres intéressantes», confiait-il à la Tfm. A ce jour, le challenge sportif lui apporte un réel bonheur.
Depuis le début de la saison, Diouf a disputé 13 matches de championnat et marqué 4 buts. De quoi changer la donne financière de son contrat. A en croire des sites anglais, dont celui du Daily Mail, il pourrait bénéficier d’un contrat à long terme avec Leeds United, assorti d’une revalorisation de son salaire, en janvier prochain. L’occasion est d’autant plus favorable qu’un groupe d’investisseurs venus de Bahreïn pourrait acheter le club en début d’année prochaine, avec l’ambition de lui redonner son lustre passé. Neil Warnock devant rester à son poste, ce serait un atout de plus pour Diouf. Car ce dernier voudrait sécuriser le contrat d’El Hadj Diouf et le garder pour une longue durée à Leeds United, malgré ses 31 ans annoncés.
Avec un El Hadj Diouf qui pète la santé sur le terrain et affiche un comportement positif dans les vestiaires, sans oublier de jouer les grands aux entraînements, Leeds United n’est plus qu’à trois points de la zone des équipes qui disputent la montée. Sans compter le ticket pour les quarts de finale de Carling Cup obtenu mardi dernier contre Southampton (3-0) avec un but de Diouf. Pour passer en demi-finales, Diouf et les siens vont affronter Chelsea. Une affiche qui ne manquera pas de motiver ce dernier.
A Elland Road, le «Bad Boy» est devenu un chouchou pour le public. A la joie de son agent Mc Kay, qui se trouve en bonne position pour négocier un salaire à la hauteur de ses prestations. «El Hadj Diouf aime Leeds United. Il a consenti un effort considérable sur son salaire pour rejoindre le club. Cependant, il devra être récompensé financièrement de ses bonnes performances avec le club», a souligné Mc Kay au Daily Mail. Et ce dernier, en stratège en communication, a lancé une balle de sonde en soulignant que la situation contractuelle de Diouf pourrait être exploitée par des clubs de Division 1 anglaise, voire des rivaux de Leeds United en’ Championship. Diouf pourrait ainsi bénéficier d’un contrat à long terme avec un salaire à la hauteur de ses prestations.
