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Malick Gackou

Le désormais ex-ministre des Sports, El Hadji Malick Gakou a livré sa vérité à des journalistes triés sur le volet, dans l’affaire dite de la démission voulue ou forcée de Me Augustin Senghor. Le nouveau ministre du Commerce a improvisé un point de presse dans son bureau hier. Sud Quotidien vous livre la quintessence.

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Muet depuis la cascade de démissions à la Fédération sénégalaise de football (FSF) dont il est accusé d’être l’instigateur, le ci-devant ministre des Sports, El Hadji Malick Gakou est sorti de sa réserve. Il a trié sur le volet quelques journalistes pour tenir pour une séance d’explications dont nous publions ici quelques extraits.

Face aux reporters, le successeur de Abdoulaye Makhtar Diop dit ne pas comprendre «pourquoi Me Augustin Senghor cherche à garder son fromage». «Il faut penser à l’intérêt national», plaide-t-il.

«Il ne sert à rien de vouloir retourner le comité directeur contre l’Etat, pour une sorte de solidarité sportive. Parce que la vérité c’est celle là même qu’il a dit à l’Etat qui lui a demandé d’en tirer les conséquences», confie-t-il.
Cette vérité dont Gakou fait allusion, la voici : «à la suite de l’élimination de notre pays par la Côte d’Ivoire, le 13 octobre, dit-il, le président de la Fsf, Me Augustin Senghor a déclaré au Premier ministre qu’après analyse de la situation, après notre élimination, que le problème du football sénégalais n’était pas Koto. Et que le problème c’était lui, à cause de ses antécédents avec la Caf et de son président Issa Hayatou. C’est bien Me Senghor qui l’a dit au PM et lui a proposé sa démission».

«Le PM lui a dit de poursuivre la réflexion et que nous allons échanger plus tard. C’est après avoir évalué la situation de l’inefficacité des dépenses accomplies par l’Etat et les résultats obtenus, mais surtout en tenant compte de ce que Me Senghor lui-même a déclaré au PM et cela, il ne peut pas le nier, que nous lui avons demandé après l’avoir convoqué, au plus haut niveau de l’Etat, de tirer les conséquences de cette position. Donc, il devrait faire ce qu’il dit. Il devrait démissionner pour mettre l’Etat du Sénégal à l’aise», poursuit le désormais ex-ministre des Sports, qui persiste et signe que «l’Etat n’a jamais demandé à Me Senghor de démissionner pour une autre quelconque raison. C’est lui-même qui s’est proposé de démissionner pour mettre l’Etat à l’aise. C’est ce qu’il a dit au PM. Et l’Etat a accepté cette démission. Ce n’est pas une position du ministre des Sports. Encore moins celle du gouvernement. C’est le président de la fédération lui-même qui s’est mis dans cette situation. Il faut l’admettre, puisque c’est la vérité. C’est pourquoi, au niveau du gouvernement, nous avons dit: “comme c’est lui le problème, qu’il en tire les conséquences“».

Ce que les proches du président de l’instance fédérale ne nient pas. Toutefois, précisent nos sources : «les relations entre Me Senghor et Abdoul Mbaye sont antérieures à leurs responsabilités actuelles. Effectivement, ils se sont entretenus au téléphone, mais dans le cadre purement privé. Il n’y avait rien d’officiel. Mieux, quand Me Senghor lui a dit que si c’était sa personne qui gênait, il allait se démettre, Abdoul Mbaye ne l’avait pas accepté. Leurs discussions se sont ensuite tournées vers un nouvel entraîneur étranger et les modalités de paiement. C’est par la suite que les choses se sont retournées».

Trop d’argent dépensé sans résultats

 Mais, la volonté de l’Etat de vouloir se démettre de l’actuelle équipe fédérale s’expliquerait par les sommes colossales injectées dans le football, sans aucun résultat.
«Rien qu’en 2012, entre le 2 janvier et le 29 octobre, l’Etat a injecté plus de 1,7 milliards de F Cfa dans le football international. Et vous savez que les résultats n’ont pas suivi. Et c’est la raison pour laquelle, la Fédération sénégalaise de football qui est délégataire de pouvoir s’est séparé de Amara Traoré pour le cas de Bata, et récemment Joseph Koto pour le cas de la Can 2013 pour insuffisance de résultats», a rappelé El Hadji Malick Gakou.

Et d’ajouter : «cela pose également, en rapport avec les moyens colossaux dégagés, un problème de défaillance. L’Etat en donnant des moyens à la Fsf, c’est pour avoir des résultats».
Du côté de l’instance fédérale, on estime avoir beaucoup fait en listant les primes de l’équipe olympique, le financement du football local. Alors que le département des Sports se contente juste d’accompagner l’équipe A.

Vers une structure d’exception

 «Si le comité directeur démissionne, l’Etat du Sénégal se donnera les prérogatives de pouvoir réorganiser en relation avec les instances internationales, le football sénégalais», a également dévoilé le ministre des Sports, pour qui, «le plus important pour l’Etat du Sénégal aujourd’hui et le chef de l’Etat l’a déclaré, est de réformer et de restructurer le football de notre pays».

«Il ne sert à rien de dépenser des sommes colossales pour se retrouver avec des résultats aussi négatifs, martèle-t-il. C’est pourquoi nous pensons que le football national doit être une priorité de l’Etat. C’est pourquoi nous pensons que la réforme du football à travers toute sa catégorie, doit être le point nodal de la nouvelle politique sportive du gouvernement. En redéployant les moyens de l’Etat à la base à travers les petites catégories, le football féminin et le football de masse».
«Cette position de l’Etat incarnée au plus haut niveau, confie El Hadji Malick Gakou, sera totalement assumée et permettra de construire dans la durée, un football à la hauteur de nos ambitions. Sans précipitation aucune et sans fausse note. C’est ça la vérité des faits et c’est ça que nous avons dit au niveau du gouvernement à Me Senghor».

Revenant sur la démission voulue ou forcée du président de la FSF, M. Gakou indique : «vouloir revenir et dire que c’est l’Etat du Sénégal qui a dit que parce que Augustin (Senghor) a des relations difficiles avec la Caf, il faut qu’il parte, ce n’est pas vrai. Ça ne tient pas la route. Augustin (Senghor) ne peut pas dire que c’est la vérité».

Pour cause, relève-t-il, «l’Etat a donné à la Fédération une délégation de pouvoir et la Fédération l’a assumé en toute indépendance. Donc, il ne faut pas que le président de la fédération dise une chose à l’Etat et une autre à l’opinion».

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