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Vieira et Adjovi-Bocco lors de la signature du partenariat avec l’Unesco.

Lancée par les champions du monde Patrick Vieira et Bernard Lama, l’Académie de Diambars va fêter ses dix ans l’an prochain. Dans le cadre du Foot-Expo 2012, la 2e édition du salon africain, à Marrakech, Jimmy Adjovi-Bocco, l’un des fondateurs, est venu faire un point sur cet institut et ce club de Ligue 1 sénégalaise. L’ancien défenseur du RC Lens, depuis diplômé de l’École supérieure de commerce de Lille, est le directeur de ce centre de formation (avec une dizaine de joueurs partis en Europe).

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Jimmy, quel bilan faites-vous de ces 10 années d’activité ?
“Faire du foot passion un moteur de l’éducation”, c’est notre slogan. On l’applique entièrement. Le football est un outil, ce n’est pas l’objectif prioritaire. Pas plus de 10% des jeunes qui rentrent chez nous deviennent professionnels. Alors le but est de permettre à ces jeunes-là de trouver leur voie dans la société. On les accueille à l’âge de 13 ans et on les accompagne pendant 5 ans. Les meilleurs deviennent pros au club, d’autres sont recrutés par des formations européennes. Pour les autres, on paie leurs possibles études universitaires, notamment en Europe. On ne veut pas que le football soit à l’origine du dépeuplement à l’école. La sélection est faite sur le critère footballistique. Après plusieurs étapes de détection, ils sont sélectionnés grâce au football, mais on demande ensuite aux jeunes de travailler à l’école, sinon ils ne jouent pas. Réussir sa vie, c’est aussi devenir chanteur ou chirurgien, pas uniquement footballeur. Notre dernier exemple qui nous rend fier est celui d’un enfant confié à un marabout qui ne savait ni lire et ni écrire lors de son entrée à l’institut. Il est devenu ingénieur.

Quelle politique de formation avez-vous adoptée ? Est-elle inspirée des différentes formations européennes ?
Il y a un transfert de compétences. J’ai eu la chance de jouer en Europe. En France, c’était la meilleure formation. Il est forcément important de se tourner vers des spécialistes. Mais les éducateurs au Sénégal et en Afrique du Sud sont des locaux. On a perdu du temps car on n’avait pas les compétences nécessaires au début. On a demandé à des techniciens de venir nous aider un peu. Mais il faut arrêter de penser qu’il vouloir copier-coller certaines méthodes. Nos éducateurs vont en Norvège et aux Pays-Bas, pour comprendre la manière de faire. Ils l’appliquent ensuite à nos spécificités. Ce travail a permis à l’équipe première de finir 2e du championnat de première division, avec une moyenne d’âge de 19 ans, avec des joueurs de 16 à 22 ans. Le Diambars FC est l’équipe qui joue le mieux au football.

Les indemnités de transferts représentent 50% des revenus

Comment développez-vous la marque aujourd’hui ?
On travaille en France, en Angleterre et en Norvège. L’objectif est de développer la marque dans le Nord, créer des évènements et lever des fonds pour créer des projets dans le Sud, au Sénégal mais également dans notre académie en Afrique du Sud lancée il y a deux ans à Johannesburg.

Quel est le modèle économique de l’institut ?
Les indemnités de transferts représentent 50% des revenus. Il y a actuellement 10 joueurs à l’étranger, cela a rapporté 2 millions d’euros à l’institut en 4 ans. C’est notre modèle économique. Nous pouvons compter sur Adidas notamment, qui nous donne des sommes importantes depuis 10 ans et nous fournit en équipements. La France et la région Nord-Pas-de-Calais nous avaient aidés à financer le projet. Mais il ne faut plus quémander. Il y a suffisamment de richesses sur le continent pour devenir indépendant. On doit arrêter de penser qu’on doit vivre avec la subvention. Notre objectif est donc d’améliorer la qualité de la formation. Cela augmentera les nombre de joueurs professionnels et les futures indemnités de transferts. Aujourd’hui, nous avons 84 salariés et 130 jeunes à l’institut.

Quel est l’investissement des autres fondateurs, Bernard Lama et Patrick Vieira.
Patrick, avec son poste à Manchester City, est évidemment moins présent, mais il répond présent quand il peut. Il nous aide financièrement et travaille avec des partenaires. Bernard, lui, a plus de temps pour échanger au quotidien avec les partenaires.

Source:Footmag

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