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Sortie sur la pointe des pieds à la Can 2015, relookée, l’équipe nationale du Sénégal de football a bouclé sa calamiteuse début d’année par une qualification aux phases de poules des éliminatoires du mondial 2018 au dépend des  Barea de Madagascar (3-0), mardi, à Dakar. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Il y a eu des acquis mais aussi des manquements.

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Le Sénégal est toujours dans le prolongement de la reconstruction entamé après la débâcle de Tamalé en 2008. Ce n’est pas encore le bout tunnel.  Amara Traoré avait commencé à huiler la machine pour dégager un groupe devenu l’ossature d’Alain Giresse. Après un faux pas d’entrée enregistré face à la Côte d’Ivoire, qui recale les Lions sur la route du mondial brésilien en 2014, le technicien français s’est agrippé début 2015 à l’occasion de la Can en Guinée Équatoriale. Il n’a pas su exorciser le sort des Sénégalais, trois ans après leur cuisante humiliation à Bata. Au nom du peuple sénégalais, Aliou Cissé a repris le flambeau et fini l’année en beauté avec une qualification aux phases de poules du mondial 2018.  Beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Il y a eu des acquis mais aussi des manquements.

Giresse a jeté l’éponge  

Alain Giresse est parti sur la pointe des pieds. Pourtant très satisfait de son bilan même s’il pense qu’on lui a coupé l’herbe sous les pieds. « À mon arrivée, l’équipe était 80ème, là elle est 35ème au classement Fifa. On a perdu 3 matches sur 19, et pas contre de petites nations. À leurs yeux, ce bilan n’existe pas. Ils ont une haute idée de leur football, qui n’a jamais rien gagné ! On partait à la Can pour la gagner, selon eux. Il faut avoir le sens de la mesure ! », a-t-il confié à Rmc quelques jours après sa démission. Sur le plan sportif, le manager français a redonné la confiance à titiller le haut niveau. Il a  donné une image attrayante à la sélection sénégalaise  avec l’arrivée massive de binationaux. Cependant, sa relation avec la presse était très heurtée jusqu’à son départ. Sa démission au poste de sélectionneur des Lions est survenue au soir du clash en pleine conférence de presse à Malabo après la défaite de son équipe face à l’Algérie (2-0). « Ils se sont presque jetés sur moi à la fin de la conférence de presse. C’était une chasse à l’homme. Comme si la défaite tombait bien, pour pouvoir enfin se jeter sur moi et m’anéantir… »

La fédé se rachète

 Après cette débâcle, la survie d’Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) à la tête de cette instance était en jeu. Pour déjouer ce piège, la Fsf a levé le pied sur un certain nombre de décisions infranchissables avant ce faux pas. La nomination d’Aliou Cissé à la tête des Lions a ôté une épine de leur pied. D’aucuns diront toujours que cette nomination est par défaut, pour calmer les ardeurs des inconditionnels qui ont voulu leur faire payer le prix de l’échec d’Alain Giresse.

Aliou Cissé pour le bon gré du peuple

D’aucuns croyaient que les Lions étaient un beau cadeau empoisonné de la Fsf à Aliou Cissé. L’ancien capitaine des Lions tient pour le moment le coup. Il n’a quand même pas repris un groupe dans la rue et tente tant bien que mal  d’imprégner sa touche à cette équipe à savoir la rigueur et l’amour de la patrie. Jusqu’ici, les joueurs semblent adhérer à ce projet et chacun montre un semblant de révolte sur le terrain. Le bilan sportif est plus ou moins satisfaisant. Le Sénégal est sur les deux tableaux des compétitions notamment les éliminatoires de la Can 2017 et du mondial 2018. Il n’y a pas encore la manière dans la victoire mais ce n’est pas cela qui préoccupe Aliou Cissé. Cela importe peu. Au-delà de sa politique de rajeunissement déguisée qui éloigne de plus en plus les s de la tanière, Aliou Cissé tout comme son prédécesseur peine devant les géants.  Un grand chantier en perspective.

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