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Auteur d’un but et d’une passe décisive hier, pour le compte de la 6ejournée de la Ligue 1, Cheikh Ndoye semble retrouver la vitesse de croisière qui avait fait de lui l’une des grandes révélations de la saison dernière. Désormais plus attendu, le milieu de terrain des «Lions» et capitaine du Sco d’Angers (Ligue 1 française) estime, tout de même, avoir les épaules assez larges pour endosser ses nouvelles charges. A propos de la Sélection nationale, Cheikh Ndoye met en garde tout le monde : il ne faut pas se voir plus beau que tout le monde à l’heure d’aborder le grand virage des éliminatoires du Mondial 2018 et de la phase finale de la Can 2017.

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La saison dernière, lors de laquelle vous découvriez la Ligue 1, vous avez surpris tout le monde, avec une dizaine de buts (9 en Championnat, 1 en Coupe de France). Hier, face à Caen (6e journée), vous avez marqué votre deuxième but de la saison, en plus d’avoir délivré une passe décisive. Vous êtes désormais lancé pour faire mieux ?

Ça fait toujours plaisir de marquer, mais le plus important, c’est que l’équipe fasse un bon résultat, c’est-à-dire, qu’elle décroche les trois points de la victoire, ou à défaut, qu’elle obtienne un nul. Pour le match face à Caen, j’ai eu la chance de marquer et de faire une passe décisive, tant mieux. Mais, personnellement, je n’ai pas d’objectif fixe. Je suis un milieu défensif et ma mission première, c’est de participer à la conquête du ballon et de protéger ma défense. Je me concentre, avant tout, sur mon boulot. C’est le plus important. Je suis toujours concentré sur le résultat final, c’est le collectif qui prime. Maintenant, comme tout footballeur, un but procure du plaisir. La saison dernière, j’ai eu la chance d’en marquer neuf et de délivrer deux passes décisives plus un but en Coupe de France. Ça fait plaisir, mais ce n’est qu’un bonus. Si je fais aussi bien cette saison, tant mieux, sinon ce n’est pas le plus important. Pour vous dire, je suis même plus préoccupé par le nombre d’avertissements ou d’expulsions. L’année dernière, j’ai manqué des matches à cause de ça. Je n’avais joué que 32 matchs. Donc, s’il y a un objectif personnel, ce sera peut-être d’arriver à avoir moins de cartons et de disputer le maximum de matchs.

Pourtant, dans votre jeu, vous semblez toujours attiré vers le but. Cela ne risque-t-il pas de vous pousser à négliger votre mission première au milieu de terrain ?

Non, pas du tout. Ne vous en faites pas pour ça. C’est vrai que j’ai l’habitude d’accompagner les actions offensives, mais je sais que j’ai mon boulot à faire derrière. J’ai tout le temps la tête au repli défensif et j’essaie de prendre l’information avant de m’engager. Après, dans les phases offensives, notamment sur les coups de pieds arrêtés ou sur les deuxièmes ballons, quand il y a moyen d’aider les coéquipiers, d’apporter un plus, il ne faut pas s’en priver.

Après avoir été l’une des grandes révélations de la Ligue 1 la saison dernière, ne craignez-vous pas de devoir être plus surveillé et donc moins performant ?

C’est clair ! Je sais que je suis de plus en plus surveillé par les adversaires, mais je dois faire avec. Je suis attendu tous les week-ends et par rapport à la saison dernière, c’est clair que le marquage est plus serré. C’est une situation à laquelle je m’étais déjà préparé. Donc, je m’y attendais un peu. Je suis obligé de m’adapter. Il faut avoir plusieurs cordes à son arc et puis, si ça permet de libérer mes autres coéquipiers, ça me va. Comme je l’ai dit, le plus important, c’est le résultat collectif.

«Avec sa puissance, Famara Diédhiou va faire du bien»

Votre nom a souvent animé le mercato, mais au finish, vous êtes resté à Angers. Qu’est-ce qui a empêché votre départ ?

La volonté divine. On ne peut pas y échapper. Je ne vais pas faire la fine bouche et dire que je n’avais pas envie de connaître autre chose. J’ai toujours envie de progresser, c’est normal. Mais honnêtement, je ne me prends pas la tête pour ça. Quand ça doit arriver, ça arrivera. J’ai un contrat avec un club et je m’efforce de le respecter. Le mercato est clos, je me concentre entièrement à mon travail à Angers et quand le moment viendra de voir autre chose, on verra. Pour l’instant, je me consacre à mon travail à Angers.

Vous avez été rejoint, à l’intersaison, par votre compatriote Famara Diédhiou, qui vous a également retrouvé en Equipe nationale. Comment se passe son intégration et que peut-il apporter à ces deux équipes que vous partagez ?

Ça se passe super bien. Famara s’est très bien intégré dans l’équipe et vous avez sans doute pu remarquer cela. Il a été très bien accueilli par tous les coéquipiers. En plus, il a pu marquer très tôt (Ndlr : Famara Diédhiou a ouvert son compteur lors de la victoire face à Dijon, comptant pour la 4e journée. Cheikh Ndoye avait également ouvert son compteur sur ce même match remporté 3-1 par Angers). Ce but lui a permis de se libérer et je suis persuadé qu’il apportera beaucoup à cette équipe. C’est un attaquant de qualité et qui a une grande marge de progression. Il est costaud, il a un gabarit (1m92, 79 kg) qui lui permet de pouvoir garder le ballon assez haut et permettre à l’équipe de remonter, il est très bon de la tête et intelligent dans ses déplacements. Ce n’est pas pour rien qu’il a été rapidement titulaire (cinq titularisations en six journées, ndlr). Avec sa puissance, il va faire du bien aussi bien à Angers qu’à l’Equipe nationale.

Avec le dernier tour des éliminatoires du Mondial 2018 qui démarre dans deux semaines et la Can 2017 qui se tiendra dans moins de quatre mois, l’Equipe nationale s’apprête à engager une période qui pourrait s’avérer déterminante. À quel point estimez-vous la difficulté de la tâche qui vous attend ?

Il faut juste continuer à garder la tête sur les épaules. Nous avons tous envie de retourner à la Coupe du Monde. Et je ne parle pas seulement des joueurs que nous sommes. Tous les Sénégalais ont envie de revivre cela comme en 2002. Il faut motiver tout le monde. Pas que les joueurs. Tout le peuple. On a besoin de tout le monde. En ce qui nous concerne, soyez sûrs qu’on va se battre pour y arriver. Maintenant, il ne faut pas faire l’erreur de se croire qualifiés avant d’avoir joué les rencontres. Pour la Can, nous sommes qualifiés, c’est vrai, mais nous avons le temps d’y arriver. Il y a d’abord ces éliminatoires du Mondial. Ensuite, chacun continuera à se battre en club en espérant y être.

Le Sénégal n’est plus arrivé à sortir de sa poule en Can depuis une dizaine d’années. La dernière fois, c’était en 2006, en Egypte. Cela ne vous met pas un peu de pression, par crainte de devoir tomber dans le même piège que vos prédécesseurs ?

Il faut aussi savoir que nous y allons en outsider. Nous ne sommes pas favoris. Je ne pense pas qu’on va se mettre une pression inutile. Il faut s’attendre à tout dans une compétition de ce type. Le plus important, c’est le collectif. Quand la compétition commencera, on va prendre match par match, en respectant tous nos adversaires. C’est important. On aura le temps de faire le bilan. La CAN n’est pas encore là et il ne faut surtout pas faire l’erreur de la disputer avant, alors qu’on ne connaît même pas nos adversaires.

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