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Grands artisans du sacre du Sénégal à la CAN, Saliou Ciss, Nampalys Mendy et Bouna Sarr ont pris une nouvelle dimension qui peut leur permettre de relancer leurs carrières.

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Un coup de projecteurs au milieu d’une pénombre. Brillants à la CAN et acteurs majeurs de l’odyssée du Sénégal au Cameroun, certains «Lions» ont attiré la lumière. En manque de temps de jeu pour certains ou de reconnaissance pour d’autres avant la compétition, ils sont revenus de la Coupe d’Afrique des Nations avec une nouvelle dimension. Plus qu’une coupe soulevée après une finale dantesque remportée (0-0 a.p., 4 t.a.b. à 2) face à l’Égypte, le 6 février à Yaoundé et une médaille autour du cou, ils ont gagné du crédit à bonifier en club. Une bouffée d’oxygène pour relancer une carrière stagnante et repartir du bon pied à leur retour en club. A l’image de Saliou Ciss, stratosphérique au poste d’arrière-gauche et élu dans l’équipe-type de la Confédération africaine de football (CAF), Nampalys Mendy et Bouna Sarr font aussi partie des grands artisans de la victoire du Sénégal. Avec ses amortis poitrine aimantés, ses centres au cordeau et ses déboulés, l’arrière-gauche s’est imposé comme un intouchable dans l’effectif d’Aliou Cissé pour faire de son couloir l’une des grosses forces des «Lions».

«Les regards vont changer sur Saliou Ciss»
Son entraîneur à l’AS Nancy-Lorraine (Ligue 2, France), Albert Cartier n’a pas été surpris. «Nous qui le connaissons depuis des années, nous connaissons ses qualités et son potentiel», confie le technicien français de 61 ans. Mais au-delà de «tous les gens qui le connaissent en France et à l’étranger, il a montré le footballeur qu’il était et pouvait être», assure Cartier. «Il a démontré au plus haut niveau du football – parce que la CAN reste une grande compétition internationale -, qu’il a toutes les qualités, que ce soit en tant que défenseur ou en tant que contre-attaquant. Dans un match de football, il y a deux aspects : offensif et défensif et il a été très bon dans les deux. On est très heureux parce que beaucoup de personnes disent du bien de lui. Là, il a mis tout le monde d’accord sur ses qualités, son potentiel et ce qu’il était capable de faire.» A 32 ans, le camarade de promotion d’Idrissa Gana Guèye à Diambars est pensionnaire de Nancy, lanterne rouge de Ligue 2 française après 24 journées et ne compte que 27 matches de Ligue 1 dans sa carrière. Un contraste avec ses performances sous le maillot du Sénégal durant les qualifications (CAN et Mondial) et pendant le tournoi au Cameroun.

«Ce n’est pas toujours dû à la qualité du joueur, mais ce sont des choix de carrière, explique Cartier. Dans la vie, il y a des parenthèses et des fois, elles sont imposées. Ce n’est pas (le joueur) qui choisit, mais ce sont les parenthèses et le monde qui te mettent dans une situation. C’est le football et tout peut paraître étonnant.» Mais son entraîneur en est «certain» : Saliou Ciss «a encore beaucoup d’années à jouer et sa carrière ne s’arrêtera pas en Ligue 2. C’est sûr. C’est un joueur qui est encore amené à jouer quelques années qui peuvent le mener ou vers la Ligue 1 ou à l’étranger.» Au sortir de la CAN, «les regards vont changer sur Saliou. Le monde va le regarder différemment, au Sénégal, partout en Afrique et en France, dans le Championnat de Ligue 1 ou Ligue 2», assure l’ancien coach du FC Metz et de Sochaux. «Mais le plus important est qu’il reste le même le professionnel qui veut toujours donner le meilleur sur le terrain, un compétiteur. Il faut qu’il ne change rien et continue à vouloir progresser, grandir, avancer et jouer au football. Parce qu’il n’a pas encore fini sa carrière.»

Nampalys, une faim de renard
Dans le sillage du défenseur passé par Tromso (Norvège), Nampalys Mendy est aussi sorti de la Coupe d’Afrique ragaillardi par ses performances de haut vol. Écarté de la liste des joueurs éligibles en début de saison en Premier League, le milieu de 29 ans (1,67) a impressionné par son volume de jeu, malgré un manque de rythme avant la CAN 2021. Avec seulement 33 minutes disputées en club depuis le début de la saison, en 8e de finale de la League Cup contre Brighton (2-2, 4-2 aux t.a.b.) le 27 octobre dernier et gêné par une blessure à l’aine qui l’avait éloigné des terrains pendant plusieurs semaines, il n’a commencé à jouer au Cameroun qu’à partir du troisième match en phase de groupe contre le Malawi (0-0), après avoir manqué les deux premières sorties des «Lions» face au Zimbabwe (1-0) et la Guinée (0-0). Mais avec son impact au poste de sentinelle, il a grandement participé au sacre du Sénégal. A deux jours de la finale, il a été réintégré par son entraîneur Brandon Rodgers dans le groupe de performance des Foxes (les Renards) pour disputer la deuxième partie de la saison de Premier League. Ce week-end, il était aussi sur le banc lors de la réception de West Ham (2-2, 25e J.). Une nouvelle qui sonne comme une victoire pour le joueur formé à Monaco. Proche d’un départ à Galatasaray lors du dernier mercato, il pourrait bientôt disputer ses premières minutes dans le championnat anglais cette saison.

Bouna Sarr, une CAN «au meilleur moment» de sa carrière
Également étincelant au Cameroun, Bouna Sarr est rentré à Munich revigoré. Reçu avec les honneurs à son retour de la CAN, l’arrière-droit de 30 ans du Bayern peut aussi espérer gratter davantage de temps de jeu pour la suite de la saison. Barré dans la concurrence par Benjamin Pavard, il ne compte que 10 apparitions cette saison toutes compétitions confondues (226 minutes de jeu). Mais avec ses récentes performances à la Coupe d’Afrique, il a emmagasiné de la confiance pour repartir de l’avant. Invité dans l’émission Football Show sur beIN Sport vendredi dernier, il a évoqué sa situation : «Partir du club, non, mais à la CAN, oui. Parce que je savais que j’allais pouvoir m’exprimer, avoir du temps de jeu et que j’avais la confiance du sélectionneur. Cette CAN arrive au meilleur moment dans ma carrière. Cela m’a fait du bien d’avoir du temps de jeu, cette reconnaissance sur le terrain. Je suis très content de revenir à Munich avec le trophée. Mais ce n’est pas une fin en soi, il faut continuer à travailler, se reconcentrer sur mes objectifs avec le Bayern. Il reste encore des mois avant la fin de la saison, à nous de continuer à remporter des trophées. D’un point de vue personnel, faire partie de ces victoires.»

Sûr de ses qualités, l’ancien Marseillais «croit énormément» à ses chances de pouvoir s’imposer en Bavière. «Sans aucune prétention, je ne pense pas être arrivé là par hasard, bien au contraire. J’ai bossé dur jusqu’à présent et continue à le faire. J’espère que ça va payer.» Avec les barrages de la Coupe du Monde «Qatar 2022» qui se profilent à l’horizon contre l’Égypte (25 et 29 mars), lui, tout comme Saliou Ciss et Nampalys Mendy, pourraient encore glaner un capital confiance pour réussir dans leur quête d’un plus gros challenge en club.

 

Igfm

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