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Le Sénégal a donc piteusement échoué dans sa tentative de se qualifier une deuxième fois de rang au tournoi de foot des JO 2016 de Rio. Une grosse gifle pour une équipe des U23 qui n’a pourtant jamais été ridicule dans « sa » Can. C’est le gros paradoxe dont il faudra que les principales victimes ou les principaux auteurs (les joueurs) doivent se remettre au plus vite pour affronter l’avenir.

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Deux Can en 8 mois ! Le Sénégal peut se féliciter d’avoir été vraiment gâté par la Caf, cette année. Les – 20 en mars et les – 23 en novembre – décembre ! C’est là une grande première africaine que ni le passé des équipes nationales toutes catégories confondues, ni une quelconque tradition d’accueil des compétitions africaines ne sauraient justifier. Et pourtant… En fait, c’est dans la foulée de la réussite de la première Can juniors organisée au Sénégal que le Caf a sollicité et obtenu la tenue de celle des « Espoirs ».

Au bout du compte, elle peut décerner un satisfécit au Sénégal qui a magnifiquement relevé le défi. Alors, notre pays en piste pour accueillir une deuxième fois la grande Can, après l’édition de 1992 ?

Des voix se sont élevées pour. Mais au vu de la tournure des deux compétitions continentales de cette année et même de celle de 1992, bien des superstitieux s’abstiendront de voter « oui ». Car, au plan sportif, la participation à ces joutes organisées à domicile s’est toujours soldée par un échec plus ou moins prononcé.

En 1992, deux ans après une demi-finale perdue à Alger (1 – 2) contre les « Fennecs » des Madjer et autres El Ouazzani, futurs vainqueurs de l’épreuve, tout un pays voyait ses « Lions » trôner enfin sur le continent. La déception fut à la mesure des espérances : les trentenaires sénégalais n’allèrent pas plus loin que les quarts de finale, par la faute du Cameroun d’Ebongué, auteur du but qui avait douché toute une Nation. Plus tôt cette année, le Sénégal renouait avec l’organisation des Can, avec celle des juniors.

Après un début poussif, les « Lionceaux » de Joseph Koto montèrent en puissance pour ne s’incliner qu’en finale (0 – 1) face au Nigeria. On se satisfit de ce résultat, parce qu’après la raclée prise d’entrée face à ces mêmes « Flying Eagles » (1 – 3), pas grand-monde ne voyait Roger Gomis et ses partenaires à pareille fête. On s’en glorifia même, puisque le Sénégal qui n’avait plus disputé la Can juniors depuis 1995 avec la génération des Salif Diao et Amdy Moustapha Faye, avait été finaliste de « sa » compétition (parce que qualifié d’office en tant que pays hôte ?). Et dans la foulée s’était qualifié au Mondial des – 20 ans, où il n’est tombé qu’en demi-finale face au Brésil (0 – 5).

Fiasco
Mais, pour la Can U23 qui s’est achevée samedi au stade L.S. Senghor avec le sacre des « Super Eagles » du Nigeria, le Sénégal n’a même pas eu droit au lot de consolation. Un vrai fiasco ! Pourtant, le slogan n’était pas forcément le « host to win » (accueillir une compétition pour la remporter) qui pousse parfois certains pays et leurs supporters à des débordements. Décrocher un des trois tickets africains au tournoi de foot des JO de Rio en 2016, eut suffi au bonheur des « Lions ». Eux comme leurs responsables techniques et administratifs n’ont cessé de le clamer tout au long du tournoi. Même avant, puisque dès que qu’ils avaient décroché la médaille d’or aux Jeux africains, leur coach avait soutenu que l’objectif c’est de qualifier le Sénégal du foot à ses deuxièmes JO d’affilée. Sauf qu’à l’arrivée, ils ont raté le train de Rio. Et là, la désillusion est énorme. Car après un départ tonitruant marqué par 3 victoires en autant de sorties lors de la phase de poule (2 – 1 contre l’Afrique du Sud, 2 – 0 aux dépens de la Tunisie et 1 – 0 face à la Zambie), les joueurs de Serigne Saliou Dia sont subitement entrés dans un immense trou noir.

Et ont perdu tout leur tranchant en demi-finale face au Nigeria (0 – 1) et lors de la « petite finale » devant l’Afrique du Sud (0 – 0 et 1 – 3 aux tirs au but). C’eut été trop que de demander aux « Lions » de marquer dans le jeu, eux qui s’étaient montrés incapables de transformer les penalties qu’ils ont obtenus dans chacun de ces deux matches à résultat immédiat.

Et c’est d’autant plus regrettable et paradoxal que l’excellent portier et capitaine Pape Seydou Ndiaye et les siens ont toujours dominé leurs adversaires dans le jeu et n’ont jamais failli physiquement. Alors, le problème était-il mental, psychologique ? Difficile de répondre par l’affirmative, car, encore une fois, cela ne s’est jamais ressenti dans la prestation d’ensemble de l’équipe. A moins qu’il ne se manifestât qu’aux moments cruciaux : quand il faut se faire mal pour décrocher le ticket tant convoité et lors des face-à-face avec le gardien adverse, c’est-à-dire lorsqu’il faut exécuter un penalty ou un tir au but ou lors d’occasions nettes comme nos p’tits gars en ont vendangé à la pelle…

Cette génération ne poursuivra ainsi pas l’aventure olympique des Kara Mbodj, Moussa Konaté, Pape Souaré et autres Momo Diamé qui n’avaient été sortis aux JO 2012 de Londres qu’en quart de finale par le Mexique, futur médaillé d’or. « Ils ont raté un tournant de l’histoire », a même dit dans ces colonnes, Ali Male, le coach de l’Us Gorée qui joue les grands rôles en L1. Cependant, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, comme l’avait déclaré le défunt Abdoulaye Fofana alors président de la Fsf, au lendemain de l’inoubliable aventure ratée des « Lions » à la Can de 1986 en Egypte. Car, il y a du bon dans cette équipe ; des joueurs susceptibles sous peu de bousculer la hiérarchie en équipe nationale A (Moussa Wagué et Adama Mbengue comme latéraux, des secteurs où la grande Tanière affiche ses limites) ou, en tout cas, d’y apprendre aux côtés des grands en attendant leur jour (Pape Seydou Ndiaye, Ousseynou Thioune, voire Boubacar Cissokho).

Le tout est de savoir si ces joueurs et tous leurs coéquipiers qui ont si lamentablement échoué à atteindre leur objectif n°1 seront mentalement forts pour rebondir et avancer d’un pas résolu vers l’avenir.

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