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De Kawsara, équipe du Navétane de Dakar, Birama Ndoye a directement rallié le FC Sion en D1 suisse où il vient de boucler sa 5ème saison. Un séjour durant lequel le milieu défensif ou défenseur central a dû décliner la proposition de naturalisation des Suisses. 

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Birama, retracez nous votre parcours. 

Je suis né et j’ai grandi à Cambérène dans une famille de la confrérie Layène. Au début, il était difficile d’abandonner les études pour jouer au football. Les parents ne pouvaient s’imaginer voir leur fils aller s’entraîner sans aucune autre activité. J’ai joué à l’ASC Kawsara en commençant par la petite catégorie avant d’être senior. J’ai été repéré par Libasse Diop, un agent qui ne voulait pas que j’intègre un club civil car, selon lui, il y a trop d’exigences. Je suis resté un an sans club mais je m’entraînais tous les jours. C’est par la suite que je suis allé en Italie avant de rejoindre Sion pour des tests. Je n’ai fait que deux jours pour convaincre les dirigeants qui m’ont fait signer.

Comment se sont passés vos débuts à Sion ?

Au départ, pendant un an, j’avais un contrat de stagiaire avec les U20, c’est-à-dire la réserve. C’est après que j’ai intégré l’équipe A, et cela fait maintenant 4 ans que j’évolue avec l’équipe professionnelle. Depuis lors, les dirigeants renouvellent mon contrat qui court jusqu’en 2019. Je n’ai joué que pour le FC sion, et je suis d’ailleurs le premier sénégalais à avoir signé dans ce club. J’avoue que je suis très bien traité en suisse.

C’est peut-être pourquoi vous ne songez pas à quitter la Suisse qui n’est quand même un pays de foot… 

Le sport national en suisse c’est le hockey sur glace. Mais actuellement, on sent une nette progression dans le domaine du football je ne voulais pas quitter car Sion m’a donné des opportunités. Je joue régulièrement avec un bon temps de jeu (12 matchs toutes compétitions confondues, ndlr). Après la fin de la saison 2016-2017, j’ai parlé avec le président qui m’a donné son feu vert pour un départ qui va arranger le club et moi. Si je suis resté à Sion c’est que le président ne veut pas me vendre à n’importe quel prix.

Vous évoluez dans le haut niveau depuis 5 ans mais vous n’êtes jamais appelé en sélection…

C’est vrai, je n’ai jamais été convoqué en équipe nationale. Vous savez, un coach ne peut pas prendre tous les joueurs de son pays, c’est impossible. Si je ne suis pas convoqué, ce n’est pas la fin du monde ; c’est peut-être que je suis dans un championnat moins huppé et moins médiatisé. Il y a des joueurs qui évoluent en division inférieure et qui sont convoqués, d’autres n’ont fait qu’une saison dans le haut niveau et sont appelés en sélection. Je ne veux pas venir en sélection pour faire de la figuration, mais pour y demeurer. Une chose est sûre, si j’étais en France, quel que soit le niveau, je pourrais être convoqué un jour. Moussa Konaté est votre coéquipier en club.

Vous a-t-il parlé de son absence prolongée de la sélection ?

Moussa Konaté, je l’ai accueilli à Sion. Il est venu deux ans après moi. Depuis son arrivée, on mange ensemble, on partage tout ensemble. Il est différent de moi car il a joué au Sénégal et a participé aux JO à Londres en 2012. Donc, il est très connu des sénégalais, contrairement à moi qui n’ai jamais joué dans un club civil au Sénégal. Son absence de l’équipe nationale, je suis mal placé pour vous donner des explications. En tout cas, c’est un joueur qui peut apporter plus en club comme en équipe nationale, et je suis de tout cœur avec lui. Il était régulier en sélection donc si tel n’est plus le cas, il l’accepte avec beaucoup de philosophie c’est tout.

Avez-vous pensé à devenir Helvète comme l’international suisse Djourou ?

La plupart des joueurs ne sont pas originaires de la suisse mais de l’étranger, comme de l’Albanie par exemple. Shaxa joue pour la suisse mais son jeune frère a opté pour l’Albanie. La suisse est un pays d’intellectuels qui ouvre ses portes à tout le monde. En 2012, le président de notre club a tout fait pour me convaincre. Toutes les opportunités étaient présentes, mais j’avais décliné cette offre pour des raisons surtout personnelles. Je pouvais avoir un passeport européen et aller évoluer n’importe où, avoir beaucoup d’argent, jouer la Coupe du monde et la Coupe d’Europe. Mais je ne pouvais pas renoncer à être sénégalais.

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