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Invité de l’émission dominicale Grand Jury de la Rfm hier, dimanche 6 décembre, Aliou Cissé a expliqué ses choix en direction des éliminatoires de la Can 2017 et du Mondial 2018 qui se profilent. Le sélectionneur de l’équipe nationale de football, n’a pas manqué de revenir sur différentes interpellations liées à sa communication, la Can U23 et donne entre autres, son avis sur Sadio Mané ou encore sur les anciens internationaux qu’il  invite à s’impliquer pour le développement du football local. Morceaux choisis. 

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«Yayah Jammehou Crei ?» : «J’ai une personnalité assez trempée»
«Nous sommes en équipe nationale et il y a un cadre. Il est important que tout le monde le respecte. La seule chose que je demande à mes joueurs est que tout le monde le respecte. Etre professionnel, ce n’est pas seulement sur un contrat. Ce sont des droits et des devoirs. Ce que l’on demande aux joueurs en club, c’est ce que je leur demande en équipe nationale. Je ne suis pas caractériel mais j’ai une personnalité assez trempée. C’est dû à mon éducation.
Can U23 : «Qualifier une deuxième fois aux JO»
«Les Jeux olympiques, c’est quelque chose d’exceptionnelle. Un joueur de football peut jouer deux voire trois coupes du monde mais les JO c’est une seule fois. C’est important pour notre pays de se qualifier une deuxième fois. Le staff est en train de travailler et Il y a une volonté de la Fédération sénégalaise de football de mettre en place une politique sportive. Un bon pedigree est en train d’arriver. Je suis persuadé que les U-20 qui étaient à la Coupe du monde U20 avec ses garçons qui ont été médaillés de Bronze à la Francophonie, médaillés d’or aux Jeux africains, le Sénégal est en bonne position pour se qualifier aux JO de Rio.  Je pense que les U-23 sont capables de battre le Nigeria, l’adversaire en demies. Il faut que les joueurs croient à eux-mêmes.
L’adversaire n’est pas le Nigéria mais c’est eux. Au Sénégal, on a tendance à parler de l’adversaire en oubliant qui nous sommes et  ce que nous sommes capables de faire. Quand on jouait contre la France, personne n’aurait parié un franc sur nous. Il y a des joueurs qui peuvent postuler en équipe A. Il y a de la qualité chez les U-23. Nous avons Moussa Konaté qui est de 1993 et Babacar Khouma,  Diawandou Diagne fait des piges, Ibrahima Mbaye, que j’ai  déjà convoqué pour ne citer que ceux là. Ils ont tous des olympiques. Dans la tranche de 1993, 1994 et 1995, les meilleurs des joueurs évoluent à l’étranger mais il peut y avoir un joueur qui a un profil intéressant. La difficulté au Sénégal, c’est de ne pouvoir garder nos joueurs».
Les choix : «il faut rentrer dans le projet»
«Je m’interdis de me plaindre malgré les critiques et les incompréhensions. Je connais mon groupe et la vérité du football.  Si je prends dix feuilles que je donne à dix personnes  en  leur demandant de mettre une liste de 22 noms, il n’aura pas 22 noms identiques. C’est cela une sélection nationale. On peut ne pas être d’accord mais fondamentalement, c’est moi qui connais le groupe, l’état d’esprit et ce que j’attends d’eux. Le football, n’est pas seulement le jour du mach mais tout ce qui se passe autour. Au delà de la qualité intrinsèque des joueurs, il faut rentrer dans le projet que l’on est en train de mettre en place avec la Fédération sénégalaise de football.
Communication : «Je ne fuis pas la presse»
«Je ne crois pas qu’Aliou Cissé ne communique pas. Mes prédécesseurs avaient leur style de communication moi, j’ai le mien. On m’a interpellé plusieurs fois en me disant que je publiais mes listes sur Facebook. Je veux être clair :. Je n’ai jamais publié mes listes sur Facebook Il y a site de la Fédération sénégalaise de football où  j’ai publié la liste. Et le président de la FSF ne manque pas de caractère pour laisser l’entraîneur national publié la liste sur son compte facebook. Cela n’a pas de sens. Je ne fuis pas la presse. C’est un partenaire pour moi et je ne leur ai jamais empêché de faire leur travail. J’ai été disponible de même que les joueurs. L’absence de conférence de presse habituelle, c’est peut être ça qui pose problème. Je n’ai jamais été figé sur le point de presse. Les Sénégalais doivent savoir que ce n’est pas une obligation.»
«Travailler et être meilleur dans la conservation du ballon et cette progression»
«En équipe nationale, il y a toujours d’avis différents. Henry Camara dit que je suis sur la bonne voie,  Fadiga ne dit pas que ne suis pas sur la bonne voie mais, parle du jeu et de l’animation offensive. Le Sénégal a joué 8 matchs et a marqué 14 buts. Est-ce que l’on peut alors parler de l’animation offensive ? Le but en football, c’est de marquer des buts. Maintenant, dans la conservation collective du ballon, le Sénégal doit progresser. Je suis là pour travailler et nous rendre meilleur dans la conservation du ballon. Mais, une équipe ne se décrète pas, il faut du temps qui doit être notre meilleur allié.  El Hadji Diouf a dit qu’il faut prendre exemple sur la génération 2002. J’ai fait appel à lui parce qu’il est un homme incontournable dans le football. Deux fois Ballon d’or africain et presque une vingtaine d’années dans le football professionnel, il connait les codes du football professionnel. Je suis de ceux qui pensent que les anciens internationaux doivent s’approcher du football. Pas seulement de l’équipe nationale mais des clubs…. Je prie que ce que je n’ai pas gagné en tant que jour que je le gagne avec le peuple en tant qu’entraineur.
Can 2017 et Mondial 2017 :«Les autres équipes ont du souci à se faire»
«L’année 2016 s’annonce décisive. On aura des matchs décisifs. La double confrontation contre le Niger est très importante pour nous car cela nous permet de prendre une option vers la qualification. Mais au-delà de la Coupe du monde, il y a la Coupe d’Afrique. J’entends beaucoup débattre sur le classement Fifa qui nous sort momentanément du top 5 africain. Mais si le Sénégal doit aller à la Coupe du monde, peu importe l’adversaire qui sera en face de nous. Nous devons être capables de batailler dure, de défendre nos chances. Nous devrons être prêts à affronter tout le monde. Si les joueurs qui sont en équipe nationale ont peur d’affronter les Grands d’Afrique, il y a un souci. Je peux vous garantir que nous avons des joueurs qui sont ambitieux et envie d’écrire leur  histoire comme la génération 2002 l’a fait. Le Sénégal ne doit craindre personne.  Ce sont les autres équipes ont du souci à se faire parce que tout le monde évite le Sénégal».
Une défense plus performance, plus de discipline sur le plan tactique
«Une défense n’est pas seulement les quatre défenseurs. Les premiers défenseurs devraient être les défenseurs. En 2002, tout le monde parlait d’El hadji Diouf qui était un joueur exceptionnel, de Khalilou Fadiga, d’Henri Camara qui était sur les côtés.  Mais, on avait un système défensif très solide. On avait Diouf qui était non seulement capable d’attaquer et qui faisait de choses énormes sur le plan offensif. Mais, il ne rechignait pas à la tâche défensive. C’est tout le système défensif qu’il faut revoir. Il faut que les joueurs comprennent que pour écrire l’histoire, il faut avoir une défense beaucoup plus performante. Il faut mieux attaquer pour mieux défendre. Pour les défaillances défensives contre Madagascar, les joueurs ont joué beaucoup plus long. On a été battu sur les deuxièmes ballons. Nous devons être mieux sur le plan tactique, avec beaucoup plus rigoureux sur le plan tactique.
Nous devront être plus discipliné sur le plan tactique. Le système n’est pas non plus figé. Aliou Cissé n’est pas bloqué sur un système. On a joué plusieurs systèmes et on a vu les avantages et les inconvénients. D’autres matchs amicaux s’approchent, on essaiera de peaufiner. Nous avons deux systèmes qui peuvent nous valoir des satisfactions. Cela peut être le 4-3-2-1 ou le 4-3-3 mais je pense aux 3-5-2».
Effectif : «Je ne pense pas fermer le groupe»
«Aliou Cissé se cherche ?  Se chercher ce n’est pas le mot. Si vous voyez tous les matchs officiels que nous avons joués, l’équipe est assez stable. Maintenant, les matchs amicaux nous servent à asseoir l’effectif, à donner du temps de jeu à d’autres joueurs. Si on ne le fait pas, je ne sais pas quand est ce qu’on le fera. Les Sénégalais ont besoin de connaitre les réponses sur les va-et-vient en équipe nationale. Je dirai que nous sommes à un an d’une Can et à prés de deux ans et demi d’une Coupe du monde. Je ne pense pas fermer le groupe. Dans le football les choses vont vite et il peut y avoir des blessures, des méformes mais aussi l’éclosion de certains joueurs. Par exemple, il y a un joueur comme Diao Baldé qui joue en Italie.  S’il a envie de jouer est ce qu’il faut lui fermer le groupe ? Je ne le crois pas. Une équipe nationale c’est la concurrence».
«Sadio Mané, un futur Grand»
«Pour moi, Sadio Mané est  un futur Grand. Aujourd’hui, il fait partie des grands joueurs africains. Il a une marge de progression. Quand j’ai pris l’équipe nationale, on m’a parlé de leader technique de l’équipe nationale. J’ai dit non car, je ne peux pas donner les clefs de l’équipe nationale qu’à l’équipe nationale. Il a une marge de progression, il faut le laisser continuer à progresser. Le fait de partir de Southampton est de partir dans de grands clubs comme Manchester United ou le Bayern de Munich va le faire progresser car il va rencontrer d’autres grands joueurs. Les déchets qu’il a dans son jeu, il va  peut être les effacer petit à petit. Je vous garantis que c’est un futur grand.
 A son âge, je lui conseille d’aller là où il va jouer. Sadio Mané ne peut pas être qu’un joueur d’effectif. Il y a des joueurs d’effectifs et des joueurs que tu fais jouer quand vous le prenez. S’il va au Bayern, il faut que Guardiola le fasse jouer tout comme à Manchester. Sinon, ce n’est pas bon pour lui. S’il ne joue pas il ne peut pas progresser».
 Football local
 Le football professionnel, ce sont les moyens, les infrastructures. Si vous prenez le Casa sport où je suis manager général, pour gagner la Coupe du Sénégal, c’est 15 millions. Le football est une question de moyens. Maintenant, il faut une volonté de l’Etat pour aider les clubs sur le plan local. Je suis manager du Casa Sports car, c’est ma ville même si je n’y ai pas joué. Après 20 ans de carrière, je ne peux pas mourir avec mon savoir et de ne pas le transmettre.  Les anciens internationaux doivent le faire. Comme l’ont fait El Hadji Diouf, Amara Traoré, Pape Malick Diop, Roger Mendy et d’autres. Quand vous allez au Bayern vous avez les Rumunigger, Beckenbauer, à Lyon vous avez Lacombe, Rocheteau à Saint Etienne.

 

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