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Malgré la victoire, Aliou Cissé ne tombe pas dans l’euphorie. La victoire est belle, savoure-t-il, mais reconnaît que beaucoup reste à faire pour améliorer son équipe. Ses joueurs, qui ont jubilé au coup de sifflet final,  sont vite redescendus sur terre pour sacrifier à la tradition :  regroupement au rond central du terrain à l’écoute du chef et pour des prières.  Dans la tanière de Cissé, c’est l’humilité qui se cultive.

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Le Niger a parié sur la chaleur, en programmant le match à 15 heures. Cela a-t-il eu une incidence sur le jeu ?

La chaleur n’a pas joué en notre faveur. D’ailleurs, je pense que la Caf devrait faire quelque chose dans ce sens. Jouer au football à 45°C, c’est inadmissible. La fin du match a été difficile. Les joueurs étaient très fatigués. Cette chaleur n’est pas bien pour les footballeurs  professionnels. Il y avait une possibilité de jouer un peu plus tard. Ça allait arranger tout le monde. Mais j’ai préparé mes joueurs dans ce sens-là. Cette chaleur ne pouvait pas être une excuse pour ne pas faire un bon match.

Quelle note donnez-vous à votre équipe après cette double confrontation contre le Niger ?

Depuis longtemps, on se projetait sur cette double confrontation. On savait que ce mois de mars allait être déterminant. On savait que prendre 4 points dans cette double confrontation avec le Niger allait être très bien, mais l’objectif c’était de prendre les 6 points. Ça a été fait. C’est vrai que ce fut laborieux, mais la seule chose qu’on retiendra, c’est qu’on a pris les 6 points. Je suis très satisfait des garçons. Je suis fier d’eux. Ils ont montré beaucoup de caractère dans cette double confrontation. C’est très bien pour la continuité de cette équipe.

On a vu des joueurs sénégalais combatifs, peut-on dire que vous leur avez transmis votre caractère ?

Pas du tout. A un moment donné, ça n’a pas été seulement une affaire de guerriers. On a su fournir du jeu sur un terrain très difficile. C’est vrai que la connaissance que j’ai du football africain me donne aussi d’autres atouts. Être entraîneur du Sénégal, c’est très difficile. On est dans un pays où le peuple attend beaucoup de son équipe nationale. Depuis plus de 60 ans, nous sommes en train de courir derrière une coupe d’Afrique. Ce n’est pas le potentiel qui manque. De génération en génération, on a toujours du potentiel. Mais le potentiel à lui seul ne suffit pas pour jouer en Afrique. Il faut d’autres arguments, comme ce qu’on a montré cet après-midi. Beaucoup de caractère, de solidarité, d’efforts. Il fallait ce don de soi pour sortir de situations difficiles  comme ce soir (hier). On peut avoir espoir, mais il nous reste beaucoup de travail. A l’aller comme au retour, le Niger nous a créé des problèmes. Après, ce sont nos individualités qui ont réussi à faire la différence. Collectivement, il y a un travail qui est en train de se faire. Une équipe de football ne se décrète pas. Pour avoir une équipe compétitive, il faut du temps. Il y a d’autres éléments qui entrent en jeu. Il faut laisser les entraîneurs travailler. Tout dépend des conditions. Il faudra leur laisser la possibilité de rassembler les joueurs, d’avoir des matchs amicaux. C’est seulement de cette façon qu’on peut trouver la cohésion.

Cette victoire, la quatrième d’affilée, est synonyme de qualification à la Can 2017. Quel sentiment vous anime après ce parcours sans faute ?

C’est bien pour les garçons, pour l’équipe et pour le pays. Parfois, ça a été laborieux, mais pour aller à la lumière, il faut passer par des matchs comme ça. Ce sont des matches compliqués, mais sur le plan mental, j’ai vu des garçons déterminés à se qualifier. On aura le temps de penser à la Can, mais avant, il nous reste deux matchs (Burundi et Namibie) où nous devrons bien jouer.

Ces deux derniers matches (contre le Burundi et la Namibie)  vont servir à quoi, faire tourner l’effectif, bonifier votre équipe ?

On verra. Pour l’instant, ces deux matchs on n’y pense pas trop. On a encore deux mois devant nous. Il y a un groupe qui est en train de se former. Une équipe qui est en train de se mettre en place. On verra bien quelle option prendre.

Avez-vous l’impression d’avoir répondu à ceux qui critiquent votre méthode, avec une qualification après seulement quatre journées ?

Je suis d’une grande humilité. J’écoute ce que les gens disent. Il n’y a pas de problème. Les critiques font partie de notre métier. Dieu sait que je fais de mon mieux. Cette qualification, je la dédie à ma famille, mes amis et tous ces gens qui ont toujours été derrière moi.

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