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Quand on est dos au mur comme l’Algérie l’est aujourd’hui, l’impératif de s’en sortir ne laisse pratiquement pas de place aux questionnements qui engendrent le doute. Le public algérien a besoin d’assurance. Là est le défi que va porter le Sénégal.

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On aurait pu rêver d’un contexte différent pour cet Algérie-Sénégal. Rencontrer des “Fennecs” assis sur du feu, acculés par la bronca populaire, n’est pas un rendez-vous à un hymne à la joie. Dans cette ambiance de tir à vue qui plane sur Alger, l’équipe algérienne doit douter. On ne pense pas qu’elle soit au-dessus de ce sentiment inconfortable où tout ce qui relevait de la première intention découle désormais de la cinquième volonté. Le 2-1 encaissé contre la Guinée vendredi est tombé comme une tache d’encre sur une nuit noire. Les “Lions” devront faire avec.

Le rendez-vous de demain risque d’être difficile, on n’aurait pas pour autant changé de match. Rencontrer l’Algérie offre un bel étalonnage. A l’indice du classement de la Fifa, c’est le repère numéro 1 en Afrique. Il est 19e mondial. C’est un football qui vous soumet à son l’intelligence tactique féconde, à ses petites malices déstabilisatrices et à ses provocations sournoises. Pour l’avoir éprouvé à plusieurs reprises, le Sénégal sait ce qui l’attend. Les souvenirs n’ont pas toujours été des merveilles. Mais le respect demeure réciproque car la différence n’est pas énorme.

Des similitudes dessinent même des convergences entre deux footballs qui font du déséquilibre intelligent l’élément de recherche du point de rupture. Mais en sport, l’ascendant psychologique se bâtit le plus souvent sur la dernière opposition. On se rappelle alors comment les Algériens avaient bouffé le milieu sénégalais lors de la dernière Can et asphyxié les “Lions” en percutant sur les côtés.

Ce n’est certes plus la même Algérie. Elle n’est plus celle-là qui avait subjugué lors du dernier Mondial en atteignant les 8e de finale. Mais il faut croire que c’est la cohérence d’ensemble qui tarde à prendre forme. Et cela peut survenir à tout moment.

Il n’y a pas si longtemps, Christian Gourcuff qui pilote les “Fennecs” émargeait au registre des meilleurs techniciens du football français. Il dirigeait alors Lorient et enchantait l’Hexagone par ses variations, ses mouvements et ses percussions. Au change, il n’a rien à voir avec Vahid Halilhodzic, l’homme du miracle algérien au Mondial-2014. Il est plus offensif, plus joueur, plus dialecticien avec un ballon. Mais son 4-4-2 tarde à trouver les conditions idéales de son expression. C’est le mal français en Afrique, en dehors de Hervé Renard.

Depuis l’échec de la Can où les Algériens avaient été éliminés en quarts de finale par le Ghana, l’histoire des “Fennecs” s’écrit à l’encre du dépit et de l’amertume. Le dernier échec contre la Guinée a été décrit par certains sites comme une forme de démission de la part d’une formation incapable de se surdimensionner, prisonnière de la fatalité de la peur et de l’échec.

Mais quand on est dos au mur comme l’Algérie l’est aujourd’hui, l’impératif de s’en sortir ne laisse pratiquement pas de place aux questionnements qui engendrent le doute. Le public algérien a besoin d’assurance sur la route des qualifications du Mondial-2018 et de la Can-2017, il faudra y mettre le prix de la sueur et des rires.

Là est le défi que vont porter les “Lions”. C’est un match qui peut leur permettre de grandir et de voir leur ligne d’horizon s’éloigner, pour leur ouvrir un espace d’expression plus large. C’est un match pour se gonfler de cette confiance perdue par les “Fennecs”.

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