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C’est à travers Stades qu’il avait annoncé la fin de sa carrière de footballeur, il y a quelques mois. Cette fois, Abdoulaye Diagne Faye se prononce sur sa reconversion qu’il veut réussir en restant dans le milieu du football. Pas en devenant entraîneur comme il l’avait déjà annoncé, mais en mettant en place un centre de formation pour jeunes footballeurs sur une superficie de 5 hectares dans sa ville natale de Rufisque. Une manière de rendre au foot ce qu’il lui a donné. L’ancien défenseur des lions jette également un regard sur l’équipe d’Aliou Cissé qui n’a pas encore mis tout le monde d’accord.

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Vous avez officiellement arrêté votre carrière de footballeur, dans quel domaine vous êtes-vous reconverti ?

Je suis au Sénégal depuis presque un mois. J’ai un projet pour mettre en place mon école de football Rio Athlétic Club de Rufisque. J’ai rencontré Mayacine Mar, pour l’affiliation à la FSF. On a acheté un terrain de 5 hectares il y a même pas 10 jours à 54 millions à côté de Keur Ndiaye Lô. On veut implanter deux terrains synthétiques, construire un centre. Il y aura des bâtiments pour permettre aux clubs de venir en regroupement. Je vais retourner en Angleterre pour soumettre le projet à mes partenaires. Je veux des investisseurs car pour construire un centre de formation, voire une académie, il faut des moyens conséquents. Je suis également au Sénégal pour mon business à Rufisque où je dispose d’un complexe d’affaires et tant d’autres choses. Actuellement, les activités rentables, c’est la restauration, l’immobilier, la vente de terrains. Un joueur de foot qui termine sa carrière doit faire une bonne reconversion s’il veut garder son train de vie.

Justement, beaucoup de joueurs ratent leur reconversion. un ancien international sénégalais est récemment mort de froid dans la rue après une riche carrière de footballeur…

C’est horrible. J’ai lu son histoire dans les journaux et ça m’a fait très mal. Il a connu le haut niveau, côtoyé les grandes stars. Malheureusement, ce n’est pas le seul cas. Parfois on croise d’anciens coéquipiers qui ne sont pas dans les meilleures conditions. Quand on est footballeur, on gagne beaucoup d’argent, mais on a également beaucoup de dépenses. Mais il faut savoir que la fin de carrière arrive assez vite. Si on n’a pas fait des investissements au préalable, on peut effectivement avoir de mauvaises surprises. Surtout qu’on n’est pas à l’abri de blessures ou de ruptures de contrats. C’est un problème d’encadrement car certains joueurs n’ont pas de conseillers ; ils peuvent gaspiller 2 millions en une nuit, s’acheter des bijoux en diamant ou faire d’autres folies. C’est terrible de gagner des centaines de millions sans rien investir pour préparer sa retraite. Il n’est pas rare de voir certains sombrer dans la dépression. Quand on est footballeur professionnel, il y a beaucoup de sollicitations, mais il faut savoir que la carrière d’un joueur ne dure guère longtemps. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’anciens footballeurs qui n’ont plus rien et qui refusent de rentrer en Afrique. Ils préfèrent rester en Europe dans la difficulté. Moi, j’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont toujours donné de bons conseils. Ma mère a toujours voulu une vie sobre et modeste. Elle travaillait avant que j’aille à Lens, aujourd’hui encore elle continue de travailler. C’est une battante, une femme courageuse qui a beaucoup investi pour ses enfants. Avec mon père, ils ont tout fait pour que je réussisse. Je crois avoir rendu service au football, ma famille et mes proches. Et je conseille aux jeunes footballeurs d’investir dès le début de leur carrière pour ne pas avoir de surprise. Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu, je n’ai pas de compte à rendre à personne.

Revenons sur votre projet, combien coûtera le centre ?

C’est beaucoup d’argent et je ne peux pas avancer un chiffre exact. J’y travaille avec Kassoum Ly, le directeur sportif de l’école de foot. Il faut un gros investissement. Je suis allé à Génération foot il y a quelques semaines, c’est du sérieux, du béton. C’est un début.

Est-il facile d’arrêter le football après tant d’années de carrière ?

Non, ce n’est pas facile, du tout. Le train de vie change, la vie change, on est dans un autre monde. On avait l’habitude de se réveiller le matin, d’aller à l’entraînement. Il y avait tout le temps quelqu’un pour s’occuper de toi avec les massages et tout. Le club s’occupait même des détails de la maison, les commissions, les voyages, les factures et autres, pour que le joueur se concentre uniquement sur le football. Tout cela s’arrête d’un coup. C’est pourquoi la plupart des joueurs dépriment après la carrière.

Est-ce que vous suivez les prestations des lions ?

Un peu, j’ai suivi leur dernière prestation à Dakar contre le Niger.

Beaucoup d’observateurs disent que l’équipe gagne mais il n’y a pas de jeu…

C’est vrai, beaucoup ne sont pas satisfaits du jeu qu’ils produisent. Il reste beaucoup à faire. On a de bons joueurs, il y a des individualités. Le collectif reste à parfaire. On n’a pas encore un socle solide. À chaque match, il y a un nouveau joueur. Mais, l’équipe gagne ses matchs et c’est le plus important…

Certains disent qu’ils n’ont gagné que des équipes relativement moyennes….

C’est vrai que la Namibie, le Niger et le Burundi ne sont pas des foudres de guerre. On verra bien comment l’équipe va se comporter face à des grosses écuries comme l’Algérie ou la Tunisie. Mais laissons Aliou Cissé travailler, je pense qu’il ira loin, il a l’ambition d’apporter un titre continental au Sénégal. C’est un homme rigoureux.

Êtes-vous prêt à apporter votre expertise à la FSF et aux lions ?

(Rires). Bien sûr, moi aussi j’ai besoin de la FSF pour travailler avec eux. Je connais Me Senghor, c’est un homme bien et très courtois. Je dois le rencontrer pour l’affiliation de mon école de foot à la FSF. Rencontrer également Saër Seck de Diambars pour bénéficier de ses conseils. Si je réussis, c’est pour le Sénégal : former des gosses et les aider à changer de vie.

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