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Interrogé par Salf Diallo de l’Agence de presse sénégalaise (APS), en perspective du match Togo-Sénégal dans le cadre des éliminatoires de la Coupe de d’Afrique des nations des moins de 17 ans (CAN-U17), le Directeur technique national Mayacine Mar a confirmé la triche éhontée à laquelle se prêtent les footballeurs qui tranchent par plusieurs années leurs âges, afin de migrer, pour les plus chanceux, dans les championnats européens ou asiatiques et cela pour le malheur de l’équipe nationale qui a rarement vu un international y évoluer pendant 10 ans.

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Pendant des années, Saer Seck, président de la Ligue 1 et de Diambars, a invité les autorités et le football sénégalais à se pencher sur la triste et très dommageable détaxe de l’âge à laquelle se prêtent aussi bien les joueurs que les clubs. Parce qu’au final, c’est l’équipe nationale qui en a toujours souffert pour avoir été justement été spoliée de la vérité et induite implicitement en erreur dans tous ces projets. Le sachant, sans que les sélectionneurs étrangers ne le sachent par contre, les dirigeants du football sénégalais ont souvent aligné une équipe nationale de football dont la moyenne d’âge dépassait souvent de loin celle qui était annoncée.

La bande de 1986 est venue mourir à Dakar six ans après, en pleine CAN (1992), celle de 2002 s’est fait sortir du Mondial 2010 par une équipe gambienne modeste en octobre 2008. Six à 8 ans après, les joueurs qui prétendaient pour l’essentiel avoir 25 ans, paraissaient en avoir 40 sur le terrain. L’âge ne ment pas.

Salif Diallo de dire dans son article fort intéressant que « Trouvé en bras de chemise dans une des chambres du réceptif hôtelier Jules Bocandé écrasé par la chaleur étouffante qu’il fait en cet après-midi estival », Mayacine Mar, le directeur technique national (DTN) « trouve soudain l’énergie pour narrer le parcours du combattant qu’il a fallu faire pour monter une sélection nationale des moins de 17 ans expurgée de toute fraude sur l’âge ».

Aveu de taille

« Les dirigeants doivent nous aider, ça ne peut plus continuer de devoir perdre du temps et des moyens financiers pour monter une présélection puis une sélection de jeunes », souffle le DTN, la chemise ouverte sur le torse dégoulinant de sueurs. Il vient de passer plus d’une demi-heure sur la nouvelle aire synthétique du centre Jules Bocandé.

Le DTN estime avoir gros sur le cœur après avoir été obligé avec les entraîneurs nationaux de faire des allers et venues entre la Direction des passeports et les services médicaux pour s’assurer que « la génération présente répond aux critères d’âge » pour les éliminatoires de la CAN des moins de 17 ans.

« Vous savez, nous avions fait une tournée qui nous avait permis de mettre sur pied une présélection de 45 joueurs. Mais figurez-vous bien que seuls 22 sont restés, après les tests IRM (imagerie à résonance magnétique) », dit-il, se prenant la bouche comme s’il en disait beaucoup trop.

Ces propos sont confirmés par l’entraîneur national Dominique Coly interrogé quelques heures plus tard. Dans un langage imaginé, il annonce qu’entre la Direction des passeports et l’IRM « plus de la moitié est passée à la trappe ».

« Pour certains, on a dit que leurs papiers sont douteux et c’est certainement lié à l’affaire de fraude sur l’âge ayant éclaboussé récemment le milieu du basket », pense le sélectionneur des Lionceaux qui applaudit des deux mains cette politique de lutte sans merci contre la fraude sur l’âge.

Avant de s’empresser d’ajouter : « J’espère que ce sera le cas pour tout le monde sur l’ensemble du continent où beaucoup ont vu des sélections gagner sans présenter des joueurs de la catégorie requise.

Une vraie jeunesse pour repartir

A la question de savoir s’il n’est pas obligé de faire avec les joueurs présents qui ne sont pas forcément les meilleurs, le technicien sénégalais affirme que « le groupe a tout à gagner avec ces joueurs évoluant avec leur âge ».

« Nous sommes sûrs de pouvoir les faire progresser plus rapidement », dit-il en guise de réponse, reconnaissant qu’il n’a jamais eu un groupe aussi jeune dans une sélection des moins de 17 ans.

 »C’est peut-être à ce niveau où il y a un véritable handicap », a-t-il ajouté relevant que sur le plan des qualités techniques, il n’a aucun doute et se dit certain que cette équipe vaut au moins un but à l’extérieur.

« Maintenant entre le voyage en avion vers un pays étranger, la mise au vert, les cérémonies liées aux hymnes, ça peut faire beaucoup pour un jeune footballeur. Mais nous sommes chargés justement de travailler pour gommer tout ce déficit », a-t-il dit.

En attendant, le DTN estime qu’il est temps de remettre en place la sélection minime qui avait été supprimée par la Fédération sénégalaise de football (FSF). 

Mayacine Lance un appel aux clubs et aux centres de formation pour les amener à être plus regardants dans le choix de leurs pensionnaires en petites catégories.

Les 22 restants qui ont commencé le regroupement jeudi dernier au Centre technique Jules Bocandé, entendent défendre crânement leurs chances de qualification à la CAN des moins de 17 ans de 2015.

La rencontre Togo-Sénégal, initialement prévue vendredi, pour le compte de la manche aller du second tour des éliminatoires de la CAN des moins de 17 ans, se déroulera finalement dimanche, a appris l’APS de Dominique Coly, l’entraîneur de la sélection sénégalaise.

« Le match a été reporté à dimanche et on quittera finalement samedi matin » le Sénégal pour le Togo, a indiqué le technicien.

Dans le cadre de la préparation de cette rencontre, les Lionceaux se sont inclinés (0-2) lundi face aux pensionnaires d’Aspire sur les installations de Diambars.

« C’était une belle revue d’effectifs, le contenu était très bon, les jeunes ont relevé le défi physique et à la fin de la première période, les deux équipes étaient à égalité 0-0″, a dit le technicien au sujet de la rencontre amicale.

La phase finale de la CAN des moins de 17 ans aura lieu au Niger.

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